Dolomiti Geeks

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature.

lundi 16 sept. 2019, 21:32

Au-dessus de Gares

Au fond du val Gares, le jour se lève, et il fait toujours beau. La balade du jour comme ici : au village de Garès - direction, la cascade. La zone avait déjà été dévastée par le vent en 2013, mais l'année dernière d'autres arbres sont tombés - c'est la pagaille, et des ouvriers du bois travaillent à dégager de nombreux troncs : une route a même remplacé le sentier sur une centaine de mètres pour faire passer les engins.

Cascade

La cascade est fidèle à elle-même : beau débit, beau bruit, bel arc-en-ciel... Aujourd'hui nous la dépassons et suivons le sentier qui monte sur la falaise à sa gauche : vers l'orrido delle Comelle. Ce corridor est par définition étroit, et équipé de quelques échelles qui se pratiquent sans équipement, surtout dans des conditions comme celles-ci.

échelle

Au bout du corridor, le val delle Comelle : une vaste plaine constituée d'innombrables galets... le lit d'un torrent gigantesque qui ne doit couler qu'à la fonte des glaces. Au fond, nous irons vers Rosetta. Sur la paroi à notre droite, nous irions - par des sentiers vraiment très escarpés - vers le Focobon et le refuge de la Mulaz.

Comelle

Mais nous, nous allons à gauche : 100 ou 200 m de dénivellés, et un câble permet de passer un passage exposé sur la roche. Cela débouche au-dessus des falaises de Garès, sur ce qui s'appele « Viaz del Bus » et qui arrive à la Malga Valbona (1783 m). De là, nous faisons pour le plaisir une dernière grimpette vers la Forcella Cesurette et la Malga Campigat - histoire de jeter un oeil sur « notre » vallée, et de mettre la marmolada dans le panorama.

Marmolada vue de Valbona

En chemin, nous passons par des centaines - que dis-je ? - des milliers de framboisiers. Qui portent tous des framboises ! Autant dire que je n'avance pas vite, occupée à grignotter tous les fruits bien mûrs offerts aux passants - et des passants, il n'y en a que deux : nous.

Cela ne nous empêche pas, une fois en bas, de prendre un dessert à la Capana Cima Comelle. Toute la forêt de sapins qui entourait les rives du torrent est dévastée, et là aussi des engins et des hommes tentent d'y mettre bon ordre - la bonne occasion de refaire des prés ?

Avant de reprendre la voiture, nous croisons une vieille dame qui discute un peu avec nous - elle aussi voit bien qu'un temps comme celui-là (chaud et ensoleillé), à cette saison-là (mi-septembre), n'a plus rien à voir avec ce qu'il serait convenu d'appeler normal.

Ce soir, nous commençons la phase 2 des vacances : nous dormons à partir de ce soir à la Montanina !

dimanche 15 sept. 2019, 21:32

Baita Colmont

Les jeunes en dessous se réveillent, et nous donnent le signal du réveil. À l'étage tout est plongé dans le noir et dehors, j'entends de l'eau qui s'écoule - s'il pleut, ça ne donne pas envie de se lever... j'ouvre les volets pour voir que ce n'est que de l'eau qui goutte du toit : le ciel, lui, est dégagé et le soleil va bientôt se lever. Prenons un peu d'avance sur lui...

Avant le soleil

Dehors, à moins de 100 m de la Baita, quatre stambecchi (des bouquetins) paissent dans le pré juste derrière. Le soleil se lève...

Au point du jour

Vers 8h, nous laissons nos sacs et grimpons - c'est raide, dans ce coin - vers la Forcella Negher et le lac homonyme. Les nuages remontent du fond de la vallée au moins aussi vite que nous - ou peut-être plus vite ?

Les nuages de fond de val

Pas de bouquetin sur les sommets : un petit tour, et on redescend - le sentier encore humide de la pluie nocturne glisse un peu. Il est 11h, un groupe de randonneurs du CAI passe par la Baita ; nous redescendons calmement pour ne pas faire trop hurler nos genoux, qui n'apprécient toujours pas les descentes.

