Dolomiti Geeks

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature.

mercredi 11 sept. 2024, 21:32

Lago di Garda

Mardi.
Le temps est presque aussi beau ce matin, mais nous avons décidé de ne pas rester sur le lac de Come : nous pensons nous déplacer ce matin vers le massif du Brenta, et y faire une randonnée dans l'après-midi. Après le petit déj', nous plions bagage assez rapidement : après avoir contourné le haut du lac, nous roulons au fond d'un val orienté est-ouest - d'abord sur une 4x voies, mais ça ne dure pas : très vite, nous roulons à une vitesse d'escargot : 70 km/h sans compter les innombrables ralentissements dès qu'un véhicule rejoint ou quitte la voie unique. Je n'avais pas imaginé que ce serait si lent. Nous traversons une ville, Tirano, puis rejoignons à nouveau une voie plus rapide, constellée de tunnels. Sauf que quelque chose cloche... ah ! banco : ce n'est pas la bonne route. Nous sommes en train de monter presque plein nord vers la Suisse... si on continue on arriverait vers le Stelvio.

Demi-tour ! Nous regardons sur nos cartes (une papier qui couvre toute l'Italie, et notre openstreetmaps de poche, sur le téléphone) pour voir si on peut éviter de revenir sur nos pas, et couper pour revenir plus rapidement vers notre destination. Deux options : la première est hors de question (une route marquée à « trafic limité » ? ok, sans doute fermée), la seconde est à envisager : un col qui nous ferait changer de vallée. Sauf qu'arrivés à Sernio, nous découvrons que la route est large au mieux pour une seule voiture... hum, je m'engage un peu, mais très rapidement, nous voyons que ça n'est pas très raisonnable : demi-tour, et retour jusqu'à Tresenda, le bled où nous avions raté l'embranchement pour la SS39. Cette route d'ailleurs s'avère à peine mieux ! Moins étroite, certes, mais pas bien large non plus, et elle grimpe déjà bien. Nous suivons un petit camion, et arrivons à Aprica - une station de ski (altitude 1180 m).

Ensuite la route ne sera jamais roulante - d'abord en légère descente vers Edolo (720 m), puis elle remonte vers Ponte di Legno (1200 m) puis le passo del Tonale (1884 m). Peu après, nous déjeunons au soleil sur une aire - nous avons perdu pas mal de temps dans cette affaire, et il est 13h30 passé. Au moins, la vue est belle. Encore de la route, et enfin nous bifurquons vers Madonna di Campiglio, notre destination. Sur le chemin, nous croisons une Fiat 500 à l'arrêt, le parechoc défoncé et décroché : encore un qui allait trop vite ?... Le plan initial était de prendre la funivia Grostè pour marcher en altitude. Nous découvrons que même le parking est payant... vu l'heure, nous passons notre chemin : il faut trouver une rando plus petite maintenant. Nous approchons du village, aucun parking pour s'arrêter, tout semble « verboten »... oh, il y a un même un tunnel pour rejoindre le sud du village : c'est quoi ce bled ? Arrivés au sud, je rentre dans la ville : peut-être pourrions-nous nous rabattre sur la fin de la balade ? Il y a des cascades à voir par là. Mais non, ici, c'est une jeune fille qui fait le planton pour surveiller la route et faire payer l'accès, j'ai l'impression qu'elle nous annonce que c'est complet.

Demi-tour ! À ce stade on ne sait plus trop quoi faire. L'endroit ne nous plaît pas. Le soleil brille, et on n'en profite pas ! Le drame. Nous allons voir plus bas ce qu'il y a - à Sant'Antonio di Mavignola on repère des toilettes mais en fait ce sont celles d'un camping, et autour pas de départ de sentier. Plus bas encore, il y a bien un sentier, mais une route mène au même endroit... quel intérêt ? Plus bas encore, à Carisolo, on envisage de prendre la route du Val Genova, par là il y a un lac et des cascades, mais... non mais je rêve, encore une toute petite route qui ne permet pas de croiser, et alors que je monte, ceux qui descendent ne me laissent pas passer : il faut reculer. Ça tombe bien, j'adoooore reculer avec Partner, dans laquelle on ne voit rien à part dans les miroirs. Génial. Après ça, je laisse tomber. On décide de couvrir les derniers kilomètres qui nous séparent du lac de Garde.

Dire que selon le planning, nous devions dormir près d'Asiago, qu'on avait à la place prévu de dormir dans le Brenta, et que finalement on va finir à Garda ! Allez, et pourquoi pas ? En chemin, nous prenons une pause au parking d'un parc archéologique (reconstitution d'un village néolithique sur pilotis... à Fiavé) - nous ne visitons pas, mais nous notons l'endroit : un vrai coin à crocros ! Plus loin, près du lac de Tenno, voilà que nous croisons un troupeau de brebis ! La transhumance comme si on y était.

Moutons près du Lago di Tenno

Finalement, nous arrivons au camping que nous connaissons déjà à Limone sul Garda. Malgré tout, l'annonce du tarif (55 € pour un emplacement tente) nous sèche un peu - c'était aussi cher que ça l'année dernière ?! Bref, on prend, on s'installe, et on se baigne... puis on va faire quelques courses au Conad, et manger sur la plage. Allez, cet endroit magique, ça vaut sans doute le prix !

Mercredi 11. Après une bonne nuit, on se lève assez tôt (en tout cas visiblement bien avant les voisins), et direction la plage de galets pour une baignade au lever du soleil. Personne. L'eau n'est pas si froide, elle est même plutôt agréable tant qu'on nage. Par contre, les galets c'est la pitié ! Après quoi, nous prenons une douche pour se rincer et se réchauffer. On petit-déjeune à la plage, puis on range la tente et un peu Partner : nous voici à nouveau en maraude. Aujourd'hui, nous partons randonner un peu en dessous du sommet qu'on a gravi l'année dernière.

En chemin, je m'arrête à une station service isolée en bord de lac pour faire le plein, suivie du camion citerne qui va faire lui aussi faire le plein, mais de la station. Je discute un peu avec le chauffeur, pour savoir s'il va mettre du diesel - c'est connu qu'il vaut mieux pas faire le plein quand toutes les saletés du fond de cuve sont remises en suspension ! Il me dit qu'il me laisse faire le plein tranquillement, il m'aide même à faire fonctionner la machine de paiement - qui n'a rien à voir avec le paiement français. J'en profite pour lui demander si le diesel « plus » est vraiment mieux, il dit que oui, et que lui fait toujours des moitiés de plein : un coup du normal, un coup du meilleur. Pas bête.

Après avoir mis 20 euros de carburant histoire de pas être en panne sèche, nous voici repartis. Juste avant Maderno, bien aidés par notre app de carto, nous nous engageons sur la via Cecina (qui rejoint... Cecina) où se situe le départ de la randonnée. C'est évidemment une petite voie étroite qui monte directement vers les collines, si étroite que dès le premier virage en épingle - c'est une première ! - Partner ne passe pas. Il faut faire une manoeuvre avec une marche arrière pour la repositionner et continuer à monter... du jamais vu. Arrivés au bled, c'est effectivement très étroit : inutile d'insister. Je ne vois pas de parking (en fait, il y en avait un juste après), et prèfere descendre explorer une autre possibilité : il me semble avoir remarqué non seulement un parking en contre-bas de cette route (le long du lac, donc), mais aussi un sentier qui en partait. Il suffirait donc juste de marcher un peu plus.

