Dolomiti Geeks

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature.

vendredi 5 mai 2017, 21:32

A Dogato

Avant de quitter l'Italie, nous sommes bien sûr partis saluer la famille de la plaine ! L'occasion d'un court séjour à Dogato. Surprise, en parlant de notre très prochain trajet vers le sud, Rita s'est montrée intéressée. Elle voulait se rendre à Bologne, et elle s'est donc joint à nous - ce qui fait que j'ai papotté presque trois heures avec elle pendant qu'Antoine conduisait !

Nous sommes arrivés plus ou moins sous la pluie, le temps ici non plus n'était pas au beau fixe... Nous avons passé l'après-midi chez les cousins, quelques heures chez Stefano, et aussi pas mal de temps chez Enzo. Et bien sûr, nous étions hébergés par Stefano : c'est toujours un plaisir de passer la soirée avec lui ! Déjà, il cuisine très bien, et en plus, nous partageons des avis très proches sur de nombreux sujets.

Le lendemain, il nous a améné faire un tour en bord de mer... je dois dire que les plages de l'Adriatique, je trouve ça vraiment trop plat et trop triste, mais au moins on a pris l'air !

Lido

Nous avons aussi parcouru la jetée pleine de pêcheurs qui descendent et remontent sans relâche leur filet depuis le ponton... avec parfois, parfois, quelques poissons dedans.

Jetée

Aux alentours de la jetée, les quelques baraques de plagistes s'apprêtaient à démarrer la saison : enlever les protections hivernales, redéployer les parasols, donner quelques coups de peinture, et surtout : nettoyer le sable avec les grands moyens !

Tracteur

A midi, nous avons mangé avec les Novi au grand complet, sauf Aurora, qui était en classe. L'avantage chez Maria Livia, c'est qu'elle sert de grands plats mis à disposition sur la table, et nous laisse toujours nous servir nous-même : c'est l'une des rares occasions de ne pas trop manger en étant invités chez quelqu'un !

Après les dernières salutations d'usage, nous sommes repartis avec un carton plein de victuailles... un grand merci : nous penserons à eux à chaque bouchée de charcuterie ou de fromage pendant de nombreuses semaines !

mercredi 3 mai 2017, 21:32

Ciao!

Il est temps de tout ranger, tout clôturer. Et aussi, de faire quelques derniers achats qui nous tiennent à coeur - c'est bête, mais on a envie de ramener quelques kilos de miel d'ici avant de partir ! Il faut aussi voir tous les amis, dire au revoir, n'oublier personne. Ils nous disent qu'ils sont déçus de nous voir partir... mais ça les console un peu qu'on soit tristes nous aussi. Ils sont marrants quand même !

En attendant, la météo est moche, c'est sympa de sa part, comme ça nous ne sommes pas tentés par des balades en montagne alors qu'on a plein de trucs à faire dans les vallées. A la moindre éclaircie, j'en profite quand même pour faire quelques dernières photos de cette vue incroyable qu'on a de l'appartement...

Taibon

Là-haut, il y a toujours de la neige fraîche, pourtant en bas, les hirondelles semblent avoir fait sortir du nid leur première couvée ! Elles sont une cinquantaine à voler dans le ciel par moments.

Agner

samedi 29 avril 2017, 21:32

Neige fraîche !

Nous voici de retour à Taibon, c'est notre dernier séjour "chez nous" : après, nous serons à nouveau "en vacances", "de passage", ... c'est un peu dur à digérer. En attendant l'appartement est presque vide, mais toute la nuance est dans le "presque" ! Il y a encore tous ces trucs qui ne tiennent pas bien dans des cartons, des ustensiles de cuisine, nos outils de jardins, des pelles à neige... ah, mais les pelles à neige, allez, on les laisse ici !

Et pourtant, mais oui, en altitude, il neige ! A Taibon, non, mais le temps est vraiment gris, et toutes les montagnes sont saupoudrées de neige comme en hiver. Nos voisins à la retraite ont beau nous dire que quand ils étaient gosse, il y avait des chutes de neige à Taibon jusqu'à fin avril, tout de même... on aurait préféré qu'elle tombe avant !

Sale temps

Mais après tout, le lendemain le temps se dégage, et nous partons pour une dernière randonnée d'hiver - dernière de printemps aussi d'ailleurs. La neige est fraîche, poudreuse, et très agréable ! Nous avons choisi le parcours qui monte sur les crêtes au-dessus de Castello, vers la Forcella Nuvolau.

Vers la Forcella Nuvolau

A vrai dire, on n'a pas marché beaucoup : nous avons surtout profité du soleil ! Ce rustico est un de nos trois abris préférés, avec sa terrasse plein sud et son banc placé contre le flanc du chalet, nous pourrions passer l'après-midi ici juste à regarder le panorama : vue sur Marmolada.