Les nuages de fond de val

Midi : nous avons pensé manger à la fiesta de Fregona, mais l'ambiance de la zone plateau-repas ne nous plaît pas trop - on se balade dans le village, avant de s'installer au parco giocchi de Caviola pour un pic nic et faire bronzette à l'ombre des arbres. Dans l'après-midi, le nombre grandissant de gosses qui braillent nous pousse à rejoindre Canale d'Agordo : pour plus de calme, nous nous installons au jardin du souvenir. On admire les orto des voisins, quand j'y reconnais Daniela - la dame qui tenait le Pro-loco, avant.

Ce soir, c'est fête : pizza chez Costa ! Nous irons ensuite dormir à Campion.

samedi 14 sept. 2019, 21:32

Fuciade

Dormir dans Partner en altitude, c'est presque aussi bien que de dormir en refuge : à 8h30, nous étions prêts, sacs sur le dos, les sentiers entièrement pour nous. Nous entammons un classique que nous aimons faire en toute saison : Valfredda, sentier d'altitude au pied de la cime de l'Homme, et descente vers le Fuciade.

panorama nuageux

Le temps est dégagé, mais rapidement des nuages de fond de val se forment et montent à l'attaque des sommets. Nous observons quelques chamois qui passent près de la Forca Rossa - les quelques randonneurs présents, le genre de marcheurs qui abattent les kilomètres, ne voient rien d'autre que leurs chaussures. Il faut dire que ceux qu'on croise viennent de s'envoyer l'énorme montée depuis Malga Ciapela - une altavia, évidemment : qui songerait à grimper ça avec un sac énorme sur le dos, sinon ?

panorama rocheux

Nous prendrons notre pause déjeuner sur les dernières étendues verdoyantes situées au pied des roches, avant que le terrain ne devienne trop caillasseux. À Fuciade, c'est la foule : le soleil invite à prendre un dessert ou une boisson en terrasse... une invitation qui ne se refuse pas !

Comme nous avons commencé tôt, il est encore très tôt : à 15h, direction Canale d'Agordo pour réserver notre soirée chez Costa. Mais non, on est samedi : c'est déjà complet ! Changement de plan : quelques courses, préparation d'un gros sac pour dormir en altitude, et nous repartons pour Falcade : plus exactement, nous nous garons au parking au Rifugio Lagazzon. À 18h, le ciel est maintenant tout gris et sans lumière (pas de coucher de soleil ce soir...), et nous partons sac sur le dos vers la Baita Colmont. Après quelques erreurs de chemin, nous arrivons après 1h30 de grosse montée : il y a déjà un couple d'installé, qui cuisine saucisses et polenta au feu de bois... bonne odeur graillon assurée !

Nous installons rapidement nos sacs à l'étage, puis dînons dans les dernières lueurs du soir, bien couverts, sur la table à l'extérieur : nous n'avons pas eu l'impression qu'ils avaient trop envie de discuter, ceux-là. Aucune étoile, aucune vue : à 20h30, nous sommes au lit.

vendredi 13 sept. 2019, 21:32

Depuis Puez

Comme de bien entendu, le réveil en refuge est matinal. L'organisation du petit déjeuner est très militaire - on a un peu l'impression qu'ici, les tenanciers gèrent du bétail... On récupère donc au bar un plateau-repas pour le moins spartiate qui comprend une ration de pain, de confiture, et la boisson commandée - et ça, c'est la version luxe... wow.

Malgré tout, dès qu'on met le pied dehors, sac sur le dos et soleil levé depuis quelques minutes, la magie du réveil en altitude opère immédiatement : la lumière, l'espace, la tranquilité, ... Seuls quelques troupeaux de moutons peuplent la montagne - et un peu plus loin, c'est un groupe d'une dizaine de chamois qu'on voit passer sur les roches.

Panorama du matin

Vu de ces hauts plateaux, tout est assez loin : Alpe di Siusi, Sella, Marmolada, Civetta, ... Les massifs rocheux bien connus nous accompagnent à distance : l'ambiance est à l'isolement dans les étendues immenses. Sous ce beau soleil, c'est juste parfait. Notre parcours sur le sentier n°5 nous rapproche du Sassongher (2665 m) - dont je pensais faire l'ascension, mais vu de plus près, elle me fait beaucoup moins envie. Alors qu'on prend le soleil sur une pente herbacée, nous observons trois fous furieux qui grimpent et marchent à vive alure sur le sentier escarpé qui mène à son sommet !