On redescend : au virage en épingle, il me faut à nouveau manoeuvrer en deux fois pour passer. Quelle blague ! En bas, l'espace pour s'engager vers la route principale n'est pas tellement large, je me dis qu'on ne pourrait pas y croiser une autre voiture. Heureusement, je quitte le lieu avant que cette situation dantesque ne puisse se présenter, et part me garer à moins de 100 m : il y a bien un parking, et un sentier. Sac à dos (avec de l'eau cette fois-ci), chaussures, nous voici partis. Le sentier monte gentilment, il a même un nom : sentiero degli orticelli. M'est avis qu'il n'y a plus trop de potagers dans le coin... ce sont plutôt des brousailles. Nous voici à Cecina, que nous traversons à pied. Des néerlandais dans une longue voiture nous doublent dans les ruelles, puis manoeuvrent périlleusement pour reculer - je monte sur une marche un peu traître pour la signaler au conducteur. L'étroitesse des lieux n'a pas l'air de les décourager, ils continuent plus avant vers l'église plutôt que de revenir.

Nous continuons vers le haut : une rue en sens unique, bordée de murs : d'un côté, ceux des maisons, de l'autre, pour retenir la terre et cultiver (il reste peut être des oliviers dans le lot de la végétation exubérante). Après encore un peu de bitume, nous rejoignons ce qui devrait être un sentier, mais nous marchons toujours sur des surfaces dures - pentues, mais cimentées - jusqu'à rejoindre la Cima Mezzane (514 m) qu'on devine peu. Sur tout ce tracé, nous avons longé des propriétés qui sont sans doute des résidences secondaires, certainement avec vue sur lac. Nous prenons une petite pause pour boire un coup - avec le soleil, la montée nous donne chaud.

À partir de maintenant, nous sommes vraiment sur un sentier qui traverse la forêt. Un panneau signale qu'il s'agit d'un chemin pour randonneurs expérimentés, à ne pas prendre par temps d'orage. Hum. Pour l'instant ce n'est pas particulièrement dur, mais mal commode : ce genre de sentier large mais plein de pierres de tailles très variées qui roulent sous les pieds, ou ne permettent jamais de poser le pied à plat. En chemin, nous trouvons un point de vue sur le lac, qui est (bonheur) noté comme appartenant à des chasseurs. Et effectivement, une cahute de chasse avec des meurtrières pour passer le fusil trône au centre de la petite clairière... accueillant.

Un peu plus loin, nous croisons deux groupes de randonneurs - ah, nous ne sommes pas seuls. Par contre, cela semble indiquer que nous sommes en train de parcourir la boucle à l'envers... Le sentier se rétrécit pour devenir un vrai sentier, et finalement, bifurque. Nous prenons la bifurcation vers la cime. Voici donc le sentier pour experts... C'est tout simplement un chemin « équipé » (attrezzato), une mini-ferrata qui ne nécessite pas de s'encorder mais où le câble est néanmoins très apprécié. Deux tronçons de câbles, et nous voici au sommet. La vue vaut l'effort.

la vue

la cime

Un petit mot sur le livre de la cime (archi-plein), et nous repartons. Après la partie câblée, on passe de l'autre côté de la montagne : celle avec vue sur le lac. Enfin, vue, quand il y en a une ! C'est-à-dire presque jamais. Nous suivons un sentier quasiment pas tracé, ni marqué, à tel point que nous hésitons souvent - et fatalement, à un moment nous nous égarons. Nous devons revenir sur nos pas avant de retrouver le sentier, qui ici prend la forme d'une belle mulatière - comment avons-nous pu la louper ?

Entre temps, nous avons quand même pris le temps de manger, les fesses calées sur un rocher, en plein milieu de la forêt de feuillus. Plus bas, nous rejoignons enfin le village de Cecina. Nous passons sous une balconnière assez inhabituelle : ici, on cultive le chat.

Un chat en pot

Nous retrouvons Partner : il n'est plus tout seul sur le parking, bien au contraire, il y a un même un Traffic immatriculé en France juste derrière. Un couple de retraité (comme nous ?) qui découvre les lacs, se dirige vers Venise. Nous discutons un peu Dolomites ; ils sont des montagnes, ils ont bien envie d'aller voir à quoi elles ressemblent. Nous discutons aussi moyen de locomotion : avant, ils avaient un camping car. Mme le regrette, mais lui non : il avait l'impression de gêner, d'être trop gros, d'être mal accueilli. Du coup il apprécie son mini-camper ! Il s'étonne même de pouvoir prendre une douche avec seulement 4 litres d'eau. La sobriété volontaire, c'est un sentiment magique !

En quittant le parking, je jette un oeil sur la route trop étroite juste à côté : juste le temps de remarquer qu'une voiture plus petite que la nôtre fait le même genre de manoeuvre pour passer. Ça me rassure un peu : je ne suis donc pas « imbranata » (maladroite). Pas très loin, nous garons Partner sur un parking pour moitié dédié à une usine de papier - le genre d'industrie que je n'aurais pas imaginé qu'elle puisse exister au bord du lac ! La plage est juste à côté, je m'y baigne avec quelques canards (et un humain ou deux).

Le soleil va bientôt passer derrière les montagnes, nous repartons : nous avons un peu de route jusqu'à Vicenza, notre nouvelle destination décidée in extremis essentiellement parce qu'on ne connaît pas cette ville, et qu'il y a une auberge de jeunesse. Par l'autoroute, le trajet est assez rapide, et nous arrivons aux abords de la ville à l'heure de pointe. La signalisation dans la ville n'est pas très claire, entre les panneaux interdits, les voies dédiées pour tourner à droite, gauche, ou uniquement tout droit... Si fait qu'à un moment je me retrouve bloquée dans une file qui va visiblement bientôt m'obliger à tourner alors qu'il faut que j'aille tout droit d'après le GPS. Derrière moi, une voiture de flics. Évidemment, les voitures conduisent à l'italienne partout, ça file dans tous les sens. Je clignotte... Un espace se présente dans la file qui m'intéresse, à vrai dire, c'est une autre voiture de flics qui avance tellement lentement qu'on dirait qu'elle me laisse passer. Ok, j'y vais ! Pas le temps de faire 10 mètres qu'elle me colle au cul en me faisant signe de m'arrêter. Kss.

Nous voilà donc arrêtés, moteur coupé, et le policier qui arrive, et salue en français. Il me demande les papiers : permis de conduire et ... ah, il fait l'effort pour parler en français, mais « carte grise » il se souvient plus, les documents du véhicule, quoi ! Je lui tends, il regarde, il hésite... il a l'air un peu perdu en regardant la carte grise, il semble comparer les noms. Je précise alors que la voiture est au nom du passager. Il demande si on est mariés ? Non. « Est-ce que c'est votre patron ? » Alors là j'ai du faire une drôle de tête ! Non, je lui dit qu'on est en union libre, et là il comprend. Bon, il demande lui aussi ce qu'on fait en Italie (Vacances), où on va (Dolomites !), et pour la forme dit qu'il ne faut pas changer de voie « à l'improviste » (je pense qu'il y a beaucoup d'italiens à qui il a oublié de faire son petit laïus), et on repart.

