Voilà quelques temps que beaucoup le savent, même je n'en avais encore rien dit ici... Nous partons. Nos projets ont évolué, et pour les réaliser, nous avons jugé que les Dolomites se révèlent un peu trop lointaines, les biens immobiliers qu'on y trouve inadaptés, et bien sûr la météo peu clémente. Pour découvrir la nature de ces projets, il vous faudra attendre de prochains billets !
Nous avons donc mis en vente l'appartement début février, au même prix que quand nous l'avons acheté, il y a 3 ans, bien que le marché de l'immobilier soit à la baisse. Mais qui ne tente rien...
Alors c'est l'occasion de vous présenter notre petit "chez nous" avant que cela ne le soit bientôt plus - car oui, voilà, c'est vendu : compromis signé, date définitive chez le notaire arrêtée.
Je vous passe la photo de l'immeuble ? Vu que c'est celle du profil du blog... Oui, ce grand palazzo, c'est chez nous. Pour la petite histoire, cela ne devait pas être aussi haut, mais les deux frères qui ont entrepris la construction ont in extremis rajouté un étage pour le 3e frère. Une belle connerie ! Il les a emmerdé jusqu'à leur mort, et continue à emmerder leurs enfants.
L'autre bêtise dont on se serait bien passé, c'est la rampe en béton qui descend raide sur une cour 100% cimentée. Mais malheureusement, c'est en grande partie la faute aux alluvions de 1966... car avant eux, le terrain descendait tout simplement en pente douce vers le torrent. Ce n'est qu'après les ravages de la montée des eaux - qui ont quand même emporté avec eux la maison voisine - que les parois verticales ont été édifiées le long du torrent, de vrais remparts plus hauts que la base des maisons. L'accès aux garages en a été tout chamboulé...
Maintenant que le décor est pausé, passons aux photos : voici un apperçu de notre mini-jardin potager (4 x 5 m) avec ses trois pieds de rhubarbe et son carré de fraisiers, où l'on devine aussi le bétonnage de la cour.

Durant nos 3 étés, nous avons pratiqué un jardinage très atypique pour une si petite surface : la première année, nous avons laissé la moitié en prairie fleurie - un mélange de graines qui nous a fait fleurir des marguerites jaunes et blanches, des coquelicots, et de nombreuses fleurs qui ont attiré abeilles et coccinelles. L'année suivante, nous avons tenté les aubergines en plus des poivrons et tomates. La dernière, nous sommes passés aux haricots et à la roquette, deux grands succès très prisés des autochtones.
Passons maintenant à la vue depuis le balcon : de gauche à droite, d'hiver en été, ...



Le torrent sous nos fenêtres se compose des eaux du Cordevole, qui viennent d'Alleghe et Cencenighe, auxquelles se joignent à peine 50 m en amont celles du Tegnas, qui coule au fond du val San Lucano. Leurs lits mitoyens sont malgré tout bien distincts aussi bien par la couleur de l'eau que par la nature de leurs fonds... D'ailleurs quand il pleut, le Tegnas prend la couleur laiteuse des sables blancs du val, alors que le Cordevole devient une soupe limoneuse et maronnasse, surtout en cas de lâcher des eaux du lac artificiel de Cencenighe.
Durant ces trois années, nous avons vu la puissance du torrent s'affaiblir et son niveau s'abaisser : la faute au manque de chutes de neige l'hiver. Malgré tout, la date anniversaire des alluvions de 1966 a fait l'objet de publications, conférences et reparution de photos d'époque, qui rappellent que même un petit court d'eau peu se transformer en montagne en un torrent dévastateur...
Mais passons aux chambres : d'abord, notre chambre d'amis préférée. Comme elle est au Nord, nous l'avons baptisé John, du nom de John Snow. Pour aller avec son côté froid, nous avons repeint dès la première année un mur de ses murs en bleu pétrole, qui donne le ton pour cette pièce.

La seconde chambre du nord est encore plus froide, et en plus quelque peu humide... nous lui avons donc attribué le sobriquet de Chambre d'Asha, du nom de Asha Greyjoy. Ses couleurs étaient blanc, bois et doré.

Enfin, la troisième et dernière chambre était la nôtre. Orientée plein sud, elle s'est vue enfin repeinte la dernière année dans une couleur fuscia très foncée. Ornée de quelques objets orientaux, elle correspond dans le style à Daenerys Targarien.

Toujours au sud, la salle principale : salon-cuisine. Spacieuse, et avec de larges ouvertures vers la lumière et les vues du balcon, elle est extrêmement agréable, en particulier en hiver, quand les rayons du soleil sont tellement obliques qu'il atteignent le mur...

La cuisine est d'origine, ainsi que l'étrange invention du panneau blanc qui la masque par au-dessus et retient la chaleur de la "boisinière" (cuisinière à bois)... globalement encore en bon état, même si ça manque cruellement d'un vrai plan de travail. C'est là que notre table autrichienne intervient ;-)

Le salon est très ikea, mais en jette carrément depuis qu'on lui a d'une part fait sauter les immenses rideaux qui masquaient la lumière et surtout repeint le mur en orange flashy.

Au nord, un deuxième salon - rien que ça -, avec une cheminée imposante que nous avons mis un peu de temps à maîtriser... pas assez de bois, elle s'étouffe, trop de bois, c'est un sauna !

Enfin, la salle de bain est la seule pièce que nous avons vraiment laissé "dans son jus" (même si nous l'avons aussi repeinte et retiré ses rideaux) avec ses petits carreaux métro années 60 plus que rétro : vintage. Ici, ils ne sont pas fans : toutes les maisons de cette époque ont les mêmes, en bleu, en rose, ou comme nous, en vert. Du coup, ils s'attachent à les faire disparaître, ce qui sera d'ailleurs le cas pour celle-ci dans peu de temps...
Voilà, pour ceux qui ne sont pas venus nous voir, vous avez maintenant une idée de comment c'était ici à Taibon. Dans pas bien longtemps, il est fort possible que le style de l'appartement s'italiannise à nouveau - grands rideaux, murs tout blancs, meubles cossus, bibelots par milliers, ... Je ne crois pas être assez curieuse pour voir ce qu'ils vont en faire !
Et même si nous avons vu les limites de l'endroit - comme par exemple une chaudière à fuel trop gourmande, un jardin trop petit, une cour trop bétonnée, ... des voisins trop cons ! - il m'en restera malgré tout de très bons souvenirs.
Allez, maintenant, on vide tout : déménagement !