Arrivés au petit col qui marque le début de l'ascension « sérieuse » du Sassongher, vers 11h, il est déjà trop tard pour être tranquilles : une foule de marcheurs nous assaille, débarquée par cars entiers - il y a même un groupe de colombiens, me semble-t-il - qui grimpent vers ce sommet plutôt accessible. Nous entamons alors la descente à contre-courrant, quand tous les autres se ruent sur la montée.

Plus bas, à la fin de ce tronçon du sentier n°7, nous arrivons à une petite chapelle à l'ombre de laquelle trois énormes moutons sont étendus - aux heures chaudes, c'est l'heure de la sieste, sans doute. Ils sont tellement trognons et pleins de poils que j'ai envie d'essayer de leur faire quelques gratouilles... Je m'approche, tend la main, et caresse un peu celui du milieu : ils me regardent faire paisiblement. Quoique ? Il ne faut que quelques secondes pour qu'ils se lèvent et m'entourent - quelles sont leurs intentions ? Est-ce qu'ils sont fâchés que je les ai dérangés ? Pas du tout ! Ils en veulent plus !

Mouton pot-de-colle

Alors gratouille, gratouille, gratouille : j'ai un mouton pot-de-colle accroché à moi, par la laine bien mieux qu'avec du velcro. Il adore ça, et il est tellement mignon que c'est difficile d'arrêter là. Je l'aurais bien embarqué avec moi ! Après avoir regardé sur internet, il semble que ce serait des moutons du Vallais, et qu'ils sont connus pour être particulièrement affectueux - en plus de mignons, cela va sans dire.

Nous continuons malgré tout la descente pendant quelques centaines de mètres vers un énorme chantier d'aménagement d'un nouvel établissement - restaurant ? remonte-pente ? un peu les deux ? - de cette zone dédiée aux sports d'hiver et qui dépend de Colfosco. Nous collons à la pente avec le sentier 4B, pour rejoindre « l'autoroute pour piétons » qui mène à un autre refuge accessible en hiver par remontée mécanique : ütia Forcelles. Nous y posons notre sac pour le déjeuner - grand soleil, parassol, bière et ravioles, le combo parfait.

Après quoi, le sentier n°8 nous ramène vers le Passo Gardena - et en chemin, qui voilà ? La jeune femme d'hier ! Nous nous saluons et discutons : hier, elle a décidément trop marché, en fait elle a même courru pour pouvoir rentrer avant la nuit ! Elle a bouclé depuis Selva par le Rio de Vallelunga jusqu'à la furcella de Ciampei, a grimpé jusqu'au Ciampac (où on l'a croisée), et est redescendue par le jëuf de Crespëina (là où il y a la croix) et s'est fait toute la vallée au pas de charge... Alors aujourd'hui, elle fait une balade beaucoup plus calme.

Le Sella vu des alpages d'en face

Nous vers 16h30, nous étions arrivés à la voiture - tranquillou billou. Restait à décider la suite du programme : direction, nos vallées. En voiture Simone, nous redescendons le Passo Gardena pour remonter vers celui du Sella, et nous engouffrer à nouveau dans le Val di Fassa. Après quelques courses à Pozza, nous quittons la vallée pour le Passo San Pellegrino : nous allons nous garer à son pied, près du Valfredda.

Avant que le soleil ne se couche, nous faisons une balade rapide - c'est-à-dire qu'on y va rapidement ! - pour aller voir l'enrosadira sur les hauteurs de Fuciade, qui donne une vue sur la chaîne des Pale di San Martino (en incluant Agner, Focobon & Co).

Focobon

L'embrasement n'est pas si spectaculaire, mais un coucher de soleil est toujours un beau moment. Sur notre chemin, nous croisons de chevaux à la pâture.

Chevaux

Après quoi, dîner-pic nic à l'avant de la voiture, et au lit à l'arrière.

jeudi 12 sept. 2019, 21:32

Puez, une première

Depuis Antermoia, il n'y a plus beaucoup pour arriver à Corvara : nous y faisons quelques courses - entre autre, je n'oublie jamais d'y prendre de la puccia, le pain au cumin. Puis, direction le Passo Gardena où nous garons Partner pour 48h : objectif, nuit en refuge au Puez ! C'est un endroit où nous ne sommes jamais allés, car notre rando habituelle boucle bien avant de l'atteindre...