Encore quelques rues, et nous entrons dans Vicenza intra muros, ou plutôt intra rivière. L'idée est de se garer sur le parking en face de l'auberge, et banco, il y a de la place, et le parking est gratuit de 20h à 8h. Parfait ! Nous prenons quelques affaires, et allons nous enregistrer. La porte est sécurisée de telle sorte qu'on dirait entrer dans Fort Knox, mais le gars à l'accueil n'a pas le format cerbère. Il reste effectivement au moins une chambre matrimoniale, pour soixante euros. Adjugé ! La dite chambre est immense, surtout de plafond, rénovée récemment avec une salle de bain moderne, l'ensemble d'une sobriété qui frise l'austérité - c'est bien une auberge de jeunesse, ici, c'est pas plutôt un monastère ? Le lit n'est pourvu que de draps, alors que dehors la pluie menace... l'équipe qui gère doit penser qu'on est encore en été !

Nous ressortons avec nos vestes imper, au cas où la pluie promise finisse par tomber, et partons à la recherche d'une supérette. Nous suivons à pied les recos de l'appli : d'abord au sud, rien, le magasin annoncé a disparu, puis plus au nord, et là, ce n'est pas vraiment une épicerie, c'est minuscule et rien ne nous inspire. On se dit qu'on va trouver une pizzeria ou un snacking... On part vers le centre. Il y a effectivement plusieurs restaurants, les plus animés étant sur la place principale - on les évite par principe. On entre dans une osteria dans une petite contre-allée. L'ambiance est plutôt tranquille, même s'il y a d'autres clients - la majorité boit juste un verre. Nous commandons des pâtes locales - les bigoli (des spaghetti très épais), et une carafe de vin blanc : du traminer aromatico pour les accompagner. On se rendra compte (bien après) qu'en fait c'est du... gewurztraminer ! Mais sous son nom italien. Ce cépage Traminer est issu du Savagnin rose, et a été ramené en Alsace depuis le village de Tramin (Termeno) situé juste à côté de Bolzano. CQFD : « gewurz » ne signifie rien d'autre que « aromatique ». Dingue.

Après manger, nous faisons un second tour petit tour dans le centre, du côté de la piazza dei Signori, qui même de nuit en jette pas mal. Il faudra prendre le temps de venir visiter cette ville plus sérieusement une prochaine fois.

lundi 9 sept. 2024, 21:32

Lago di Como

Dimanche.
Réveil après une bonne nuit de sommeil : ce matin, le temps est gris et pluvieux. Au petit déjeuner la discussion reprend, toujours aussi drôle et rythmée, tellement que nous avons bien du mal à nous quitter. Finalement à plus de 11h passées, nous voici partis après le plus long (et plaisant) petit déjeuner qu'on ait jamais pris ! :)

Nous quittons la région de Neufchâtel en longeant le lac vers le nord - nous sommes surpris de voir autant de vélos sur cette route principale, qui n'est pas vraiment une voie rapide mais qui y ressemble beaucoup (il ne lui manque que la vitesse). Nous empruntons l'autoroute 2 qui passe près de Lucerne, et le temps d'abord gris est maintenant sacrément pluvieux.

À la dernière station service avant le col du Saint-Bernard, nous faisons un petit arrêt pipi sous la pluie - c'est là que la menue monnaie rendue en francs suisses contre les 50 euros de la vignette prennent toute leur importance : en fait, ces deux pièces permettent donc d'aller deux fois aux toilettes (payantes même en station service, évidemment) pendant le trajet ! D'autant plus que le long du parking, placardés sur les grillages face aux voitures, des panneaux annoncent qu'uriner là est « sanctionnable ». Ce qui est intéressant, c'est qu'autant le pictogramme semble plutôt clair (un bonhomme bâton, debout, le petit jet de pipi, dans le gros cercle rouge barré de l'interdit), autant le texte ne dit pas explicitement que c'est interdit : c'est « sanctionnable et passible d'une amende » de plusieurs centaines de francs suisses. Ça veut dire quoi au juste ? C'est pas interdit, mais si on te chope, tu vas payer ? Risque le coup si tu veux, mais regarde bien si personne surveille ! Quelle étrange formulation.

Nous voici repartis. Il ne reste plus beaucoup de kilomètres jusqu'au tunnel du Saint-Bernard, peut-être une dizaine, mais à partir de là, ça n'avance plus : embouteillage. C'est long. Et ça ne bouge pas. Finalement, nous prenons la première sortie disponible : nous irons par le col, là au moins ça roule ! Sauf que ça roule sous la pluie... et dans le brouillard. À tel point que je rejoins au plus vite la voiture devant moi histoire de pouvoir suivre ses feux rouges - parce qu'à part ça, on ne voit pas grand chose, une vraie purée de pois !

Une fois le col passé, nous redescendons rapidement vers une 4 voie, mais la pluie ne s'est pas arrêtée - bien au contraire, c'est de pire en pire, ça tombe à seaux ! À certains endroits, la route n'évacue pas l'eau assez vite, les flaques sont clairement visibles et on sent parfois la voiture flotter un peu. Je reste le plus sagement possible sur la voie de droite, où la vitesse oscille autour de 100 km/h, mais d'autres plus (trop ?) optimistes continuent à « courrir » sur la voie de gauche. Et effectivement, nous remarquons un des optimistes le nez dans le talus un peu plus loin.

Nous voici à proximité de Lugano - quelques hésitations sur les directions, on sort de l'autoroute. Nous nous retrouvons dans la ville, à tenter de suivre les (rares) indications pour Menaggio malgré tous les panneaux sens interdits. Finalement, nous voici sur la bonne route, et voilà : la frontière. Aujourd'hui, et c'est bien la première fois depuis longtemps, les douaniers sont de sortie : tous autant que nous sommes dans la queue, c'est chacun notre tour, interrogation ! Traduit en français, ça donne un peu près ça :

  • Bonjour, vous allez où ?...
  • (en Italie, c'est évident, non ?)... Como, puis dans les Dolomites !
  • Pourquoi vous y allez ?...
  • en vacances !
  • Vous revenez par la Suisse ou la France ?...
  • (ben tôt ou tard on reviendra en la France, non ?) par la Suisse !
  • Ok, c'est bon. Est-ce qu'on peut avoir faux à ces questions ? Après j'avoue que, un utilitaire immatriculé en France, une fille avec des cheveux bleux (une anglaise ?) en conducteur, qui répond en italien, ... c'est peut-être pas le cas le plus fréquent. Mais bon : ça passe !

En attendant, nous sommes toujours sur une toute petite route pour rejoindre Menaggio, et la pluie est toujours aussi torrentielle... Heureusement c'est limité à 50 km/h mais même comme ça, nous roulons souvent dans des flaques d'eau profondes qui déversent des vagues sur les bas côtés sous les roues de Partner. Après encore quelques kilomètres en bord de lac et quelques tunnels, nous arrivons à Barbignano, où nous trouvons rapidement le camping « la Breva » que j'ai réservé sur internet. Il est situé entre une église et la plage... un emplacement parfait !

Une fois l'emplacement attribué, nous préparons Partner pour la nuit sans même ouvrir les portières - 100% par l'intérieur, un exploit ! puis allons prendre un verre au bar du camping. C'est une chance, il propose une large zone habritée avec des tables. C'est là que nous passons la soirée : apéro, dîner, et même un peu de lecture. Vers 21h, la lumière s'éteind avec la fermeture du bar : c'est l'heure d'aller se coucher. Dans Partner, le bruit de la pluie qui martèle le toit métallique est assourdissant - ça drache, ce soir ! D'après la gérante du camping, c'est comme ça depuis 15h... heureusement, ça se calme avant minuit, et finalement nous passons une bonne nuit. Surtout qu'après autant de route nous sommes vannés !

