Dolomiti Geeks

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature.

vendredi 3 mars 2017, 21:32

Incontro

Nous avons reçu dans notre boîte aux lettres une invitation adressée aux "familles résidentes de Taibon" à une réunion d'information sur les actions réalisées par le Conseil Municipal en 2016, et celles prévues pour 2017.

Nous n'avons bien sûr pas le droit de vote ici, mais il y a trois ans nous avions suivi les élections et entre autre assisté à la présentation de leur programme : nous décidons donc de réserver notre vendredi soir à cette réunion.

A 20h00 pétantes, nous sommes sortis de chez nous pour nous rendre compte que nous étions précédés de 50 mètres par nos gros voisins. Nous nous sommes interrogés sur la probabilité qu'ils participent à la réunion de politique locale, un peu dubitatifs tout de même - ce sont des travailleurs de la Luxottica qui passent leurs soirées devant la TV, et dont la mamie préfère passer la matinée pendue au téléphone, assise dans notre petite court bétonnée à surveiller le gamin de 3 ans qui n'y trouve rien à faire, plutôt que d'aller avec lui au Parco Giocchi situé à 200 m de chez nous. A mieux y regarder, la famille était au complet : les parents, le gosse, la mamie, et les parents de monsieur. La probabilité estimée venait de descendre à 0%. Nous les avons dépassés et nous ne les avons plus revus de la soirée.

En passant devant chez Aldo, 50 mètres plus loin, j'ai apperçu Ivano attablé devant un café, et ma motivation a failli flancher : cela fait longtemps qu'on ne l'avait pas vu, j'aurais bien été juste passer la soirée au bar à discuter avec lui !

Plus que 10 mètres et nous sommes arrivés à la l'ancien Municipio, où une vingtaine de personnes était déjà installée au fond de la salle. Nous avons du patienter un petit quart d'heure que l'assemblée s'étoffe un peu, alors nous avons essayé de reconnaître quelques visages. Il y avait bien sûr le vieux con (notre voisin du dernier étage), mais aussi nos voisins de gauche, Gaston et sa femme qu'il surnomme El Commandante (pour qui nous avons beaucoup plus de sympathie), et enfin une voisine qui habite en face du torrent (une petite dame qui participe comme nous aux "journées écologiques" de Taibon). Nous avons aussi repéré le rouquin qui parle français, Alessandro - qu'on croise normalement plutôt au bar, il fait partie du club des joueurs de cartes. Et bien sûr, il y avait ce couillon de Giorgio.

La réunion a commencé par un discours du Conseil Municipal des enfants, composé essentiellement de fils et filles des notables de Taibon. En Italie en général, et peut-être dans nos montagnes en particulier, les enfants semblent être leur dernière richesse dans laquelle ils semblent mettre beaucoup d'espoir. Sauf que sitôt que les jeunes finissent leurs études, ils constatent qu'ils n'ont plus leur place, que cette société n'a de la considération que pour les seuls bambins (uniquement à l'âge où ils ne peuvent rien remettre en question), et que le mieux maintenant pour eux, c'est de se barrer. Ce qu'ils font dans leur grande majorité. Bref, la mini-Maire nous a expliqué qu'ils avaient participé à plein de réunions et pas fait grand chose de concret, mais à leur âge c'est finalement déjà bien. A la fin, la Maire les a félicité et encouragés en leur disant qu'ils étaient "l'avenir de la classe dirigeante", et là ça m'a fait froid dans le dos : ceux-là ont effectivement leur chemin tout tracé. Reprendre l'affaire de papa, et sièger à la Mairie.

Nous sommes passés ensuite aux choses sérieuses, en commençant par un petit panorama de la population de Taibon : 1750 personnes, dont 270 célibataires, 220 couples, et le reste - soit un peu près autant de foyers - sont des familles avec enfants, essentiellement avec 1 voire 2 enfants. Plus, c'est vraiment rare, d'ailleurs on ne compte qu'une seule famille de 5 enfants : ils doivent pas être originaires du coin ceux-là !...