À 11h00, nous attaquons la montée depuis le Passo Gardena, mais à peine arrivés au rif Jimmy, voici que je me rends compte que je n'ai pas ma carte d'identité - sans doute nécessaire pour dormir au refuge ! Antoine retourne la chercher, et pendant ce temps je discute avec des français qui sortent de la remontée mécanique.

Voilà, c'est reparti. Le temps n'est pas magnifique, mais correct - il se lèvera petit à petit tout au long de l'après-midi. Vers 13h, nous arrivons au col surmonté d'une croix - c'est un de mes endroits préférés. Dans mon esprit, cette vue me fait penser au Grand Canyon - même si je ne l'ai jamais vu, et que pour ce que j'en sais, il n'y a pas de ressemblance ! Mais c'est comme ça : une certaine idée de l'immensité.

Canyon

Christ

Nous déjeunons, puis amorçons l'ascension à proprement dite du Sass da Ciampac (2667 m) - un autre endroit fétiche dans mon histoire personnelle. En redescendant, juste après une petite glissade sur les fesses (mes chaussures de rando merrel ont dépassé leur date de péremption...), nous croisons une jeune femme très dynamique qui nous demande son chemin - elle semble faire l'inverse de notre trajet. Chapeau !

Vue du Ciampac

Nous arrivons bientôt à la zone jusqu'à présent inexplorée : la Furcella de Ciampei (2366 m) et à partir de là, l'alta via 2 vers la « Utia de Puez ». Quelques moutons mettent un peu de vie dans ces alpages d'altitude.

Sentier neuf

Nous arrivons au refuge vers 17h : 6h de balade sans se presser, cela voudrait donc dire 12h si on voulait faire l'aller-retour dans la journée... à moins de mettre le turbo, ce qui n'est pas notre genre : on préfère profiter et non pas courrir ! Au refuge, il y a du monde : je n'avais pas pensé que l'alta via était encore très pratiquée en septembre. Nous sommes installés dans un mini dortoir de 4 lits, et un autre couple (allemand) y posera effectivement ses sacs après qu'on se soit installés. Au fait, personne ne nous a demandé de carte d'identité.

Bira avec vue au refuge

Nous avons juste le temps de prendre une bière avant que le soleil ne disparaisse derrière la montagne, plongeant la terrasse du refuge dans l'ombre - il fait alors trop froid pour rester dehors. À 18h30, de toutes façons, c'est dinner pour tout le monde : un brouhaha de dingue, la salle est pleine, et nous passons tous commande sur une carte réduite : pasta ou saucisse-patates ? Pasta ! Autour de nous, ça parle allemand, et parfois anglais - en tout cas, c'est un environnement complètement inhospitalier. Pour une meilleure expérience, j'y penserais la prochaine fois : choisir un refuge ITALIEN en ITALIE avec des ITALIENS dedans !...

Dehors, le soleil se couche alors qu'on mange. Nous n'allons pas tarder nous non plus d'ailleurs, même si comme de bien entendu, les 10% qui restent debout sont les plus bruyants...

Sentier neuf

mercredi 11 sept. 2019, 21:32

Le Odle, enfin !

Le sauna et la bonne nuit de sommeil n'ont pas suffit à passer les tiraillements des jambes, qui ont mangé trop de descente en une seule fois : nous commençons par racheter des bâtons de marche - car bien sûr nous n'avons amené les nôtres, qu'on n'avait plus l'habitude depuis longtemps d'utiliser autrement qu'avec des raquettes ou des skis au pied.

Un peu de route ce matin : direction, la vallée en cul-de-sac d'où l'on peut voir les Odle sous leur meilleur profil - comme sur le fameux poster que j'ai eu dans mon dos pendant plusieurs années à RdC, et que j'avais ensuite donné à Antoine quand il habitait à Massy. Bref, des années qu'on les voyait en poster : il était temps de les voir en vrai, non ?