Lundi.
Le lendemain matin, l'endroit n'a plus rien à voir avec la veille. Plus aucun nuage dans le ciel ! La lumière est décidément italienne : un soleil franc éclaire le lac, nous allons petit déjeuner sur ses rives. Ensuite, sommaire repliage des sacs de couchage histoire de libérer un peu de place, et nous voilà partis en vadrouille. Nous roulons jusqu'à Domaso. Une fois Partner garée, les chaussures de randos chaussées, un sac avec de quoi grignotter à midi sur le dos, nous commençons la rando. D'abord, visiter Domaso, puis s'en éloigner, s'élever à travers les ruelles et les petites routes en laçets vers la forêt de feuillus. Nous quittons la route bitumée en sortant du village de Gaggio - tiens, c'est là que j'avais repéré un camping panoramique réservé aux tentes seulement... et pour cause, les campers ne peuvent justent pas l'atteindre. En fait, la route semblait tellement étroite que j'avais même peur d'y amener Partner !

Domaso

vers Livo

Un sentier muletier conduit jusqu'à Livo, notre destination. Malgré l'énorme orage de la veille, le sentier est déjà très pratiquable, ni boueux ni glissant. En chemin, Antoine tombe nez à nez avec une liane de houblon pourvue de magnifiques fleurs, épanouies, grosses et bien vertes : nous en ceuillons une petite gerbe que nous accrochons au sac à dos. En fait, à Livo il y en avait encore plus, juste à côté de l'église - on aurait du en prendre plus ! Car ensuite, en montagne, nous n'en avons pas vu beaucoup, il semble que cela n'aie pas été l'année du houblon par là-bas.

Livo

Le village de Domaso est plutôt mignon. Les toits les plus anciens sont en pierre, la charpente doit être sacrément costaude... par contre, c'est on ne peut plus tranquille, peut être même un peu abandonné. Combien de maisons sont-elles encore habitées ici ? Après avoir fait un tour du village, nous allons nous poser dans les champs en contre bas pour grignotter. C'est là que je m'aperçois que si le sac n'était pas si lourd, c'est pour une bonne raison : j'ai oublié de prendre de l'eau. Dommage, car aujourd'hui il fait beau et presque chaud, surtout après une rando en montée !

vers Domaso

À la redescente, nous admirons quelques vues sur le lac, perdons un peu le sentier, et retrouvons une seconde mulatière tout aussi « historique » : personne aujourd'hui s'amuserait à construire un tel chemin en pierres dans la montagne. Du grand art, en fait, même si ce ne sont pas les chemins les plus faciles à marcher.

vers Domaso

De retour à Partner, il est encore tôt, en fait il est l'heure de manger. Nous revenons vers le camping, en faisant quelques courses dans un supermarché qui finalement ne nous plaît pas trop : nous ne prenons pas grand chose, ce qui nous obligera à refaire des courses plus tard dans la journée. Nous nous garons tout simplement au camping, et rejoignons la plage pour manger. Il y a pas mal de monde, et quelques personnes se baignent. Nous allons d'abord faire une balade « lungo lago », puis revenons finalement pour se baigner en fin de journée, avant que le soleil ne disparaisse derrière les montagnes - alors qu'il est encore assez tôt !

Après un passage rapide sous la douche de la plage - pas si froide, finalement - qui remplacera une douche au camping (payante... oui, ça existe encore, les douches chaudes payantes...), nous allons faire les courses au Conad du coin. Dîner, un peu de lecture, un peu de jus de cerveau sur le problème épineux du planning (la météo annonce un temps absolument excécrable jeudi : que faire pour profiter au mieux des belles journées qui restent ?) et au lit - toujours dans Partner, car nous avons la flemme de sortir la tente pour un soir.

mercredi 4 sept. 2024, 21:32

Vacances 2024

Cette année, Partner nous a causé quelques soucis avec la résurgence des symptômes de cristalisation de l'AdBlue. Après avoir à priori résolu le problème, elle persistait à afficher le maudit message « alerte moteur ». Il était donc impensable de partir en vacances sans faire sa révision annuelle, d'autant plus que d'après le dernier contrôle technique, il était temps de changer les freins. Nous passons donc chez notre garagiste habituel début août, dans l'idée de réserver une date pour la fin du mois, à son retour de vacances. Mais voilà, cette année suite à des problèmes de santé, il ferme pour 3 semaines au lieu de 2 : nous voici avec un rendez-vous pour le mardi 3 septembre, le jour de sa réouverture, à 8h00, pour qu'il puisse commander les freins le matin et les monter dans l'après-midi.

Clairement, c'est une très bonne chose qu'il prenne (enfin) plus de temps pour lui, après 28 ans de travail dans son garage. La seule conséquence pour nous, est que désormais nous avons la date de notre départ : le mercredi 4 septembre. Nous nous organisons donc autour de cette date pour préparer aussi bien le planning que le rétro-planning (car oui, nous avons beaucoup de chose à mettre en ordre dans le jardin avant de partir pour un mois, à commencer par les différentes récoltes de fruits de saison).

Arrive le mardi 03 septembre, et nous portons Partner pour sa révision - à cette occasion, nous revenons chez nous avec une Saxo hors d'âge en guise de voiture de courtoisie. L'impression est étrange : ça fonctionne, rien à redire, mais quand même, nous n'en apprécions que d'autant plus le confort (même relatif) de Partner ! À midi, contre toutes attentes, la voiture est déjà prête. Notre garagiste estime que les freins présentent encore assez de « matière » pour rouler quelques milliers de kilomètres. OK... au final, je vais passer toutes les vacances à essayer de freiner le moins possible - c'est-à-dire à anticiper tous les freinages. Autant dire que j'ai pensé un nombre incalculable de fois à mon garagiste pendant les vacances !

Le lendemain, mercredi 4, après les derniers chargements (nous avons déjà bien chargé la voiture la veille) et préparatifs (comme mettre en route le déshumidificateur qui gardera la maison saine en notre absence), nous voici partis pour Orléans. La route se fait sans encombre. Comme l'année dernière nous faisons un petit arrêt dans une énothèque située sur notre route juste avant l'arrivée. Ce soir, le frère a répétition. Nous passons la soirée avec la mamma, et en profitons pour regarder avec elle « Interdit aux chiens et aux italiens ».

Jeudi 05. Nous reprenons la route, pour notre prochaine étape : Pontarlier. Il fait plutôt moche, un peu de vent, pas trop de pluie, au final c'est pas si mal pour rouler sans avoir le soleil dans le nez. Un petit détour par Briare, nous poussons la porte d'un second caviste, histoire de varier les sources d'approvisionnement - nous y trouvons un sancerre, un bourgogne et un côteaux du giennois. Parfait ! En sortant de Briare, nous faisons le plein à la station d'un Super U. À peine 50 km plus loin, Partner nous allume son maudit voyant « alerte moteur ». Et merde ! Nous décidons de l'ignorer superbement et de continuer, après tout c'est pas comme si on ne l'avait jamais vu celui-là.