Ensuite, nous avons eu droit à l'énumération sans fin des grands et petits travaux réalisés : dans les petits, essentiellement des raccommodages de routes, et des changement de barrières de sécurité en bois, dont ils ont fait l'effort de nous montrer une photo du lieu à chaque fois. Pour les gros, la route via Nogarola qui mène à la zone industrielle et par où passe la piste cyclable qui mène à Listolade (170KE) a été entièrement refaite. Et surtout, le nouveau stade de foot (peut-être 350KE, mais bizarement le slide avec le montant est passé si vite qu'on n'a pas eu le temps de bien lire). A nos yeux, une hérésie : deux terrains de foot pour 3 équipes de foot, toutes classes d'âge confondues ?

Dans les travaux prévus - et déjà financés, donc pour lesquels le débat est clos -, c'était encore pire. Ils projettent de reconstruire la maison abandonnée près du lac des Peschiere pour la louer sans doute à une activité touristique, peut-être un B&B - pourquoi pas ? -, mais surtout, ils ont dans la tête de construire un "auditorium", c'est à dire un théatre en plein air, juste derrière, en plein dans les bois. Mais il va servir à quoi, ce truc ? Même en plein été, il fait froid le soir, et j'imagine pas plus de 50 personnes venir à une manifestation à cet endroit. Et comme c'est loin de tout, ça veut dire qu'ils vont encore bétonner un énorme parking, vu que personne ne sait plus marcher.

Un autre projet dans les cartons, la Piazzale Tegnas (du nom du torrent qui coule depuis le Val San Lucano) qui sera essentiellement composée de parkings (encore !), d'un terrain de jeu multisports en béton, et d'un nouveau Parco Giocchi (imaginé par le Conseil Communal des enfants, projet irréfutable d'utilité publique, bien joué !), le tout construit le long du Cordevole, sur les derniers grands prés plats et libres de toute construction à Taibon. Les dérives du béton, même dans les petits patelins... Tristesse.

Ils ont aussi passé beaucoup de temps à nous expliquer qu'ils avaient des budgets pharaoniques pour des grands travaux - ils prévoient de mettre bientôt 8 millions d'euros dans la rénovation de la bâtisse de Campigat, à la forcella Cesurette - grâce aux fonds débloqués pour les communes limitrophes avec le Trentin, entre autre. Mais que pour la gestion ordinaire, comme les petits travaux de manutention, ils n'avaient pas de fric. Qu'on ne s'étonne pas donc si les demandes simples des concitoyens ne sont pas prises en compte, mais qu'on fasse un nouveau terrain de foot... nouvelles constructions dont il ne faut pas être devin pour comprendre qu'ils n'auront donc pas les moyens de leur maintenance !...

En fin de soirée, l'assistance a enfin pu participer. Le seul qui a pris le micro, c'est le rouquin - nous avons compris ensuite qu'il avait été administrateur dans une précédente équipe, une époque où le même Maire avait été reconduit pendant 25 ans ! Il a été très posé et constructif dans son discours, mais les a attaqué sur tous ces grands projets qui semblent bien peu adaptés aux besoins des autochtones, et pour lesquels il a demandé un peu plus de consultation de la population. Il a parlé des comportements inciviques sur les aires de pic nic. Il a aussi souligné l'absence de soin dans les détails, par exemple, il a noté comme nous l'absence de fleurs sur les balconnières de la Mairie et du pont, l'été dernier.

Concernant les aires de pic nic et la nouvelle aire de camping car en fond de val, nous avons appris qu'en l'absence de toilettes... eh bien, les gens trouvaient certainement quelques buissons aux alentours. Nous n'avions pas remarqué ça, pourtant nous sommes des utilisateurs assidus des aires BBQ... La Maire s'est dit favorable à faire payer l'accès pour inciter au respect des installations (sic), mais que comme certains services basiques comme l'eau courante et les fameuses toilettes n'étaient pas mises à disposition des utilisateurs, elle s'y refusait pour l'instant. Elle a précisé par ailleurs que cela représentait des travaux d'une valeur de 30000 euros juste pour faire venir l'eau... et là, on se demande pourquoi personne ne parle de toilettes sèches, mais visiblement le comodo et la modernité doivent arriver jusqu'au fond du bois (de même que la 3G et le wifi gratuit d'ailleurs, un autre beau projet d'humanisation de ce dernier bastion de l'environnement sauvage).