Nous arrivons au bout d'une petite route à un parking payant - ce genre de détail me fait penser qu'on est dans un parc d'attraction... D'autant plus ce n'est pas le point de départ indiqué par mon livre de balades : nous sommes arrivés là par erreur. Je gromelle. Bref. Nous partons donc du Rif. Zannes, ou en tout cas de son parking : aujourd'hui, c'est impro !

Il nous faut environ 1h30 de montée dans les sapins, où on croise une quinzaine de vaches locales toutes mignones, pour arriver au Rif. Odle. De leur refuge homonyme, on peut les admirer à la fois au plus près et en plan large. Juste au dessus du refuge d'ailleurs, de nombreux bancs et chaises en bois sont prévus avec vue panoramique - parfait pour le pic nic.

Vache

Odle

Le temps est mi-figue, mi-raisin : le ciel a tendance à virer au gris moche, sans risque de pluie néanmoins. Le sentier baptisé « Aldolf Munkel » passe maintenant au plus près des roches - c'est sympa mais pas photogénique. Je n'ai pas la carte de la région, et je me sens assez perdue face aux nombreuses indications aux noms de refuges qui sonnent tout sauf italien, et que je ne sais pas situer. Nous continuons vers une certaine Malga Gampen.

Le soleil revient : le ciel tourne au bleu, le vert reprend des couleurs - presque phosphorescentes. Du côté de la Malga, la vue vaut le coup d'oeil, même si l'angle de vue sur les Odle me semble atypique.

Odle après la Malga

Le retour se fait dans des alpages verdoyants et ensoleillés, avant de revenir dans la forêt de sapin qui engloutit toute chance de panorama sur les Odle. À 17h20, la boucle est bouclée : une balade de 6h au grand air. Il est temps de reprendre la route : la lumière rasante et les panoramas bucoliques nous incitent à prendre quelques photos supplémentaires... La vue la plus célèbre (ici prise avec un tracteur !) est même indiquée et surtout palissée - l'agriculteur a du en avoir marre d'avoir des centaines de touristes dans son pré !

Route du retour

Odle vue classique

Pour quitter cette vallée sans repasser par Bolzano, nous prenons la seule alternative : le passo delle Erbe. Je sais maintenant pourquoi elle est dessinée si finement sur la carte : il n'y a pas la place pour y croiser une autre voiture sur 95% du parcours... seuls quelques espaces sont aménagés de temps en temps. Je n'imagine même pas la galère en saison ! Heureusement, nous n'avons pas croisé grand monde - mais malgré tout je n'ai pas du tout apprécié ce long troncon, où il faut être très attentif.

Nous sommes arrivés à Antermoia à 19h15, et nous avons décidé de prendre une chambre dans une pension sur notre chemin, pour nous accorder un repas chaud et une bonne nuit de sommeil. Pas de spa ce soir, mais une douche bien chaude c'est pas mal non plus !

mardi 10 sept. 2019, 21:32

Au Val San Nicolo

Réveil dans le camion, il fait... 3°C ! Le mauvais temps des derniers jours fait qu'il a neigé ici - quand il neigeait au Simplon, précisément. Là-haut, il en reste des traces, et « en bas », il ne fait pas chaud. Petit déjeuner congelé, donc, on ne s'attarde pas : direction la seggiovia - mais d'abord, quelques courses d'alimentation au Spar tout proche, et un café à un hôtel chicos juste à côté - l'occasion de rendre une petite visite aux toilettes, biensûr - et de se renseigner sur les prix, au cas où !

9h30 : c'est parti. Oeufs puis télésièges, et nous voici sur les crêtes ! Softshell, gros pull, gants et bonnet de rigueur : l'air est frais au Col de Valvacin ! La neige est encore bien accrochée sur les pentes nord, et parfois sur le sentier - ou a laissé quelques flaques de boue.

Crêtes

Pas grand monde ici : avec un ou deux autres couples, nous avons la montagne pour nous ! C'est parti pour une belle journée de marche : direction le col, puis le sentier attrezzato Lino Pederiva. Nous prenons notre temps au début, pour deux bonnes raisons : les meilleurs panoramas sont maintenant, et le terrain est un peu glissant - et ce n'est pas un endroit où glisser : le sentier est rarement aussi large et plat que sur cette photo !