Nous arrivons vers Pontarlier sous le même temps gris en fin d'après-midi - pour découvrir que l'entrée de Port-Titi est bloqué par des petits plots de chantier. Nous nous garons en haut, à côté de plusieurs voitures... et juste en dessous, c'est la foule des grands jours : de nombreuses autres voitures, et même quelques petits camions, une tente avec de quoi grignotter... De fait, malgré la lumière dégueulasse et la pluie fine, ici on tourne un film. Qui au montage, donnera l'illusion de se passer au soleil ! C'est la magie du cinéma.

De notre côté, nous passons une bonne fin d'après-midi et la soirée à discuter chez nos amis. Cette année, ils aimeraient apprendre (à nouveau) à faire la newsletter de leur site, qu'en fait ils n'ont jamais vraiment faite. Pour que cette fois-ci la formation ait une chance d'aboutir, il faudrait qu'ils soient tous les deux formés séparément pour que chacun manipule l'ordinateur. L'idée est acceptée, mais en surface uniquement. Le lendemain matin, Mme précise que c'est Mr qui commencera, tout en passant la matinée à rouspéter et à l'accuser de maintenant faire de la newsletter sa nouvelle passion, alors qu'il ne réussit rien, et patati, et patata. Je passe une bonne heure avec Mr pendant que Mme travaille dehors avec Antoine. Mme dit qu'elle ne prendra pas de cours, puisque maintenant Mr est le responsable newsletter. Elle parle de faire un saut seule à l'atelier... nous autres profitons du soleil pour se baigner dans le lac, puis vient le déjeuner - Mme fait toujours la tête et le fait savoir. D'ailleurs, elle ne veut pas que Mr touche à son ordinateur, il pourrait faire des bêtises et en plus c'est privé, un ordinateur. Elle projette qu'il s'en achète un - alors qu'il n'est pas du tout intéressé. D'ailleurs, Mr ne sait plus sur quel pied danser, il n'a jamais demandé à être le « responsable newsletter », il voulait juste rendre service !

Balade au-desus de Port Titi

Nous partons nous balader. En fin d'après-midi, toujours grognon Mme admet que ce qu'elle voulait c'était elle, apprendre à faire la newsletter : Mr devait juste regarder, prendre des notes, et c'est tout. C'est elle qui sait faire ! Au passage elle nous montre qu'elle sait déjà faire, avec le peu qu'elle a entendu, elle se rappelle, elle clique, se débrouille, et finalement obtient que je passe du temps le lendemain matin avec elle - ce soir, c'est soirée ciné. Quand on rentre se coucher, on entend clairement que ça gromelle de l'autre côté de la cloison. Le lendemain, nous passons encore un bon bout de temps le matin à reprendre cette histoire de newsletter - et cette fois, les idées sont moins claires, les gestes plus hésitants. En fin de matinée, quand la formation est terminée, nous reprenons la route.

Au programme, une randonnée au saut du Doubs. Nous passons par Morteau, où nous faisons le plein de nourriture pour tenir quelques pique-niques d'affilée (demain, c'est dimanche et nous traverserons la Suisse) et de carburant à la station service accolée au supermarché. Un peu plus loin, après Villers-le-Lac nous trouvons une table de pique nique isolée dans la campagne et déjeunons ici. Il ne reste plus grand chose pour atteindre un parking en contre-bas de la route du barrage. Un petit raidillon nous permet de descendre près du Doubs, puis un sentier qui tient un peu de l'autoroute à piétons nous amène en hauteur pour avoir une belle vue du « saut » : effectivement, le Doubs se jette en une cascade en contrebas. Nous continuons le long de la rive française (de l'autre côté, c'est la Suisse !). Le Doubs s'appelle ici le lac de Moron, et pour cause le barrage en aval en fait une étendue paisible.

Saut du Doubs

Le barrage du Châtelot ne se traverse plus, depuis un certain temps visiblement, et pour passer à la rive d'en face il faudrait continuer à longer la rive, descendre jusqu'au gué puis tout remonter. La flemme ? Ou le manque de temps. Nous préférons repartir par où nous sommes venus. Nous retrouvons la voiture, et après un petit goûter nous partons vers le Suisse : nous passons la frontière à « la Rançonnière » (le meilleur des noms pour une douane !), nous y achetons la vignette de l'année. Contre 50 €, je reçois 2,50 francs suisses en monnaie. Notre route passe par la Chaux-du-Milieu, et rejoint Rochefort : à partir de là, on connaît ! Ça descend droit vers Colombier. Nous arrivons rapidement chez Kath' et Étienne, et nous installons comme l'année dernière à la grande table du jardin, en extérieur - mais cette fois-ci, nous y resterons même après la nuit tombée, bien aidés par des couvertures distribuées aux plus frileux par Kath'.

Nous passons une excellente soirée en leur compagnie, avec des discussions intéressantes et animées. D'abord par Katharina, qui nous raconte entre autre son voyage haut en couleurs (presque autant que sa superbe robe en tissu bigaré de style africain) aux USA - d'ailleurs elle vient d'atterir ce matin. Ensuite, Étienne reprend la main et franchement, il pourrait faire un one man show ! Pour couronner le tout, le diner est excellent, en particulier la compote maison d'Étienne en dessert nous a bluffé - je pense que je n'avais jamais goûté une compote avec une pointe de gingembre. Pas sûre d'avoir identifié les autres épices... À l'heure de se coucher, nous dormons finalement dans une chambre d'amis décorée de nombreuses statuettes et artéfacts africains. La salle de bains a un carrelage « d'époque » (mais laquelle) qui nous plaît !

Carrelage et prises en Suisse

dimanche 24 sept. 2023, 21:32

Ciampac enfin... et fin

Dimanche 24.
Dernière journée de vacances et de rando... ça y est. Nous choisissons de faire une randonnée que nous n'avons pas faite depuis longtemps, et que nous avons même "raté" l'an dernier pour cause de grosses plaques de glace sur le chemin. Direction : le Passo Gardena, pour l'ascension du Ciampac ! Une fois garés au passo (ou toute place se paie cash), nous voici partis bien couverts dans un air plus que frisquet.

Sasso Lungo

Le large sentier passe d'abord par le rifugio Jimmy, d'où commence vraiment la montée vers la forcella Cir. Aujourd'hui, c'est l'affluence des grands jours (dimanche...), et nous cotoyons de nombreux randonneurs joliment habillés et équipés mais pas toujours bien rapides (et non, le lien entre les deux est souvent contraire...). Une fois à la forcella, le froid est tellement intense, que le mieux c'est de continuer sans s'arrêter ! D'autant plus que le sentier passe cette fois-ci dans l'ombre, et il fait vraiment, mais alors vraiment, froid, à l'ombre à cette altitude. Nous gardons le rythme pour rester au chaud, et nous voici déjà au Jeuf de Crespeina.

Crespina

Hauts plateaux

C'est là que commence l'ascension du Ciampac. Rien de très impressionnant physiquement, mais quand même le sentier suit la ligne de crête, et au sol la pluie tombée récemment dans les vallée est tombée ici en neige et en amas gelés. La lumière froide et les vues suggestives, d'un côté le Sella massique, de l'autre l'immense haut plateau, ... ici c'est un autre monde.