Concernant les fleurs, la réponse de la maire a été édifiante : 10 bonnes minutes à sortir les rames pour raconter qu'ils subventionnent 1000 euros par an une association qui s'en occupe, parce qu'avec les règles des marchés publics auquelles sont soumises les communes, c'est compliqué sinon ! Et que ça a très bien marché il y a deux ans grâce à une certaine Marcella de cette association, qui arrosait matin et soir sur son temps libre. Et qu'à cause d'une erreur de communication - la Mairie croyait que la petite dame allait continuer d'elle-même -, la Marcella n'ayant pas confirmation (ni pognon, sans doute), s'est trouvé un vrai job payé, et ne s'est pas occupé gratuitement des fleurs.

Alors d'un côté, ils veulent mettre en place plein de services payants, pour récupérer des pécadilles au vu du montant des investissements en bon béton, et de l'autre ils remercient les bénévoles qui travaillent gratis pour le bien de tous (la dame des fleurs, les accompagnateurs volontaires du scuolabus et du pedibus, les diverses associations sportives et culturelles, et même la nouvelle gestionnaire très qualifiée de la maison de retraite de l'Agordino). Il faudrait savoir ! La Mairie encourage le gratuit et le don quand cela alimente son système, mais veut faire payer les services en retour ?... Cela ne semble pas bien juste.

Enfin, sa réponse sur la consultation de la population a été encore plus triste : selon la Maire, c'est non seulement difficile de se rencontrer (elle n'a pas le temps), mais en plus cela ralentirait tous les sujets et donc, pour faire vite, le mieux c'est qu'ils décident et fassent seuls. Nous avons compris que la consultation quand elle existe, consistait en l'écoute de partenaires associatifs qui prennent les projets en main, et là nous n'avons pas pu nous empêcher de penser à GS Taibon, l'asso sportive locale qui organise les tournois de foot de l'Agordino et diverses autres manifestations sportives, et qui se voit ainsi récompensée d'un nouveau terrain de foot. CQFD.

A la fin de la réunion, il était bien 22h30, et nous sommes finalement passés par le bar d'Aldo où nous avons recroisé le rouquin. Nous, nous y avons discuté jusqu'à minuit passé de politique locale et moins locale avec Aldo, qui était en très grande forme et intarrissable sur ce sujet !

mercredi 1 mars 2017, 21:32

Dialecte

L'activité incontournable de Taibon - si vous comprenez l'italien - c'est aller au bar pour discuter. Nous, nous allons uniquement à celui juste à côté de chez nous, près de la Mairie : chez Aldo. Et ce soir, nous avons - entre autre - discuté dialecte.

Car dimanche dernier, c'était jour de Carnaval dans nos vallées, et ici à Taibon, l'évènement s'appelait Carneval dei Boce. Nous l'avons donc interrogé sur le sens de Boce (prononcer : [botché]) : c'est du patois pour dire gamins, et à la sonorité, je dirais que cela ressemble à "gosses".

Du coup, il nous a listé plusieurs façons de dire gosse en dialecte : el bocia / i boce (le gosse, masculin) qui peut dériver en bocetta (petit gosse) et bocione (grand gosse), et son équivalent féminin la balina / le baline. On peut dire aussi el mul / i mui (prononcer : [mouhille]) que je traduirait bien par mioche, et l'équivalent féminin la mula / le mule. Enfin, il y a el tosat (prononcer : [el tosatte]) et la tosata.

Nous avons ensuite dérivé sur cinq façons de dire "bêta" localement. Il faut imaginer au vu du nombre d'habitants tout au long des siècles qu'il y une consanguinité élevée, et que ça doit finir par jouer sur les capacités intellectuelles !... Il y a donc une certaine gradation, une certaine finesse dans la qualification de la bêtise humaine.

Mon préféré, c'est tananai (prononcer : [tananaille]), qui serait quelqu'un de pas bien dégourdi, mais qui peut encore apprendre à force de répétition. Notez que traiter quelqu'un de tananai, c'est déjà insultant ! Ensuite, on peut hausser d'un cran et parler de trau (prononcer : [traou]), et là, c'est un bêta assez irrécupérable : il n'apprendra sans doute jamais. Enfin, viennent trumbai et trina, mais là Aldo n'a pas su nous expliquer la finesse.