Un rustico

vendredi 21 avril 2017, 21:32

Nouveau Chez Nous

Voilà, c'est signé : nous sommes officiellement bretons. Nous resterons certainement un peu italiens de coeur, et aussi de language : certains mots se sont imposés d'eux-mêmes, et nous parlons un peu "frantalien"... L'umido, l'orto, ou tananai pourraient bien rester dans notre vocabulaire !

Voici donc quelques photos de notre nouveau chez nous... d'abord : la maison ! Elle a le style de la petite maison rénovée dans les années 60... à vrai dire, nous ne savons pas de quand elle date ! Seulement, elle est d'avant 1948 - ce qui reste assez flou.

Maison

L'intérieur est semi-enterré côté sud : à l'ouest, la cuisine où se trouve l'insert (le seul chauffage de la maison), et à l'est, une pièce qui sera notre bureau d'été - on ne compte pas trop qu'il soit assez chaud l'hiver.

Cuisine

Par contre en haut, cela chauffe rapidement, et en plus c'est très bien isolé. Toute la surface de la maison en une seule pièce en sous-pente... on se sent bien ici ! Derrière le rideau, une petite salle de bains avec douche.

Haut

Devant la maison, un petit jardinet, un cabanon et un fournil. D'après notre voisine anglaise, la dernière fois que du pain y a été cuit, c'était à l'occasion du mariage d'une ancienne propriétaire en... 1920 !

Jardin

C'est en fait plus ou moins la vue qu'on a depuis notre "banc ventouse". Le principe est simple : quand on s'y asseoit au soleil, on s'y sent tellement bien qu'on n'a plus envie d'en bouger.

Orto

Voilà une vue depuis le potager, séparé de la maison par une petite route. Vous noterez que là aussi un banc a été placé en position stratégique...

Verger

Et voici enfin le verger : un pré planté de 33 pommiers à cidre... et entouré sur tous les côtés d'une haie composée de chênes, noisetiers, et autres essences... un petit paradis où les chevreuils ont tendance à élire domicile !

Tout cela fait dans les 4000 m2... nous sommes devenus propriétaires terriens. Du boulot en perspective, mais aussi beaucoup de projets et de plaisir, tant c'est agréable de travailler en plein air !

vendredi 14 avril 2017, 21:32

Second chargement

Vendredi 7 avril, nous récupérons notre camion de location : un énorme Mercedes Sprinter rallongé... 15 m3 annoncés de chargement. Pour le plaisir, voici les données techniques annoncées :

  • Longueur intérieure utile : 4.70 m
  • Largeur intérieure utile : 1.75 m
  • Hauteur intérieure utile : 1.92 m
  • Charge utile : 1095 kg
  • Hauteur hors tout du véhicule 2.82 m
  • Nombre de places assises : 3

Nous voici repartis : l'étape Orléans, l'étape Pontarlier, et arrivée à Taibon le dimanche 9 avril au soir... nous avons osé tenter la route autrichienne du col le plus bas : le Brenner suivi du Passo Campolongo (1875 m) qui relie Corvara à Arraba. Le camion rugit dans les côtes mais passe malgré tout sans trop sourciller. C'est bon signe pour le retour, peut-être pourrons cette fois-ci passer par ici avec le chargement ?

Lundi matin, nous chargeons le camion grâce au diable emprunté à papa, avec dans l'ordre :

  • la machine à laver, à tout seigneur tout honneur ! c'était l'élément le plus massique du chargement,
  • le canapé d'angle autrichien dit "le carrapé" car les deux longueurs sont identiques : 180 cm,
  • la table en bois massif autrichienne,
  • le fauteuil "de la reine", c'est-à-dire notre grand fauteuil vert ikea,
  • le fauteuil jaune,
  • le petit kallax non démonté et ses casiers remplis à raz bord de petit b#rd#l,
  • quelques cartons pour faire bonne figure et coincer deux/trois trucs,
  • le grand miroir et quelques planches glissées le long du carrapé,
  • les skis, au cas où la neige tombe encore un jour - nous ne les avons pas sortis du garage cet hiver...
  • les deux matelas 160 x 200 cm par dessus tout ça,
  • les sommiers,
  • toutes les autres planches et montants de meubles démontés,
  • notre échelle,
  • les 4 vélos accrochés aux montants au-dessus des roues du camion, pédales dévissées à la clé anglaise de 15 et surtout en ayant forcé dessus comme un boeuf tellement elles étaient grippées, et roues avant démontées pour gagner de la place,
  • les 3 coffres en bois, bourrés de fringues et babioles,
  • les 3 rhubarbes mises pour l'occasion en pot.