Sentier

Après 2h de marche, nous voici arrivés à un alpage où nous remarquons rapidement de nombreuses marmottes - surprise, car nous n'en avions jamais vu ici. Nous poursuivons jusqu'à la barre rocheuse, et prenons une pause déjeuner tant que le soleil est d'accord pour nous réchauffer un peu.

Hautes prairies

Plutôt que de rejoindre le rif. San Nicolo, nous faisons demi-tour sur quelques centaines de mètres avant de bifurquer pour boucler autour du massif volcanique de la Croda Negra (2605 m), en passant au pied du Colac (2715 m). Après un col à 2500 m, nous redescendons par le sentier 646 sans voir la trace du sentier qui remonte vers le Sella Brunèch - alors comme c'est le premier jour et que la journée va être encore longue, on s'offre le télésiège Roseal qui nous y amène en 3 minutes... Nous pouvons alors véritablement commencer la descente vers Vigo di Fassa.

Cette descente n'en finit pas, et pour un premier jour elle nous dézingue les genoux en moins de temps qu'il ne faut pour descendre 1500 m... En chemin, une malga avec terrasse et tavola calda nous fait de l'oeil : pause bière ! Pour un peu, on serait tentés de rester dormir là, mais l'établissement ne semble pas proposer de logement. Un peu de courage, encore une bonne heure de marche et nous arrivons à Vigo avec les jambes bien raides.

Comme on n'est pas masochistes, on décide de s'offrir autre chose qu'une nuit dans Partner... nous repensons direct à l'hôtel un brin luxueux de ce matin. Hôtel Majaré, nous voilà ! Peignoir et claquettes fournies, quelle bonne idée : nous avons assez de temps pour découvrir le spa tout neuf... deux saunas, deux hamams, des douches, un bassin d'eau froide, de la glace, des chaises longues partout, ... et un solarium dont les murs sont bourrés de foin odorant : quelle bonne idée !

L'ambiance du dîner est un peu prout-prout, mais les antipasti et le primo piatto sont excellents - polenta, ravioles et carbonara. La suite est malheureusement pas au niveau, que ce soit la viande de porc ou le dessert à base de fraises.

La nuit sera chaude : les énormes édredons ne sont pas encore de saison ! Le lendemain matin, nous sommes assez matinaux - après un très copieux petit déjeuner, nous sommes prêts à partir à 9h.

mercredi 4 sept. 2019, 21:32

Départ pour l'Italie

Après deux ans sans Italie, alleluia ! Cette année est la bonne. Nous partons pour un sacré périple...

Mercredi 04 : maison -> Orléans. Arrêt famille, nous passons la soirée chez maman.
Jeudi 05 : Orléans -> Pontarlier. Encore la famille, mais l'autre côté ;)

Lac St Point

Vendredi 06 : in extremis le matin, dernières courses en France pour faire passer la frontière à diverses victuailles - vin et comté en tête. Cette année, nous innovons : plutôt que de monter vers Bern, nous descendons vers Lausanne et longeons le lac jusqu'à Montreux, d'où on suit l'A9 jusqu'à Brig. Nous y mangeons, et reprenons la route à l'attaque du Simplon : le temps est couvert, un peu de neige tombe.

Simplon

Le paysage est très triste, c'est souvent l'impression que me donnent ces montagnes suisses de la frontière avec l'Italie : une image de l'austérité. Nous passons la frontière, justement, et descendons vers Domodossola (qu'on passait en train de nuit, avant) puis nous quittons la voie rapide avant qu'elle ne devienne l'A26 : nous suivons la côte du Lac Majeur jusqu'à Stresa - nous garons Partner sous une pluie fine. Une petite balade à pied dans cette cité balnéaire hors saison achève de nous mettre un petit cafard : c'est triste, une ville du sud quand elle est vide et sous la pluie.

Nous reprenons la voiture et prenons la route qui monte vers Gignese, à la recherche d'un endroit où dormir, et pourquoi pas, manger - nous trouvons dans ce village une épicerie Spar tellement italienne, avec tout ce qu'il nous faut : gressins, fromage, biscuits sans huile de palme, jus de fruits... Nous trouverons quelques kilomètres plus loin un coin de nature tranquille où garer Partner à plat pour passer la nuit.

