dimanche 11 sept. 2022, 20:32
Cette année nous commençons par deux nuitées chez la mamma : partis lundi, mardi nous passons toute la journée à Orléans - à toutes fins utiles de jardinage, dont défonçage de bambous géants non invités en fond de jardin. Mercredi matin, nous partons vers Pont' rejoindre Marie Nono et Jeanfre - le temps est frais, un peu venteux, mais sec. Nous passons la fin d'après-midi entre papotages et réglages techniques sur leur plus vieil ordi, puis la soirée chez Christophe.
Jeudi début d'après-midi. Il est temps de passer les frontières : via notre nouvelle « route aller » préférée, qui suit le lac Léman, le col du Simplon et Domodossola - c'est-à-dire quit suit les rails de la ligne ferroviaire du thello, en quelque sorte. Nous arrivons vers 18h à Verbania, sur le lac Majeur, et la lumière du jour baisse déjà. Nous aurions aimé faire quelques courses dans une enseigne typiquement italienne pour grignotter italien ce soir, mais comme le temps presse, nous nous arrêtons au Lidl de la ville, qui a l'avantage d'être sur notre route et facile d'accès. Surprise, ce Lidl est géant, et les produits italiens variés. Cela fera finalement l'affaire ! Nous prenons alors la direction du sanctuaire de la SS Trinità. Trois campers sont déjà installés sur le parking - nous préparons Partner pour la nuit, puis filons manger sur notre banc avec vue. Bonne surprise, le restaurant situé sur le site est encore ouvert - ainsi que les toilettes publiques situées juste à côté. Des toilettes propres, gratuites et avec du PQ ? Grand luxe !
Nous nous couchons tôt, puisqu'il fait déjà bien noir. Dans la nuit, la pluie et le vent se lèvent et nous réveillent : comme nous sommes garés sous des arbres en lisière de forêt, le bruit est impressionnant mais à priori ce ne sont que de menus branchages qui tombent sur le toit de Partner. N'empêche, nous jetons un oeil dehors : les éclairs sillonnent le ciel, les éléments se déchaînent !
Vendredi 9 au matin. Un des campers est déjà parti. Tout est calme, le ciel bleu est déjà revenu : parfait pour un petit déjeuner avec vue panoramique depuis la terrasse du sanctuaire. Nous reprenons la route vers 9h avec pour objectif la visite de plusieurs villes moyennes sur notre trajet, et comme excuse la recherche d'un exemplaire du livre de Rutger Bregman, « Humanité, une histoire optimiste » qui devient en italien « Una nuova storia (non cinica) dell'umanità ».
Après avoir longé tranquillement le lac, nous snobons donc l'autoroute qui mène à Milan pour lui préférer les petites routes (lentes et interminables) qui mènent à Novara. Nous trouvons une place le long du boulevard circulaire du côté sud de la ville, et partons visiter le centre ville à pied, à la recherche d'une librairie. Nous en trouverons trois, dont une religieuse, mais pas une seule n'a le livre ! La ville quant à elle est agréable à visiter... nous la quitttons juste avant l'heure de déjeuner, et reprenons la route.
Direction : Pavia. Nous abattons d'abord quelques kilomètres, avant de s'arrêter dans la petite ville de Mortara pour déjeuner. Nous trouvons en passant dans le centre un petit parc le long du corso Josti - de la place pour Partner, un banc à l'ombre pour nous, une poubelle pour les rifiuti du pique nique : c'est tout ce qu'il nous faut ! Puis hop, à nouveau en route. Dans l'après midi, notre prochain arrêt est donc Pavia. Là encore, nous nous garons sans trop de difficultés aux abords de la ville, sur les boulevards à l'est, proches de la statue de Minerve. C'est donc par le corso Cavour que nous entrons dans le centre qui devient très rapidement piéton. Nous trouvons deux librairies - la Feltrini a ce qu'il nous faut ! Puis poursuivons un peu notre visite rapide de la ville : cathédrale en brique, et petit détour par... l'université, donc les cours intérieures sont accessibles ainsi que... leurs toilettes.