On est bons ?... Il ne reste plus qu'à ajouter le sac de voyage, l'incontournable cake salé cuisiné maison avant chaque départ, et oui, on est fin prêts. Il est 20h : la bonne heure pour grignotter et s'écrouler de fatigue dans le dernier lit qu'on a laissé dans l'appartement... celui qui était déjà présent dans l'appartement à notre arrivée.

Le lendemain matin, j'ai bien sûr mal dormi, mais c'est normal. Comme on peut être trois devant et puisque nous ne sommes que deux conducteurs, nous réservons le siège du milieu à Singe Blanc qui pour l'occasion voyage avec nous - d'habitude, c'est lui qui garde l'appartement lors de nos déplacements. Comme la Merco lui plaisait, il a même fait office de troisième conducteur...

Singe

Vu le chargement qu'on juge conséquent, nous n'osons pas repartir par les montagnes, et descendons vers le sud pour rejoindre le Brenner via Sedico, Feltre et Trento : certes cela rajoute une heure de trajet, mais cela évite les virages en épingle, les pentes de 15% et en fin de compte les sueurs froides !

Après quoi nous suivons le trajet habituel : Innsbruck avec son arrêt à la station service de Hall in Tirol (où le diesel est en moyenne 20 cts moins cher que chez nous, et 40 cts de moins que sur autoroute : cela vaut bien les 5 km de détour !), le tunnel de St Anton (et ses 15 km à 80 km/h pour 9,50 € : une paille à côté du tunnel du Mont Blanc !), Feldkirch, le lac de WalenSee, Zürick, Bern, et enfin la sortie qui indique Besançon.

A la frontière pour Pontarlier, quasiment pas de queue : il faut dire nous avons déjà assez soupé des bouchons autour de Zürich, et le retard accumulé là-bas nous fait passer largement après les frontaliers à la douane, à presque 19h30.

A propos de douane :

-1- A l'aller, lors de l'achat de la vignette suisse, nous avons déclaré que le camion était vide. Le douanier nous a quand même demandé d'ouvrir, et a confirmé "effectivement, c'est vide."...

-2- Au retour, le premier douanier à nous arrêter est l'autrichien qui nous laisse sortir vers le Liechtenstein / la Suisse. En allemand, il nous demande ce qu'on transporte. Je réponds en anglais qu'on déménage d'Italie vers la France. Il a l'air de maîtriser tout aussi bien l'anglais que je maîtrise l'allemand, et insiste pour savoir si on a des "documents" (en anglais). Je comprends : "documents pour le chargement" et je dis "naaaan" genre non mais t'as déjà vu des documents pour certifier qu'on déménage ?! En fait il voulait certainement dire documenti c'est à dire papiers d'identité, comme les italiens... il nous a fait ouvrir le camion, a regardé le bordel d'un air blasé, a redemandé : "France ?... Rien à déclarer ?" (en français !) et nous a laissé filer.

-3- Dernier contrôle, à la frontière française. Plaque immatriculée 67, inscriptions Huper U de Combourg sur les flancs, fille aux cheveux bleus... le douanier nous a demandé ce qu'on faisait là et où on allait. On déménage, d'Italie vers Combourg - comme c'est écrit sur le camion. " - C'est où, ça, Combourg ?!" En Bretagne, voyons !... Circulez !

Voilà comment passer trois frontières avec un chargement de 15 m3 sans présenter le moindre papier d'identité. Faut dire que notre b#rd#l ressemblait effectivement à ce qu'on faisait, à savoir déménager, et qu'on n'avait pour de vrai rien à déclarer - même pas d'alcool (juste 3 litres) ou de trucs borderline niveau légal. On retiendra donc que les Douaniers connaissent leur boulot !

Soirée étape à Pontarlier, soirée étape à Orléans, et jeudi 13 nous voici arrivés en Bretagne vers 16h. La voisine anglaise nous a gentilment proposé un thé - quelle bonne idée ! - et nous avons déchargé le camion... Après déjà une dizaine de voyages, voilà à quoi ça ressemblait :

Chargement

Néanmoins, à 20h nous avions terminé : tous les cartons en tas au rez-de-chaussée, et tous les meubles sortis du camion et rentrés dans la cuisine à coup de diable. D'ailleurs, j'ai bien cru ne jamais réussir à soulever la machine à laver pour la sortir du camion avec Antoine qui commençait à se demander comment faire ça tout seul, mais finalement ça a fini par passer - Antoine a certainement sorti les muscles et compensé !!...

Après quoi, nous avons sorti un sachet lyophilisé de risotto initialement acheté en prévision de la rando en autonomie d'octobre dernier... parfait pour ce soir aussi ! Suite à quoi un des deux chats de la maisonnée nous a fait savoir qu'il aimerait bien quelques câlins...