Samedi 07 : le soleil brille, et tout de suite le lac est plus souriant - dommage que nous n'ayons maintenant plus de temps à lui consacrer. Nous redescendons à Stresa et nous contentons de le longer jusqu'à sa pointe sud, où nous attrappons l'A8. À l'approche de Milan, les choses se compliquent : ralentissements, péages tous les 3 km, nous contournons la capitale économique engorgée alors qu'on n'est pas en heure de pointe - vues depuis leur périphérique, toutes les capitales se ressemblent.

Après avoir fait 1/2 tour de périph, nous quittons l'autoroute pour le réseau secondaire aux environs de Paullo, ce qui nous met sur la route « Paullese » : Crema, Codogno, et arrivée à Cremona - c'est notre pause de fin de matinée : on se gare au plus près du centre, et on cherche une librairie. La ville est agréable, il fait beau et chaud, et nous trouvons rapidement une boutique pour nous vendre Sapiens en Italien - c'est pour Aldo.

Nous reprennons la route pour manger dans la pampa, sur une aire pic nic en sortie d'une toute petite ville. Prochaine étape : Mantova, qu'on visite en plein salon du livre, ou je ne sais quelle manifestation culturelle qui rend la ville à la fois vivante et un peu désorganisée. Ici aussi, cela donne envie de flâner.

Repartir est un peu compliqué, heureusement que nous avons les cartes offline et le GPS sur le téléphone... Direction Legnago, et SS434 qui atterrit sous Rovigo : un crochet vers Ferrara, et direction il mare! Enfin, on s'arrête avant, bien sûr : destination Dogato, chez Stefano. Toute la route a été calculée pour passer le WE chez la famille italienne !

On fait une visite chez Enzo et Olivia. La soirée est chez Stefano, et le lendemain dimanche, en matinée il nous amène au Lido, voir Maria Livia à sa boutique de soins esthétiques. On prend un café puis on se promène le long de la mer - on est bel et bien hors saison, les transat' sont tous libres, mais n'ont pas encore été rangés. Stefano nous accompagne chez Giancarlo et Sonia - c'est rare qu'il soit si sociable ! On va saluer aussi Mondo, et sa soeur Alberta qui maintenant vit avec lui.

Lundi 09 nous reprenons la route : l'occasion de se faire flasher près de Copparo (on ne le saura que 6 mois après, par courier recommandé), et de prendre de l'essence à la station la moins chère de la région, indiquée par Stefano - ici, le carburant est tellement cher que cela vaut le coup d'être bien informé. Je tente un SMS tardif à Caterina, qui répond positivement : nous entrons donc dans les Dolomites par Bassano del Grappa / Cismon del Grappa / Mezzano. Notre arrêt pic-nic déjeuner est à Arsie, avant de bifurquer sur la SR50 qui nous amène dans le Val di Primieiro.

Après quelques hésitations, nous trouvons la maison - n'aurait-ce pas été plus simple de nous donner l'adresse plutôt que des indications ésotériques ?... À l'avenir, nous la reconnaîtrons à deux scuptures placées devant, qui ont été réalisées par le compagnon de Caterina. Nous prenons le café et discutons une bonne partie de l'après-midi. Avant de partir, nous faisons un saut à Fiera, où nous prenons un café (bis !), rejoints par Micole.

Nous commençons alors vraiment les vacances : direction Vigo di Fassa. Sur la route du Passo Rolle, on voit pour la première fois les dégâts provoqués par le vent de l'année dernière : des centaines et des centaines de sapins couchés comme des mikados - en fait, ils sont plutôt bien alignés, les mikados. Quelques zones ont été nettoyées, mais beaucoup - même pas inaccessibles, pour la plupart - sont encore dans le même état.

Nous arrivons à Vigo vers 19h : nous hésitons sur le lieu où dormir - au plus près du Val San Nicolo, où le parking n'est pas très plat, ou plus près du village, où les lumières sont trop fortes ? En plus, impossible de trouver un petit resto ouvert. Ce sera pic nic nocturne, et au lit tôt - et finalement, au fond du val.

mercredi 31 oct. 2018, 21:32

En série

Pendant plusieurs jours, l'incendie a été d'abord circonscrit aux parois du mont grâce à l'intervention des hélicoptères, bientôt aidés quand le vent est tombé, par un canadair. Cependant, tout le monde comptait sur la dépression annoncée pour la fin de semaine pour finir d'éteindre ce gigantesque brasier. Problème... l'eau est tombée en bien trop grande quantité ! Il en est même tombé plus que lors des alluvions de 1966, qui avaient été dévastateurs ! Heureusement, les infrastructures (ponts, routes, etc) ont beaucoup mieux résisté qu'à l'époque et très peu de morts sont à déplorer (à ma connaissance une seule : un homme emporté pour avoir voulu aller vérifier son bois stocké près du torrent...).