Nous reprenons la route, et décidons de prendre l'autoroute A1 aux abords de Piacenza pour arriver à l'heure convenue à Dogato car nous n'avons plus le temps de prendre des chemins de traverse. Mais raté : l'autoroute est complètement saturée et bouchonne... Le passage à proximité de Parma et Modena sont des calvaires, et l'arrivée sur Bologna encore bien pire. Une fois que nous avons bifurqué sur l'A13 vers Ferrare, la situation s'arrange et nous arrivons à une heure encore très décente, mais tout de même avec une petite heure de retard.
Nous passons la soirée chez Stefano, qui est d'humeur déprimée - plus encore que les dernières fois. Le lendemain matin, samedi, nous partons avec lui marcher aux Valli di Comacchio. Il fait beau, pas trop chaud et un peu de vent, mais malgré tout des moustiques pullulent à plusieurs endroits... Heureusement, la citronelle semble efficace - et peut-être les claques qui pleuvent sur les bras et le cou aussi, dans l'espoir d'occir les bestioles avant qu'elles ne piquent ! Nous remontons le canale Logonovo jusqu'aux salines : des flamants roses, nombreux mais peut-être moins qu'avant, et d'autres oiseaux se laissent observer de loin. Déjeuner chez Stefano, puis nous marchons un peu dans Dogato. Pas de bol, Enzo et sa femme sont en vacances dans les montagnes - le truc qui ne doit jamais arriver, et c'est juste quand on vient. En fin d'après-midi, nous rencontrons Maria-Livia. Et s'en suit une nouvelle soirée déprime... Notre hôte nous serine sa chanson habituelle : comme le passé était génial (ou plutôt : comme j'étais génial dans le passé), et comme le présent est pourri (ou plutôt : je ne suis plus rien aujourd'hui). Aïe.
Dimanche 11, nous commençons par une nouvelle balade dans Dogato. Dans une des courettes d'une rue tranquille en retrait de la route principale, nous remarquons un chien de type Pitbull qui grogne. Le portail est ouvert... Il sort, et toujours grondant s'approche par le côté vers moi. Je me laisse surprendre et voilà qu'il me laisse les traces de ses crocs et un joli bleu en haut de la cuisse gauche. Je le fais reculer, je crois que j'ai crié plus fort qu'il n'a aboyé. Je suis passablement vénère, et j'interpelle un homme qui vient de sortir sur son balcon. Surprise : ce n'est pas son chien, qui d'ailleurs est rentré chez lui, dans une autre cour, quelques maisons plus loin ! Après avoir vérifié la non gravité de l'incident (le chien ne m'a pas mordu jusqu'au sang), je lâche l'affaire : les propriétaires ont l'air absents et sont certainement débiles.
Midi. Nous partons déjeuner avec Giancarlo, Sonia, leurs deux filles, ainsi qu'un couple amis à eux avec qui, j'imagine, la date était déjà retenue. Ils nous amènent dans un restaurant de poisson : Pepe nero, à Migliarino. Nous y dégustons un excellent premier plat (risotto pour moi, pasta pour Antoine), puis des anguilles plutôt bonnes mais trop grasses et trop servies, ainsi qu'un plat de coquillages grâtinés à l'ail... Difficile de digérer tout cela ! Une fois les plats terminés, nous sortons mais restons là à discuter, et l'après-midi s'écoule lentement sur la terrasse du restaurant - j'imagine déjà Stefano qui s'impatiente ! Quand nous rentrons à Dogato, nous passons voir Maria-Livia et ses anciens : Mondo, toujours aussi sourd mais tellement souriant et touchant, et sa soeur, qui elle a complètement perdu la boule. Nous partons ensuite faire un petit tour à vélo avec Stefano avant que le soleil ne se couche... l'occasion de réparer son compteur de vitesse.
Dernière soirée chez lui, toujours aussi déprimante, surtout que ce soir nous attendons sa fille - qui finalement arrive bien tard et ne s'embarasse pas : bonsoir, et bonne nuit ! Elle reprend la route très tôt le lendemain : nous n'aurons pas l'occasion de la recroiser. Nous partons nous-même vers 9h, direction : les Dolomites ! En chemin, nous nous arrêvons à un vivai, une pépinière, où nous trouvons une erba luigia (une plante à l'odeur de citron, que nous avons découvert chez Maria-Livia) et une sauge à feuille large (ce n'est que la 3e fois que nous tentons d'en planter une chez nous, aucune n'ayant survécu jusqu'à présent...).