Chats

Mais pas de bol, la Grisou réputée pour son caractère "vieille fille", après 10 minutes de câlins sur mes genoux, a pris ma main gauche pour un mulot et l'a dépenaillée sévèrement, mordant à pleine dents et serrant bien fort pour presque deux ou trois secondes - le temps que je la chope de l'autre main...

Le lendemain, j'avais un saucisson à la place d'une main gauche, et il n'y avait plus qu'à se faire prescrire des antibios dose de cheval par un médecin généraliste de Combourg...

Main saucisson

Les deux jours suivants, pour déballer et monter les meubles, il faut bien avouer que c'était pas très pratique !... Ensuite, cela a heureusement dégonflé et après 4 jours j'ai retrouvé une précision et une sensibilité à peu près normale.

lundi 3 avril 2017, 21:32

Premier chargement

Nous voici donc à préparer un déménagement de 1500 km : la distance qui sépare les Dolomites à la Bretagne. Lors de notre emménagement à Taibon, nous avions amené trois chargements de schénic : fringues, livres, batterie de cuisine... très peu de meubles et d'électroménager : nous avons "hérité" du mobilier complet d'une chambre en entrant dans les lieux, et avons acheté tout le reste au fur et à mesure.

Même si notre appartement a un petit style monacal - voire catalogue ikea, comme me l'avait fait remarqué Cécile - et respire l'austérité, je dois dire que quand on commence à mettre ses possessions terrestres en cartons, ça s'entasse assez vite... Antoine a aussi mesuré tous les meubles qu'on imaginait ramener avec nous, en particulier ceux achetés chez Möbelix à Innsbruck - nous adorons notre table massive et notre lit si confortable, il faut bien le dire !

Résultat des courses : nous parions sur un 15 m3 loué par avance chez Hyper U pour couvrir 3200 km en 7 jours, du 07 au 14 avril - car nous préférons ne pas faire trop de route d'une traite, et prendre le temps des deux soirée-étapes sur le chemin.

En attendant, nous partons en Partner et le remplissons de cartons, sacs, et b*rdel en tout genre... Pour se la jouer pratique, plutôt que de jouer au tetris en pleine rue, nous chargeons depuis notre garage d'où l'on peut facilement intervertir plusieurs types de contenant, de telle sorte qu'on optimise l'espace.

Partner

Sauf que voilà : jeudi, il était tellement bien chargé (je crois qu'il ne restait pas un cm3 d'espace libre) que Partner était vraiment bas sur ses roues arrière... tellement, que j'ai calé 5 fois sur la montée de la rampe, et que j'ai bien failli pas le sortir ! Je nous imaginais déjà en train de le décharger dans la pente... o.O

Partner

Sitôt sorti, nous avons été lui faire surgonfler ses pneus chez Eddy - notre gommiste et carrossier -, qui nous a conseillé de le faire peser du côté de Mas. Mais en discutant avec Emilio, ce dernier nous a donné une bien meilleure idée : demander à Rosson, notre fournisseur de fuel, de peser Partner sur la balance qu'il utilise pour ses propres camions citernes.

Vendredi, avant même de passer à la pesée, nous avons commencé par intervertir quelques items : du linge plutôt que des livres, par exemple... et nous avons sorti à cette occasion une petite centaine de kilos dûment pesés sur notre petite balance. Et samedi matin, nous avons commencé la journée par un petit tour chez Rosson, où Mme Rosson-mère qui tient la caisse a accepté très gentilment.

Verdict ? Poids de Partner chargé : 1940 kg. Poids maximal autorisé en charge : 2160 kg. Si on compte que nous-même pesons à nous deux jusqu'à 150 kg tout habillés et qu'il nous faut bien 10-15 kg de bagages pour le voyage... il n'en faut pas plus ! Nous avons atteint le poids max.

D'ailleurs, cela se sent à la conduite : Partner a beau avoir 120 cv sous le capot, il est devenu tout mou dès qu'il faut amorcer une pente. Nous décidons donc de changer de route pour notre départ dimanche : nous passerons par les autoroutes italiennes de la plaine, ce qui évite de passer les cols dolomitiques, et traverserons les Alpes au Mont Blanc.

Ce chemin "spécial poids lourd" nous a coûté pas loin d'un bras en péages, particulièrement le tunnel... D'autant que pour terminer cette première journée de route par temps gris (nous n'avons pas vu grand chose des alpes françaises) nous nous sommes arrêtés dans un Etap Hôtel à Bourg en Bresse.

Le lendemain, ce nouveau trajet nous a fait passer par [Paray le Monial](Paray le Monial) (voir aussi une photo de l'extérieur), où nous avons fait une courte pause pour visiter la basilique.