Crêtes

Sella

Une fois au sommet, il ne fait pas assez chaud pour y rester très longtemps. Un randonneur nous a suivi, et de l'autre côté nous croisons un couple qui termine son ascension : nous leur laissons la place, et redescendons vers la vallée : c'est à la furcela de Ciampëi que nous repiquons vers le bas. À défaut d'être beaucoup plus chaud physiquement, le coin est visuellement plus riant : nous mangeons les fesses posées sur un gros cailloux, à quelques mètres du sentier, de telle sorte qu'on ne voit pas les quelques randonneurs passer mais seulement la vaste vue vers la vallée.

Chapelle

La partie en descente est quasiment terminée, il ne reste plus qu'à remonter ! Nous prenons une dernière pause ensoleillée dans l'enceinte du refuge-restaurant Ütia Forcelles. Le restaurant est fermé, la terrasse de bois entièrement libérée de toutes ses tables et bancs, mais l'accès a été très sympathiquement laissé ouvert. Et là, à l'abri du vent, c'est un vrai solarium ! Les rayons du soleil sont un vrai plaisir. Dans le ciel, sur les contreforts du Sella, cinq ou six planneurs volètent et prennent les courants ascendants... nous les regardons faire pendant un long moment. Allez, il faudra bien finir par y aller : nous repartons pour couvrir le dernier tronçon du chemin et revenir au passo.

Oeufs devant les Cir

La dernière randonnée se termine sous un beau soleil froid. La météo des jours suivants s'annonce plutôt intéressante, mais il faut sans doute s'avoir s'arrêter !

Lundi 25.
Départ : nous faisons route vers Merano, où nous irons visiter la brasserie Forst. Nous avions apprécié cette année déguster leurs bières "Sixt" mais le site de production (énorme !) et leur boutique nous déçoient un peu. Peut-être une soirée dans leur brasserie (cosy !) pourrait relever le niveau, mais il est 11h et quelques : pas du tout l'heure de consommer sur notre chemin ! Nous continuons vers Coldrano, où nous connaissons un petit lac avec des bancs, parfait pour la pause du midi sur notre chemin.

Après avoir réalisé quelques dernières courses italiennes à Sildrano, nous piquons au niveau de Glorenza vers Mustair : nous voici en Suisse ! Nous passons un col, le Fuorn (ou Ofenpass, 2149 m), qu'on pratique peu - même si nous avons déjà dormi il y a des années de ça, dans un sens inverse. Ce qui n'est pas sensé se faire, car c'est un parc national (on ne l'avait sans doute pas noté à l'époque, on s'était surtout arrêté parce que... la nuit tombait !). En fait, il est encore tôt : nous poursuivons, traversons Zernez, puis Susch, enchaînons par le Flüelapass et dépassons même Davos (et là c'est sûr, nous n'y avons pas nos habitudes, même si nous passons presque chaque année).

Bon là on se dit quand même qu'il serait bon de s'arrêter pour dormir avant l'autoroute - car après, ce sera bruyant et plus difficile de trouver un endroit peu habité. On tente d'abord une petite route vers Fideris, mais aucun coin où être peinard, et le « camping » est une sorte de parking pour campers. Décevant. Selon notre app, un dernier camping est indiqué avant Landquart... c'est parti ! Ce sera là que nous dormirons ce soir. Le site est blindé de grands campers et gros camping cars, tous suisses ou allemands. Malheureusement, il est situé juste à côté d'une route très passante... par contre, côté bloc sanitaire, il enfonce et de loin toutes les normes jamais vues en France : des douches hyper chaudes, avec des cabines tellement large qu'elles font quasiment le double de celles des campings français. Et si le luxe, c'était l'espace ?...

Mardi 26.
Retour en France via Belfort. Arrivée à Orléans pour quelques jours.

Vendredi 29.
Nous faisons un petite visite à la voisine, Micheline, avec qui nous passons un peu de temps dans son jardin. Sa nouvelle aide de vie semble un peu jeunette, efficace pour le ménage mais elle n'a pas récupéré les médicaments... à la pharamacie. Micheline est très stressée, demain elle n'a plus le médicament dont elle dépend le plus (régulation du rythme cardiaque). Finalement, comme Mlle jeunette n'a pas le temps (évidemment, une aide, ça reste du temps payé... et elle a encore 2 « clients » chez qui faire du ménage) nous partons avec l'ordonance vers la pharmacie du Théâtre - une balade de 20 min A/R.

Mais là, patatras : le pharmacien nous annonce que ce médicament, justement, est en rupture chez lui. Mais aussi chez pratiquement toutes les pharmacies de la ville ! Il nous explique aussi que ce médicament sera sans doute en rupture pour plusieurs mois - car la rupture est mondiale. Et que les autres pays - comme l'Allemagne - suivent oportunément les cours mondiaux : ils achètent plus cher les médicaments quand ils sont plus cher ; alors que la France, elle, a décidé de continuer à payer le même prix - ce qui fait qu'elle n'achète rien quand il n'y a plus assez d'offre sur le marché. La loi de l'offre et de la demande en une seule leçon ? Il semble qu'en cas d'urgence, on aille jusqu'à acheter des stocks aux Allemands... je me demande bien à quel prix ! En se connectant sur un réseau de pharamciens, il nous donne deux adresses - mais nous précise en même temps que sa propre pharmacie est notée comme n'étant pas encore en rupture... Il nous conseille d'y aller... MAINTENANT !

Alors c'est ce que nous faisons : retour par chez Micheline pour déposer les autres médicaments, prendre la voiture, et rejoindre la pharmacie la plus proche. On se gare en vrac sur une place interdite... et Antoine revient finalement avec le médicament ! Ouf, nous pouvons maintenant aller déposer le médicament tant espéré chez Micheline, avant d'aller voir Jacqueline.

Samedi 30.
Après un tour au superbe marché d'Orléans, il est temps de reprendre la route de la maison.

samedi 23 sept. 2023, 21:32

Au pied de la Tofane

Samedi 23.
Avant-dernière journée de vacances... et de temps stable. Nous en profitons pour faire une balade du côté des Tofanes. Au parking de Ra Nona, peu de voitures, mais déjà des français en camper, qui ont visiblement passé la nuit. Nous nous équipons rapidement et commençons la rando par le petit sentier dans la forêt. Rapidement, nous comprenons que nous sommes les premiers à passer ce matin : de nombreux chamois paissent encore sur les abords de la route gravillonnée qui s'élève vers la Tofana di Rozes. Nous essayons de marcher de telle sorte qu'on les effraie le moins possible, histoire de pouvoir continuer à les observer le plus longtemps possible.

Arrivés à forcella Col del Bos, nous renonçons à faire le tour de la Tofane, et bifurquons vers le sentier d'altitude qui longe ses pieds côté sud - c'est plus court, et sur un malentendu, on pourrait être au soleil, s'il daignait se montrer. À nouveau, nous tombons sur un autre troupeau de chamois - entre la quinzaine de tout à l'heure la petite douzaine d'ici, nous sommes déjà impressionnés par la densité (très ou trop ? importante) d'animaux dans cette zone protégée. Nous croisons un peu plus loin un duo de vieux américains qui arrivent avec un pas un peu lourd - les premiers randonneurs qu'on voit aujourd'hui.

la Tofana

Nous continuons et longeons toute la longueur de la roche. Le soleil brille parfois entre deux nuages, et les roches jouent à cache cache, mais la balade reste plaisante. Arrivés au goulet d'éboulis, nous allons voir du côté de la mini-ferrata qu'on avait fait une année (sur le chemin, encore une belle dizaine de chamois qui s'égaient devant nous), mais le panneau qui l'indique semble avoir disparu. Bien qu'un américain (encore un !) joue aux explorateurs et semble déterminé à y aller, il nous semble surtout que le lieu a subi quelques glissements de terrain : nous avons moyennement envie de nous engager.