Et le 5e mot, alors ? Certains diront qu'il s'agit de truncai. Pour vous expliquer, il faut partir d'une pratique locale : jusque dans les années 60, il était commun d'utiliser pour tout transporter une petite charette de la largeur d'un homme, longue de 1,5 à 2 mètres maxi. Elle pouvait être équipée de roues l'été, et de patins l'hiver : cette brouette inversée était tirée par l'homme lui-même et non pas une bête de somme. Au vu de sa largeur, quand il fallait transporter des ballots de foin, était disposés cinq planches brinqueballantes (trois en largeur, puis deux sur toute la longueur) de telle sorte que la caisse soit élargie de près du double de la surface : c'est le truncai, une structure un peu fragile. Traiter quelqu'un de truncai, c'est donc dire qu'il a la tête... un peu fragile !

En Italie, qui est un pays jeune, on peut encore y entendre beaucoup de dialectes et de patois différents. Mais ils sont petit à petit en train de perdre leurs mots, d'une part parce qu'ils désignent des choses très locales moins utilisées (ici il y a un mot pour des épinards sauvages qui poussent dans les bois...), d'autre part parce que l'italien prend de plus en plus de place chez les jeunes, mais aussi... parce que les patois sont extrêmement locaux. A Taibon, ils comprennent le vénitien - qui peut être qualifié de langue, vu qu'il y avait une république de Venise -, mais parlent un patois local, dont quelques mots sont proches de ceux des vallées voisines, mais dont la plupart incompréhensibles même pour les villages situés à peine 10 km plus loin.

Le patois de Taibon semble issu de toutes les langues possibles : un peu d'espagnol, du vieux français, de l'italien, bien sûr, mais déformé, et quelques mots à sonorité allemande (comme valch : quoi).

Nous pourrions presque comprendre sofer (chauffer), paleto (ou palto, comme un paletot : un manteau), et même... fessacul qui signifie reculer !

Aldo nous dit par ailleurs que certains dialectes vers le nord ressemblent à de l'allemand d'il y a quelques siècles, qu'un village des Pouilles parle le grec ancien, un autre vers le frioul parle Albanais, et que vers Conigliano cela ressemble à du Celte... notez bien qu'un peuple Celte venu de Normandie s'est effectivement installé en Italie du nord autour du IIIe siècle av. JC et ce jusqu'au Frioul, en passant par nos montagnes : l'ensemble étant désigné comme la Gaule Cisalpine par les romains. Bref, enseigner le patois à l'école, vu leur variété, c'est pas gagné !

Il nous a même parlé d'un patois très particulier : celui de la confrérie des rempailleurs de chaises - les conðe (prononcer : [conzxé]). La lettre bizare s'appelle eth, et elle se prononce comme le "th" anglais - d'ailleurs, c'est une lettre utilisée plutôt par les langues scandinaves et insulaires, comme l'islandais. Mais comme elle correspond à la sonorité du patois, certains l'utilisent. Apparamment, le vénitien utilise quant à lui sa variente đ, ou d barré, une lettre dérivée de l'alphabet latin de manière plus directe.

Bref ! Les conðe étaient donc des fabricants et rempailleurs de chaises itinérants, or l'itinérance est un mode de vie relativement dangereux. Aussi leur confrérie s'était-elle inventée un dialecte qui les rendait incompréhensibles des gens à qui ils vendent leurs services, s'offrant ainsi une certaine sécurité et intimité où qu'ils aillent. Ce dialecte s'appelle le conða, tout simplement.

Un dernier mot en dialecte Taiboner ? Avec cette même lettre ð, on peut écrire le mot ðignot (prononcer : [zxignotte]) : clin d'oeil. Alors, à la prochaine : se vedon!

samedi 25 févr. 2017, 21:32

Retour au Corpassa

Après avoir délaissé quelque peu le val Corpassa, trop à l'ombre en plein hiver, nous voici aujourd'hui prêts à lui rendre une petite visite entre voisins. Sur le parking de la Capanna Trieste, nous sommes la 4e voiture de garée : ici, pas de touristes !