Paray Le Monial

L'endroit est agréable et le décor intéressant, si un jour on repasse par là il faudra s'arrêter plus longtemps. Cette ville étant située sur l'eurovelo 6, cela me donne déjà quelques idées... :)

Dans le jardin du cloître, nous avons remarqué cette délimitation des carrés de pelouse toute en osier tressé. Cela aussi me donne des idées !

Jardin

Nous avons ensuite remonté le Centre de la France en passant par Nevers, pour finalement rejoindre notre tracé habituel, avec entre autre aux alentours de Gien la possibilité de passer au pied des imposantes tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly.

Au vu du beau temps, nous faisons à nouveau une petite pause culturelle à Sully-sur-Loire, pour nous aérer un peu dans les bois qui bordent le château.

Jardin

Nous passons la soirée étape à Orléans, et repartons le lendemain : nos vendeuses nous attendent ! La petite maison bretonne est bourrée de cartons et de meubles prêts pour leur transfert : elles déménagent le week end du 7/8 avril. Elles nous laissent malgré tout les clés, ce qui nous permet de décharger Partner, et surtout nous reposer 3 nuits tout en commençant à découvrir les alentours... avant d'aller chercher le camion à Combourg et d'entamer le vrai déménagement !

samedi 1 avril 2017, 21:32

Vendesi

Voilà quelques temps que beaucoup le savent, même je n'en avais encore rien dit ici... Nous partons. Nos projets ont évolué, et pour les réaliser, nous avons jugé que les Dolomites se révèlent un peu trop lointaines, les biens immobiliers qu'on y trouve inadaptés, et bien sûr la météo peu clémente. Pour découvrir la nature de ces projets, il vous faudra attendre de prochains billets !

Nous avons donc mis en vente l'appartement début février, au même prix que quand nous l'avons acheté, il y a 3 ans, bien que le marché de l'immobilier soit à la baisse. Mais qui ne tente rien...

Alors c'est l'occasion de vous présenter notre petit "chez nous" avant que cela ne le soit bientôt plus - car oui, voilà, c'est vendu : compromis signé, date définitive chez le notaire arrêtée.

Je vous passe la photo de l'immeuble ? Vu que c'est celle du profil du blog... Oui, ce grand palazzo, c'est chez nous. Pour la petite histoire, cela ne devait pas être aussi haut, mais les deux frères qui ont entrepris la construction ont in extremis rajouté un étage pour le 3e frère. Une belle connerie ! Il les a emmerdé jusqu'à leur mort, et continue à emmerder leurs enfants.

L'autre bêtise dont on se serait bien passé, c'est la rampe en béton qui descend raide sur une cour 100% cimentée. Mais malheureusement, c'est en grande partie la faute aux alluvions de 1966... car avant eux, le terrain descendait tout simplement en pente douce vers le torrent. Ce n'est qu'après les ravages de la montée des eaux - qui ont quand même emporté avec eux la maison voisine - que les parois verticales ont été édifiées le long du torrent, de vrais remparts plus hauts que la base des maisons. L'accès aux garages en a été tout chamboulé...

Maintenant que le décor est pausé, passons aux photos : voici un apperçu de notre mini-jardin potager (4 x 5 m) avec ses trois pieds de rhubarbe et son carré de fraisiers, où l'on devine aussi le bétonnage de la cour.

Jardin

Durant nos 3 étés, nous avons pratiqué un jardinage très atypique pour une si petite surface : la première année, nous avons laissé la moitié en prairie fleurie - un mélange de graines qui nous a fait fleurir des marguerites jaunes et blanches, des coquelicots, et de nombreuses fleurs qui ont attiré abeilles et coccinelles. L'année suivante, nous avons tenté les aubergines en plus des poivrons et tomates. La dernière, nous sommes passés aux haricots et à la roquette, deux grands succès très prisés des autochtones.

Passons maintenant à la vue depuis le balcon : de gauche à droite, d'hiver en été, ...

Vue d'hiver

Vue

Vue

Le torrent sous nos fenêtres se compose des eaux du Cordevole, qui viennent d'Alleghe et Cencenighe, auxquelles se joignent à peine 50 m en amont celles du Tegnas, qui coule au fond du val San Lucano. Leurs lits mitoyens sont malgré tout bien distincts aussi bien par la couleur de l'eau que par la nature de leurs fonds... D'ailleurs quand il pleut, le Tegnas prend la couleur laiteuse des sables blancs du val, alors que le Cordevole devient une soupe limoneuse et maronnasse, surtout en cas de lâcher des eaux du lac artificiel de Cencenighe.