Nous préférons redescendre jusqu'à un banc et profiter du soleil du moment pour déjeuner paisiblement. Nous avons bien fait, car juste après le soleil devient de plus en plus rare. Ensuite, nous repartons par le sentier du bas.

galeria

Retour à Ra Nona. Les français sont toujours là ! C'est à se demander ce qu'ils ont fait aujourd'hui - peut-être juste la ferrata du coin ? On ne demande pas, et on continue la route jusqu'à Cortina. Oui, encore et toujours la recheche de chaussures, et pourquoi pas des bâtons de marche pour l'année prochaine ? Allez, après un tour à la Coop, nous rentrons à Alleghe.

vendredi 22 sept. 2023, 21:32

Pluie et amitiés

Vendredi 22.
Cette fois-ci le temps a définitivement tourné. Nous nous occupons comme nous pouvons, avec un peu de shopping - nous avons toujours une longue liste de denrées alimentaires à ramener, à quoi il faut ajouter la recherche de chaussures de randonnée : notre seconde marotte.

Dans l'après-midi, le temps est à la pluie : nous décidons de tenter une visite chez Aldo, puisqu'il nous a invité (sans aucune date ni aucun horraire, comme il se doit !) et que Dottor Bike nous a bien expliqué de quelle maison il s'agit. Alors nous y voici, et nous sommes bien embêtés : sur les sonnettes, rien d'écrit. Heureusement, une autre visiteuse - une habituée qui connaît les lieux -, entre et nous ramène Aldo, ravi de nous voir chez lui. Et voilà comment on passe un après-midi à papotter ! Nous repartons sous la pluie, et oui, il faudra revenir.

jeudi 21 sept. 2023, 21:32

Monte Pore sans Mr de BZ

Jeudi 21.
Les journées grises se suivent, et ce matin est encore une fois mi-figue mi-raisin. Nous partons toujours aussi tôt nous garer au départ de notre balade du jour : au petit parking situé juste avant la route pour Castello di Andraz. Nous notons en passant que la voiture de Renato (dit Mr de BZ) n'est pas là. Nous qui avons prévu de faire cette rando spécifiquement un des jours (c'est-à-dire en fin de semaine) où il a l'habitude d'être là... Dommage, mais nous comprenons parfaitement : la météo ne donne pas très envie en ce moment ! En tout cas, nous espérons que c'est pour une raison aussi triviale que celle-ci, et non pas pour une raison plus grave (vu l'âge respectable du Mr).

Quiqu'il en soit, nous suivons le large sentier pentu jusqu'à son terrain, et nous installons sur sa table d'extérieur pour une petite pause au soleil, avant d'enchaîner par une petite explo du lieu qu'on ne manque jamais de faire - on aime bien le style « cro cro », débrouillard et récup', du bonhomme. Quelques grosses casseroles sous la goutière, et voilà de l'eau pour la polenta.

Le ciel semble encore plutôt sympa, et le soleil brille sur notre petit bout de montagne. Mais le paysage plus lointain n'annonce déjà rien de bon, il ne faudra sans doute pas trop traîner aujourd'hui sous peine de se prendre des ondées. Nous continuons par les crêtes jusqu'à la bifurcation entre l'Averau et le Pore - et aujourd'hui, l'objectif est bien sûr le monte Pore.

Averau depuis le monte Pore

le monte Pore

Direction le monte Pore, donc ! Venant de l'autre versant (depuis le rifugio Fedare), un couple plus jeune nous devance légèrement. Nous marchons d'un bon pas, et sur le bas de la pente, nous les rejoignons fatalement. Il ne reste plus qu'à enfoncer le clou, quitte à perdre un demi-poumon : on maintient le rythme jusqu'au sommet malgré le bon petit raidillon. Ah, les petites victoires de l'existence... inutile, ridicule, mais toujours plaisantes.

Le temps d'arriver là haut, le temps a viré au gris humide : nous sommes à moitié entourés de nuages, la vue se couvre en un rien de temps, et bientôt la vue panoramique du site en 360° ne présente plus beaucoup d'intérêt. Je prends encore le temps de gribouiller quelque chose dans le livret du sommet, et nous voilà redescendus d'un bon tiers du sentier. Ici, nous passons en mode cueillette !

Averau

Car ce sol à la végétation rouge ne ment pas : ce sont bien des myrtilliers sauvages qui recouvrent tout le monte Pore. Nous avons amené notre petit récipient, et nous récoltons grains à grains, à la main, assez de baies pour les placer dans une bouteille de grappa « soulitrée » dans laquelle aura été ajouté un sachet de 5 g de sucre. Après quoi, nous redescendons jusqu'à la cabane avec vue sur la Marmolada pour un déjeuner bien mérité. Un dernier petit tour par chez Mr de BZ - non, il n'est toujours pas là - et nous rentrons à la voiture.

Il est encore tôt, nous irons faire quelques courses.

mercredi 20 sept. 2023, 21:32

Ra Gusela sans soleil

Mercredi 20.
Normalement, il faudrait aller au marché d'Agordo pour se fournir en produits locaux, vu que mercredi dernier nous avons raté l'occasion. Mais aujourd'hui ressemble à une des dernières belles journées, et c'est difficile de refuser une (presque) belle journée en altitude !

Ce matin, toujours aussi tôt (environ 8h), direction passo Giau à nouveau, pour un très classique (et toujours aussi apprécié) tour de Ra Gusela. Le ciel est bleu, mais quelques nuages bas traînent un peu partout.

Ra Gusela

Nous marchons d'un bon pas pour nous réchauffer, et distancer les deux seuls randonneurs dans notre sens. Plus loin, nous croisons des américains, puis, tiens ! Deux français en gros sacs à dos - ils font l'alta via n°1 en itinérance, mais sans dormir dans les refuges, d'où leur chargement encombrant. La montée la plus sèche de la journée passe comme une lettre à la poste (décidément, on a rarement été aussi en jambes !) et arrivés près des Cinque Torri, nous commençons à croiser un peu la foule fraîchement débarquée par télé-siège. Après une courte pause sur les transat' en bois du refuge Scoiatolo, nous reprenons la boucle par un sentier qui contourne l'Averau - découvert l'année dernière, cette version un peu plus longue mais moins courrue nous plait bien. Notre variante mène à la forcella Averau, puis redescend à la forcella Nuvolau, et de là, retour vers le passo.

La boucle est bouclée, et il est encore tôt - en fait, il faisait tellement froid que nous n'avons même pas pris de pause déjeuner. Nous descendons en voiture jusqu'à Colle, où nous trouvons une petite aire où se garer et s'installer confortablement, et beaucoup plus au chaud que là-haut, pour manger un casse-croûte. Le temps est à nouveau bien peu engageant.