Mais un malheur n'arrive jamais seul, et l'eau était venue accompagnée d'une tempête : des vents violents, avoisinant les 200 km, ont parcouru les vallées et provoqué de gros dégâts - poteaux électriques, toits, mais aussi... forêt. Un nombre impressionnant de sapins ont été couchés ! Ce qui modifiera pour longtemps l'aspect de ces zones.

Sur les réseaux, cette image avant / après du lac de Carezza a circulé :

Carezza

Dottor nous a envoyé aussi quelques photos, dont cet affaissement de la route à Cencenighe :

Cencenighe

Et ce mikado géant à la centrale électrique entre Taibon et Agordo, juste à côté de son magasin de vélos :

Centrale

La vue sur le Serrai di Sottoguda montre que la route est entièrement partie avec la montée du torrent :

Serrai

J'imagine que c'est Sandro qui lui a fait suivre ces photos :

Electrac KO

Electrac KO

Enfin, Milos nous a fait suivre une vue à la fois familière et inédite, de ce qu'on peut voir à Caprile depuis la Montanina...

Caprile

La meilleure pour la fin... ou la plus impressionnante à mes yeux, car c'est un lieu que nous connaissons très bien : le petit lac où nous allions nous balader chez nous.

Peschiere

Le pont qui permet d'y accéder a été emporté. Ils étaient en plein travaux, ils venaient juste de finir la réhabilitation de la maison pour en faire un hébergement... Et là, on voit qu'une partie de son toît (neuf !) a été emporté (cf. à gauche de l'image) et qu'elle s'est prise un sapin de l'autre côté. Damned...

samedi 27 oct. 2018, 21:32

Catastrophe

Hier, alors que nous étions en balade sur la côte d'Opale Ale nous a laissé un message Whatsapp : la forêt des Pale di San Lucano sont en flammes ! Un poteau électrique est tombé, initiant un incendie du côté de Cencenighe. Par malheur, un feuhn chaud, sec et fort attise les flammes et le pousse plus au sud.

À cause du vent violent et des parois à pic, les moyens sont limités - voire dérisoires : ce sont des hélicos qui s'y collent. Lucia a eu tout le loisir d'observer leur balai... ils venaient puiser l'eau juste sous ses fenêtres.

Helicos

Helicos

Helicos

À Taibon, la population a été invitée à rester chez elle, calfeutrée pour ne pas respirer la fumée. Il faut dire que l'odeur a assailli Venise en moins de quelques heures ! Vu d'Agordo, c'est tout aussi impressionnant. Les photos sont de Maria.

ça brûle

Le premier jour, le feu a surpris deux randonneurs qui étaient montés sur les Pale via le Bivacco Bedin, au départ de Pra di Mezzo. Lors de leur redescente, ils sont tombés nez à nez avec les flammes... ont fait demi-tour, ont appelé le secours alpin qui les a orientés vers une congère où ils ont pu s'abriter et passer la nuit. Pendant ce temps, les secours se sont organisés : une équipe a fait la montée de nuit, avec tout l'équipement (oxygène, etc) au cas où les vents ne permettent toujours pas d'envoyer un hélicoptère le lendemain matin. Ils ont mis 8 h, mais finalement l'hélico est intervenu au petit matin et a réussit à localiser les randonneurs malgré la fumée déjà épaisse.

L'équipe de secours est cependant tombée sur une énigme au Bivacco Bedin : un sac à dos y était abandonné. Il y avait donc un 3e randonneur à rechercher ! Suite à une annonce, il s'est cependant présenté rapidement aux autorités : il était effectivement passé là la veille. Mais d'en haut, il avait vu la fumée, et a préféré s'en retourner chez lui "allégé" et au pas de course par l'autre côté. Couillu et plus malin...