Durant ces trois années, nous avons vu la puissance du torrent s'affaiblir et son niveau s'abaisser : la faute au manque de chutes de neige l'hiver. Malgré tout, la date anniversaire des alluvions de 1966 a fait l'objet de publications, conférences et reparution de photos d'époque, qui rappellent que même un petit court d'eau peu se transformer en montagne en un torrent dévastateur...

Mais passons aux chambres : d'abord, notre chambre d'amis préférée. Comme elle est au Nord, nous l'avons baptisé John, du nom de John Snow. Pour aller avec son côté froid, nous avons repeint dès la première année un mur de ses murs en bleu pétrole, qui donne le ton pour cette pièce.

Chambre John

La seconde chambre du nord est encore plus froide, et en plus quelque peu humide... nous lui avons donc attribué le sobriquet de Chambre d'Asha, du nom de Asha Greyjoy. Ses couleurs étaient blanc, bois et doré.

Chambre Asha

Enfin, la troisième et dernière chambre était la nôtre. Orientée plein sud, elle s'est vue enfin repeinte la dernière année dans une couleur fuscia très foncée. Ornée de quelques objets orientaux, elle correspond dans le style à Daenerys Targarien.

Chambre Daenerys

Toujours au sud, la salle principale : salon-cuisine. Spacieuse, et avec de larges ouvertures vers la lumière et les vues du balcon, elle est extrêmement agréable, en particulier en hiver, quand les rayons du soleil sont tellement obliques qu'il atteignent le mur...

Cuisine

La cuisine est d'origine, ainsi que l'étrange invention du panneau blanc qui la masque par au-dessus et retient la chaleur de la "boisinière" (cuisinière à bois)... globalement encore en bon état, même si ça manque cruellement d'un vrai plan de travail. C'est là que notre table autrichienne intervient ;-)

Salon

Le salon est très ikea, mais en jette carrément depuis qu'on lui a d'une part fait sauter les immenses rideaux qui masquaient la lumière et surtout repeint le mur en orange flashy.

Salon d'hiver

Au nord, un deuxième salon - rien que ça -, avec une cheminée imposante que nous avons mis un peu de temps à maîtriser... pas assez de bois, elle s'étouffe, trop de bois, c'est un sauna !

SdB

Enfin, la salle de bain est la seule pièce que nous avons vraiment laissé "dans son jus" (même si nous l'avons aussi repeinte et retiré ses rideaux) avec ses petits carreaux métro années 60 plus que rétro : vintage. Ici, ils ne sont pas fans : toutes les maisons de cette époque ont les mêmes, en bleu, en rose, ou comme nous, en vert. Du coup, ils s'attachent à les faire disparaître, ce qui sera d'ailleurs le cas pour celle-ci dans peu de temps...

Voilà, pour ceux qui ne sont pas venus nous voir, vous avez maintenant une idée de comment c'était ici à Taibon. Dans pas bien longtemps, il est fort possible que le style de l'appartement s'italiannise à nouveau - grands rideaux, murs tout blancs, meubles cossus, bibelots par milliers, ... Je ne crois pas être assez curieuse pour voir ce qu'ils vont en faire !

Et même si nous avons vu les limites de l'endroit - comme par exemple une chaudière à fuel trop gourmande, un jardin trop petit, une cour trop bétonnée, ... des voisins trop cons ! - il m'en restera malgré tout de très bons souvenirs.

Allez, maintenant, on vide tout : déménagement !

samedi 25 mars 2017, 21:32

La corniche taiboner

La veille, un large sentier muletier a attiré mon attention à proximité du forte di Pèden. Pour nous, il n'était plus l'heure de partir l'explorer, mais nous avons croisé fort à propos une dame et son chien qui s'apprêtaient à l'emprunter. Nous nous sommes salués - en montagne, et particulièrement à Taibon, il serait tout à fait impoli de s'ignorer -, et j'en ai profité pour lui demander vers où menait ce chemin. Elle m'a avoué ne pas savoir ! Mais que certains disent qu'il mènerait jusqu'aux parois rocheuses.

C'était tout à fait prometteur ! En plus, cette zone étant orientée plein est, si nous souhaitions voir les bruyères au soleil, c'était décidément une balade du matin qu'il fallait venir faire par ici. Ce matin, nous voici donc de retour...

Le sentier muletier monte d'abord assez fort dans la pente, mais pour compenser l'effort, il vous amène rapidement dans une partie de la forêt aux sous-bois recouverts d'herbe bien verte, bien que les arbres soient visiblement des épineux. Plus haut, c'est à nouveau une forêt mixte qui s'installe, avec parfois un épais tapis de feuilles mortes au sol. Et à chaque éclaircie, quelques massifs de bruyères...