Colle

Nous profitons de notre passage à Colle pour se fournir en miel auprès de l'excellent Augustini, et faire une petite virée dans le village. Nous commençons à nous demander s'il ne va pas falloir augmenter la taille des randonnées vu qu'on les termine toutes un peu trop tôt, ou si nous n'allons pas finir par passer de plus en plus de temps au sauna ? En fait le sauna, c'est pas mal, comme option !

mardi 19 sept. 2023, 21:32

Col di Lana et contour

Mardi 19.
Le temps est beau et froid aujourd'hui, mais beaucoup moins froid que la dernière fois que nous avions tenté la rando d'aujourd'hui. L'année dernière, la température frôlait le négatif et le windchill était tellement insoutenable qu'on avait pris la fuite et changé nos plans ! Non, aujourd'hui, c'est complètement jouable - pas très agréable, mais jouable !

Nous partons donc du passo Valparolla. Le sentier descend d'abord vers un replat anciennement entièrement parcouru de baraquements et de tranchées (à l'époque WWI, évidemment), puis plonge dans un petit torrent qui roule dans une anfractuosité, mais où des câbles et même des marche-pieds en métal sont prévus pour passer sans risque. Après quoi, il ne reste qu'à monter tranquilement au soleil, tout le long du Settsass, à ses pieds. Au bout du chemin, une ancienne malga qui peut servir d'abri nous permet de nous installer dehors à la fois au soleil et à l'abri du vent (qui bien que soutenable quand on marche, reste très incisif à l'arrêt) pour prendre notre pause « goûter » du matin (oui, en balade on mange bien plus que nos 3 repas par jour...).

Settsass vu depuis le passo Sief

Il ne reste que quelques centaines de mètres pour atteindre le passo Sief (d'où est prise la photo), où commence une impressionnante tranchée toute de pierres sèches, rénovée à l'occasion du centenaire. Elle remonte en lacis jusqu'au sommet du Sief, où une plaque commémore les batailles et les disparitions tragiques - des plaques de souvenir assez déplaisantes, d'un autre âge, dans un pur style nationaliste et à la vision du tragique assez unilatérale, à la gloire de « héros » italiens (essentiellement des chefs, évidemment, car qui s'intéresse à la piétaille ?). Oublions la plaque : la vue à 360° est magnifique.

Les crêtes du Padon et au fond, la Marmolada

Du Sief, un sentier d'altitude souvent attrezzato (c'est-à-dire équipé d'un câble, et même à un endroit d'une échelle) permet de rejoindre le Col di Lana, tout en passant par une tranchée / baraquement d'altitude reconstitué en bois, et devant plusieurs départs de galeries.

Tranchée et vue sur Sella

Arrivés sur le Col di Lana, une petite église commémorative, et un ricovero (un mini-refuge sans gestionnaire). Ce dernier propose un banc tout neuf, plein soleil, face au paysage, et abrité du vent. Parfait !

Sentier en descente, au fond : Alleghe

Ce sera notre pause déjeuner, notre luxe à nous. Nous redescendons ensuite un partie du sentier orienté plein sud, avant de s'orienter plein ouest : nous tournons ainsi par le bas autour des deux cimes que nous venons de voir par leur plus haut. En bas aussi, la guerre a laissé même aujourd'hui quelques traces pour qui sait voir : quelques bouts de fils barbelés rouillés, et d'anciennes tranchées latérales ou parallèles à la pente. Quand le passo Sief est en vue, nous découvrons un tronçon inédit de chemin (c'est pas tous les jours pour nous qui avons beaucoup sillonné ces zones...), découvrons une source déviée vers un abreuvoir (depuis peu, les sources sont indiquées aux randonneurs par des panneaux !) et visitons une bicoque d'altitude qui doit servir à des bergers.

La remontée du passo Sief est presque la dernière montée, alors courage, ensuite c'est pit stop à la même cahute qu'à l'aller, et descente en roue libre (et toujours au soleil) vers le passo Valparolla : nous franchissons la dernière montée en accélérant, histoire de jouer un peu avec la cardio en fin de journée et se prouver qu'on en a encore sous les pieds (et oui, on est décidément en forme cette année !).

Retour au bercail, et sauna.

lundi 18 sept. 2023, 21:32

Mondeval entre gris clairs et gris foncés

Lundi 18.
Quel plaisir que de petit déjeuner assis à une table ;-). Comme il se doit, nous sommes au taquet, arrivés parmi les premiers à l'heure H où la salle est ouverte. Pourtant, aujour'hui la météo n'est pas du tout prometteuse. Qu'importe : les randos appartiennent à ceux qui se lèvent tôt !

Après quelques courses à la superette de Caprile, direction le passo Giau. Pas grand monde de garé à l'heure où nous arrivons. C'est sous un ciel chargé (et une humeur un peu renfrognée, il faut l'avouer) que nous quittons le parking. L'air est glacial, il ne reste plus qu'à marcher pour se réchauffer ! Après une bonne demi-heure de marche, nous entamons la grosse montée vers la forcella di Giau (qui, comme son nom de l'indique pas, n'est pas situé tout près du Giau, mais au pied du Lastoi de Formin) et à défaut de réchauffer, elle me permet au moins de m'essouffler.

De là, le sentier descend gentilment jusqu'au petit lac connu des amateurs de photos du monte Pelmo, et à partir duquel on peut suivre le sentier (non marqué) qui mène au sommet du monte Mondeval. Deux gars sont devant nous, nous les laissons prendre leurs photos avant de rejoindre à notre tour la petite croix qui marque le sommet. Déception, ses fanions tibétains ont disparu, et la boîte où est glissé le traditionnel livre du sommet est maintenant une vulgaire boîte à café bien trop neuve, aux couleurs encore criardes.

Pour redescendre, nous empruntons le chemin au plus proche de la crête (alors que nous étions montés par celui à peine en contre-bas), puis décidons de tenter de suivre un chemin encore moins bien marqué pour rejoindre le site de l'homme préhistorique de Mondeval - c'est-à-dire un site découvert en 1987 et d'où a été exhumé le squelette d'un chasseur ‘Cro-Magnon’ (un Homo sapiens, quoi !) du mésolithique (il y a 11.600 – 7.500 ans) enterré là, et parfaitement conservé, lui et son « mobilier » funéraire (un harpon travaillée, un collier constitué de dents de cerf,...). C'est l'unique sépulture connue en haute altitude (environ 2150 m) pour cette époque. Les fouilles ont aussi attesté que cette zone est fréquentée par les hommes depuis au moins... 80 siècles !

Le site de Mondeval

Revenons-en au sentier non balisé. Sans surprise, nous l'avons perdu rapidement, et avons taillé au jugé - ce qui fait qu'on s'est retrouvés à descendre des pentes comme des chamois pour rejoindre deux petites bicoques qui nous servaient de repère (où on grignotte notre déjeuner), et qui sont toutes proches du site préhistorique de Mondeval. Là, à part un panneau au pied du gros caillou où a été trouvé le bonhomme, il n'y a pas grand chose à voir - il ne reste peut-être juste qu'à ressentir.

Nous continuons par le sentier le plus bas jusqu'à la forcella Ambrizzola (par laquelle on passe quand on fait le tour de la Croda da Lago), puis vu le temps qui ne s'améliore pas (bien au contraire), nous faisons demi-tour par le sentier le plus haut pour revenir à la forcella Giau.

Sur ce tronçon, nous croisons une bonne vingtaine de tchèques, ce qui multiplie au moins par 5 le nombre de gens croisés jusqu'à présent aujourd'hui. Le temps d'arriver au passo Giau, et les nuages s'abaissent et s'épaississent encore : il est de plus en plus rare d'apercevoir les montagnes autour. Il ne nous reste plus qu'à aller se réchauffer dans le sauna !