Nous attaquons la montée entièrement à l'ombre sur une neige verglassée et délicate à marcher - qui me fait presque regretter qu'on n'ait pris aucun équipement spécifique, ni raquette ni crampons. Mais nous continuons : on verra bien.

Une fois arrivés au pied de la Tour Trieste, nous atteignons enfin le soleil : c'est beaucoup plus agréable comme ça ! La neige devient plus molle et plus profonde, mais c'est encore marchable. Le Vazzoler est vide, nous y prenons un petit encas assis au pied d'un sapin. Nous continuons... La zone d'éboulis juste derrière est très praticable, et nous poursuivons encore pour nous installer au pied d'une des maisons du lieu-dit Case Favretti, pour profiter d'un banc en bois en plein soleil.

Case Favretti

Le paysage donne sur le massif de la Moiazza, la tour Venezia et en quelque sorte, le cul de la Civetta. La neige ici devient assez envahissante, il faudrait avoir des raquettes pour continuer... Après une belle pause au soleil, nous finissons par prendre le chemin de la descente.

La neige s'est beaucoup ramollie, elle a même fondu tout en bas, sur les parties initialement verglassées. Toutes ces mini-glissades font travailler tous les muscles des jambes, mais c'est finalement une redescente très facile.

samedi 18 févr. 2017, 21:32

Ad Alleghe

Aujourd'hui, nous terminons une belle journée de soleil hivernal par une petite balade glaciale près du lac gelé d'Alleghe. Bien sûr, le temps d'arriver, le soleil était déjà derrière les montagnes... le vent soufflait alors nous n'avons pas eu le courage de faire le tour.

Alleghe

Après être descendu à son plus bas au solstice d'hiver (fin décembre, à Taibon le soleil passe derrière le monte Agner à 14h15...), il ne cesse de remonter et les journées ralongent doucement : le soleil se cache maintenant vers 15h15. C'est encore court, mais c'est on se sent déjà mieux !

Nous approchons de la saison de la "2ème journée" : quand le soleil sort à nouveau après avoir dépassé le monte Agner (vers le 10 mars). En attendant, nous apprécions déjà de pouvoir admirer presque tous les soirs le "rayon" : quand le soleil n'est pas si loin derrière le relief, dans le ciel bleu.

Agner

mardi 14 févr. 2017, 21:32

Rondini

Surprise ! Ce sont bien une dizaine d'hirondelles qui viennent de passer au-dessus du torrent... elles sont déjà de retour ! Avec une bonne dizaine de jours d'avance.

Il faut dire que le temps s'est radouci, la seconde chute de neige de cet hiver sec (tombée samedi) est déjà entièrement fondue à notre altitude, et fait de la résistance qu'à partir de 1300 m.

jeudi 9 févr. 2017, 21:32

De Castello à Forcella Sief

Il ne fait pas si beau, mais mieux vaut un tient que deux tu l'auras : nous sortons à nouveau profiter un peu plus longtemps de la neige fraîche tant qu'il y en a !... Aujourd'hui nous essayons un nouveau parcours - le dernier qu'il nous restait à explorer de notre livre "Ciaspe in Agordino", écrit par un ami de Dottor Bike (d'ailleurs, si vous regardez attentivement les photos du livre, vous verrez parfois Claudio raquettes au pied !).

Nous partons du Castello di Andraz, ce château en ruines qu'on apperçoit de la route qui mène au passo Falzarego. Pour s'y rendre, nous avons fait rouler Partner sur une route d'abord goudronnée mais encore bien eneignée, puis... en gravillons recouverte d'une épaisse couche de glace !

Je ne l'avais pas vu venir, celle-ci. Heureusement, chaussé de ses pneus neige, Part' n'a pas bronché. Nous étions malgré tout méfiants, vu comment le verglas cassait sous les roues - le dégel, déjà ! - et nous avons préféré lui faire faire demi-tour immédiatement pour le garer un peu plus haut, histoire d'éviter de peut-être s'embourber au retour.

Castello

Le château a encore fière allure... quasiment à son niveau, une route forestière recouverte de neige et indiquée "Forcella Sief" s'enfonce rapidement dans la forêt : nous chaussons les raquettes et attaquons la montée.