Après une bonne demi-heure de montée depuis le fort, nous arrivons à une zone d'éboulis qui a emporté le sentier, mais visiblement : ça passe, le sentier perdure du simple fait qu'il soit suffisamment emprunté. Je me demande si nous ne serions pas sous la frana (l'éboulement) la plus récente de Taibon, mais nous avons beau regarder vers le haut, c'est impossible à déterminer. En regardant de l'autre côté, du fait de l'éboulis nous avons une large ouverture vers le paysage : une vue plongeante vers tout le val Corpassa surmonté de la Busazza (2894 m), que de manière assez irrespectueuse je surnomme "le cul de la Civetta". Et sur sa droite, le massif de la Moiazza - dont je serais bien incapable de nommer ses différents sommets par leurs petits noms.

Busazza

Nous reprenons la route, et passons maintenant dans une partie du bois tout à fait intéressante : d'énormes blocs de calcaire trônent au milieu des arbres, au-dessus de nous, et d'autres donnent l'impression de s'être arrêtés au raz du large sentier. L'effet est saisissant, falaise d'un côté, et pente vertigineuse de l'autre...

Plus nous avançons, et plus il me semble évident que ce sentier a des origines militaires : il me semble construit avec soin, assez large pour faire passer une troupe, et la pente assez faible pour y tirer un canon... cela semble d'autant plus probable que le Forte de Pèden - aujourd'hui en ruines, il n'en reste qu'une ou deux voûtes - faisait partie de la deuxième ligne de défense de la frontière italienne avec le Tirol Austro-hongrois.

D'ailleurs, à ce rythme, il est clair que nous sommes maintenant sur une corniche ! Le sentier est prévu pour être large d'au-moins un mètre, mais il est ici très souvent éboulé, jusqu'à parfois ne laisser qu'un fin passage quelque peu vertigineux. Voyez où il passe : cela se devine à peine sur cette photo, en premier plan du Framont.

Framont

Arrivés au fond d'un repli de la montagne, nous voici face à une zone bien peu accueillante, où il ne reste que les vestiges métaliques d'un pont emporté depuis longtemps par ce couloir avalancheux. Pour pouvoir passer malgré tout et par tous les temps, des tiges métaliques ont été posées dans la roche pour y poser les pieds et y agripper les mains - même si à vrai dire, le passage n'est pas si compliqué : elles ne doivent être utiles que par temps pluvieux ou verglas. Un câble plus récent gît sur le sol - l'entretien laisse à désirer...

En creux

Encore une petite zone d'éboulis à franchir un peu plus loin, et nous arrivons bientôt dans une forêt plus ancienne. Le ciel bleu tout proche face à nous me fait penser que nous allons enfin atteindre un replat plus accueillant, avec peut-être d'anciens prés ? Mais non : le sentier s'arrête de manière abrupte, sur le vide ! Face à nous, un vaste panorama : Marmolada, Zolet, et Sasso Bianco. En dessous, le fond de val du Cordevole et Cencenighe. Un vrai poste d'observation...

Panorama

Nous y prenons une pause méritée : cela fait un peu moins de 2 heures que nous marchons. A nos pieds, l'entrée du tunnel de Listolade. Au vu de la taille des maisons, nous sommes relativement haut, sans doute aux alentours de 1200 m - il faudra penser à regarder la carte pour en avoir une idée plus précise.

L'ambiance est à la douceur : tout est encore sec et jauni par l'hiver, mais les bruyères en fleurs attirent déjà de nombreux insectes, et malgré un petit vent qui vous prend en traître, le soleil réchauffe suffisamment pour se sentir bien vêtus d'un simple polo mérinos. Vers le sud, la Conque Agordine s'étend paresseusement sous le soleil...

Panorama

Il est temps de faire demi-tour, puisque le sentier ne nous amènera pas plus loin ! Même si j'ai l'intuition qu'il devrait rejoindre le bivouac Bedin par un sentier difficile, impossible d'en trouver la trace. Nous reprenons donc la route.

Bois

La descente se fait un peu plus rapide, même si j'ai sorti l'appareil photo et que je mitraille un peu tout et n'importe quoi tous les 5 mètres, comme de bien entendu !

Bruyere

La balade nous aura pris un peu moins de 4 heures, et aura vraiment été pleine de surprises. À 2 pas de chez nous...

vendredi 24 mars 2017, 21:32

Les sentiers de Taibon

Par ce vendredi après-midi ensoleillé, nous avons fait un premier petit tour au-dessus de Taibon, sur le versant sud des Pale di San Lucano. Nous avons commencé un peu comme d'habitude, en suivant la route du Fort vers Coi di Pèden. Après le double virage droite-gauche, il faut prendre la petite route forestière qui monte vers les bois.

Moins de 200 m de montée, et il faut quitter cette route alors qu'elle vire à droite, pour un petit sentier face à vous qui traverse une propriété très bien entretenue : prairie, arbres fruitiers, petit kiosque en bois, banc en bois et petite statue d'escargot... le tout entouré des grands sapins de la forêt.

Après une autre centaine de mètres, nous arrivons aux chemins creux entourés de pierres moussues - je les aime bien ceux-là, ils transpirent les siècles et les siècles de travail de l'homme... Ce genre de vestiges représentent à mes yeux la volonté de l'homme à maîtriser son environnement, et en même temps son impuissance à perdurer dans ses actions.

Souvent nous prenons un des chemins qui longent paralèllement Taibon vers le fond du val, pour déboucher au-dessus de Villanova, mais aujourd'hui nous les suivons en montant droit dans la pente... un peu plus haut nous suivons une bifurcation qui m'est encore inconnue.

Taibon

Le soleil s'est voilé derrière un nuage mais de toutes façons, ce sentier nous amène vers l'est : à cette heure-ci, les rayons du soleil ne pourraient plus atteindre cette zone. Mais nous continuons : Antoine a déjà repéré les lieux et veut me montrer un joli petit chalet accroché sur les hauteurs. Puis nous arrivons près du Forte di Peden, une zone boisée moins dense, plus large et moins abrupte, et pour ne rien gâcher : couverte de bruyères.

Taibon

Nous redescendons ensuite tout simplement par la route forestière du Fort, en coupant à chaque fois qu'un sentier se présente à nous.

dimanche 19 mars 2017, 21:32

De l'autre côté

Une fois n'est pas coutume, nous partons aujourd'hui randonner de l'autre côté du Monte Agner - ou plus exactement, de l'autre côté du massif des Pale di San Martino. C'est-à-dire que nous allons voir le cousin et sa maman :)

Depuis Taibon, la route la plus rapide consiste à passer la Forcella Aurine (1299 m) puis le Passo Cereda (1369 m), tous les deux relativement bas. En milieu de matinée, à peine arrivés à Fiera di Primiero, banco, je m'apperçois que j'ai oublié mes chaussures de randonnée... car pour faire la route, j'ai préféré prendre des chaussures plus légères. Je vais donc marcher avec des chaussures d'emprunt en taille 39, que je vais un peu sentir en descente mais heureusement pas suffisament pour m'esquinter les pieds !

Pale

Nous sommes partis à deux voitures vers Siror, une commune toute proche, où nous avons laissé Partner près de la "Zona sportiva" - un gymnase et un terrain de sport-co. Nous avons continué à 4 dans la petite voiture de Caterina, sur la route qui longe le torrent Cismon : après deux km d'une route bitumée puis gravillonnée qui traverse deux fois le torrent, nous nous sommes garés sur un bas côté élargi qui visiblement est utilisé comme parking. En route !

La route forestière a rapidement bifurqué vers un sentier qui grimpe à flanc de montagne, et nous avons remonté les bois du val pendant une heure pour rejoindre la Malga Civertaghe. Son emplacement est excellent, dans de larges prairies et devant un panorama impressionnant constitué des différents pics du massif des Pale di San Martino.

Par contre, en attente de pouvoir faire des travaux pour réhabiliter les lieux, seul deux petits kiosques en bois servent de cuisine, et les plats sont à base de panini graillon, panini charcuterie ou panini fromage... Nous avons tenté un peu des trois, et aucun ne nous a véritablement convaincu. Et surtout pas à Caterina qui essaie de manger particulièrement sain et végétarien !

Nous sommes repartis ensuite en direction de San Martino di Castrozza, en empruntant une route forestière qui nous a rapidement conduit directement... dans un torrent. Mangée et ravinée par le torrent, la route s'arrêtait là : nous avions manqué l'indication qui nous aurait remis sur un petit sentier un peu plus haut. Un peu perdus, comme les suivants, nous avons tout simplement suivi le lit du torrent - parfois un peu chaotique - sur 500 m avant de retrouver le sentier.

Après une dernière belle montée, nous sommes arrivés sur les prairies de San Martino di Castrozza, que nous avons rapidement rejoint. Après un petit café, nous sommes redescendus en bus à Siror, où Partner nous a permis d'aller récupérer l'autre voiture sans trop se fatiguer : la journée "marchée" avait finalement déjà été bien assez longue !

Après un dernier thé ensemble, nous sommes retournés vers Taibon, où nous avions des invités pour la soirée : Lucia et Marco. Pour être sûrs de bien les accueillir, nous avions quasiment tout préparé la veille, il ne restait qu'à mettre les croissants au saumon fumé au four pour l'apéro, et mettre à réchauffer le boeuf-carotte... après une belle journée de rando en famille, une belle soirée entre amis !