Le temps est relativement agréable, la neige légère et la côte pas bien difficile, malgré notre manque d'entraînement cet hiver : on avance sans y penser. Arrivés à un groupe de petites granges d'altitude, nous prenons une pause déjeuner avant que le soleil ne joue trop avec les nuages. Nous nous installons au pied d'une petite chapelle au pied de laquelle la neige a déjà fondu. Face à nous, le Col di Lana et la cîme du Sief.

Castello

Nous continuons encore un peu pour avoir une vue sur le Setsass, mais le temps est maintenant couvert et triste. Nous faisons demi-tour avant d'atteindre la Forcella, bientôt dépassés par trois skieurs de randonnée qui reviennent du Sief. Une prochaine fois, il faudra y monter !

mardi 7 févr. 2017, 21:32

Rif. Laresei

Qui dit neige fraîche, dit balade ! Nous avons profité du retour du ciel bleu pour chausser les raquettes et aller tâter la poudreuse au Passo Valles. La piste qui mène au Rif. Laresei n'avait pas été fraîchement damée, mais était malgré tout facilement praticable - nous nous sommes même offert un petit tronçon "hors piste", sur le tracé du raccourci estival.

Au refuge, la vue était dégagée, et les 10 cm de neige faisaient illusion à 360°.

Focobon

lundi 6 févr. 2017, 21:32

Copain comme ...

Non, pas "comme cochon"... mais comme un âne :)

Cet hiver, nous empruntons souvent à pied le chemin qui mène de Taibon à Agordo - c'est l'occasion d'une balade facile et à une température de fond de val agréable. A mi-parcours, un champ clôturé abrite un âne.

Ane

Un jour que nous avions quelques carottes un peu passées qui attendaient dans notre bac à légumes, nous lui avons apporté... Depuis, on achète tout exprès une carotte ou deux en trop chaque semaine :)

Bon par contre, il faut bien avouer qu'il n'est pas très câlin, et une fois que les bouts de carottes ont disparus dans le crouf crouf croquant de sa mastication, c'est à peine s'il commence à consentir qu'on lui flâte l'encolure...

dimanche 5 févr. 2017, 21:32

Chute, chute !

Enfin une seconde chute de neige à Taibon... de tout l'hiver !

Dimanche, nous avons fait une petite balade sur notre territoire, sur les sentiers de la commune de Taibon. Tout était en nuances de gris. Car oui, cette photo a été prise en couleurs...

Taibon

dimanche 22 janv. 2017, 21:32

Au Dibona

Après une balade un peu courte la veille, nous avons envie de revenir sur les mêmes lieux, mais sur le versant oposé : celui orienté en plein soleil. Nous nous sommes garés dans l'épingle de la route qui descend du Falzarego, au lieu dit Ra Nona.

Le sentier était praticable comme en été, et les stalactites présentes il y a encore quelques semaines dans le tunnel juste à la sortie du bois avaient disaprus : le redoux, peut-être ? Nous avons en tout cas laissé la large route forestière 412 pour le petit sentier homonyme qui passe au-dessus de Sotecordes, et mène au Rif. Dibona.

C'est un sentier que nous parcourons habituellement en été, en retour d'une boucle qui nous amène au pied de la Tofana di Rozes... comme nous sommes prudents, nous nous sommes contentés de cette variante basse, mais il nous a semblé qu'au-dessus, c'était tout à fait praticable sans aucun équipement particulier - à vu de nez, très peu de neige, et pas du tout verglassée.

Antelao

En arrivant au refuge, nous avons eu la surprise de voir qu'il était ouvert - ou plutôt, de le sentir grâce aux effluves dégagées par la cuisine. Cela nous a donné envie de se passer de nos sandwichs et de s'offrir un plat chaud servi en terrasse. Grand bien nous en a pris : nos plats de pâtes étaient vraiment originaux et excellents !

Sentier

Sur le chemin du retour, nous avons profité à nouveau du ciel bleu immaculé et d'un grand soleil en contre-jour, qui illuminait les graminées en attente d'un peu plus de neige pour hiverner...