Dolomiti Geeks

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature.

mardi 8 sept. 2020, 20:32

Gallipoli... partner se rebiffe

Mardi. Le petit déjeuner se prend au rez-de-chaussée, sur une grande table abritée par la terrasse du premier étage. Le propriétaire et une jeune femme - sa fille, peut-être ? - servent les boissons chaudes et discutent. Nous apprenons qu'il a la chance d'avoir quelques parcelles d'une variété d'oliviers résistants à la bactérie tueuse, mais qu'ils donnent une huile au goût différent - elle a beau s'appeler favolosa dans ma tête je me dis que ça ne doit pas être si fabuleux, sinon tout le monde les aurait déjà plantés, non ? Nous lui achetons une petite bouteille - car il ne lui reste plus que des mignonettes de 125 ml... presque rien.

Je lui dis qu'au sud ils ont de la chance - certes, ils ne sont pas développés industriellement comme le nord, et ils ne sont pas riches. Mais ils ont le temps et le soleil pour eux, en un mot, la vie... et qu'ils sont tous bien cons, les déprimés accros au boulot du nord, de ne pas voir que ce sont eux, les sudistes, qui sont dans le vrai. Le gars en a les larmes aux yeux - je ne sais pas si c'est parce qu'il est d'accord ou qu'au contraire il ne voit que ses difficultés financières et ne voit pas où je veux en venir. Parfois c'est si difficile de se comprendre...

Ce matin nous commençons par jouer les touristes à Gallipoli, la grande ville du coin. Les abords sont moches et industrieux, comme de bien entendu, mais nous arrivons à nous garer au plus près de la petite presqu'île qui abrite le centre ville historique - c'est l'avantage du hors saison. Nous partons découvrir à pied une nouvelle ville blanche entourée de mer, dont les ruelles semblent à la fois touristiques et bel et bien habitées.

Gallipoli

Gallipoli

Gallipoli

Un chateau, des fortifications, une plage, un port avec des barques et des pêcheurs... Gallipoli a tout pour plaire. Elle ne manque même pas d'églises - quelle ville italienne pourrait bien manquer d'église ?... - ni de petits bijoux artistiques logés en façade ou cachés dans des cours...

Gallipoli

Gallipoli

Gallipoli

Après avoir fait deux fois le tour de la ville et sillonné toutes ses rues, nous rejoignons Partner et avisons le plan : direction Piazza Tellini, à quelques minutes à pied dans la ville moderne, où se trouve une autre fontaine d'eau de source « vivi l'acqua ». Nous y croisons deux vieux en train de remplir leurs bouteilles en verre, bien contents eux aussi de profiter d'une eau de qualité qui ne soit ni chère, ni plastifiée. L'écologie commence par des services simples...

Nous reprenons la voiture et faisons le plein dans une petite ville une fois sortis de Galatone - le détail a son importance. Car nous partons vers Matera, mais via Lecce vu qu'aucune voie rapide ne passe plus près de la côte. Sauf qu'au niveau de Lecce, une alerte UREA s'affiche sur le tableau de bord de partner. Il ne manquait plus que ça ! Antoine consulte la doc, et la première chose évidente à faire semble de tenter un plein d'adBlue - bien que la voiture ait fait l'objet d'une révision il y a moins de 3 mois. À la station suivante, nous demandons le plein... le pompiste vient avec un bidon de 20 litres à 20 euros, mais... bien sûr, n'arrive qu'à en verser à peine 5 litres. Beau joueur, il ne nous fait payer que 5 euros. Cependant le problème reste à priori entier, mais ne soyons pas défaitistes... Nous continuons à rouler avec l'alerte, car selon le mode d'emploi, il faut rouler 50 km pour vérifier si elle persiste ou disparaît. Nous sommes au niveau de Mesage quand elle devient « problème moteur - la voiture ne démarera plus dans 1100 km »... Splendide ! Il nous faut maintenant trouver un garage Peugeot. Après vérification sur maps, le garage le plus proche est à Brindisi. Nous venons de la dépasser il y a moins de 10 km : demi-tour !... Nous trouvons le garage sans trop de difficultés, mais c'est la pause déjeuner : il rouvrira à 15h30. Nous garons partner plus loin, et prenons nous aussi notre pause du côté du port, avec petite balade digestive près du Monumento al Marinaio d'Italia. 15h30 pétantes, nous débarquons au garage. Un petit homme trappu pas bien aimable se propose de jeter un oeil, et nous manoeuvrons pour approcher la voiture dans une petite venelle adjacente. Il y jette à peine un oeil, et décide qu'il ne pourra pas l'examiner avant jeudi - soit il a effectivement beaucoup de travail, soit il n'a pas envie de se plier en quatre pour des clients étrangers. À ma demande, il confirme qu'on peut de toutes façons rouler encore : 1100 km c'est marqué après tout, non ? Un peu rognons, nous reprenons la voiture et la route. Le décompte s'enclenche, et tous les 50 km, le kilométrage annoncé fond comme neige au soleil - et le soleil, dans le sud, il tape fort. Entre temps, nous avons évidemment simplifié l'itinéraire et visé directement notre destination finale : pas question de faire de détours. Nous arrivons à Matera vers 17h30 et allons directement voir le garage Peugeot local. Masque sur le nez, nous expliquons notre petit problème d'urée au responsable. Ce garage est visiblement très occupé - il tourne à plein régime, des voitures entrent et sortent en permanence - mais après avoir un peu patienté, un employé récupère partner. Nous avons l'impression qu'il le traite comme s'il était pestiféré : spray désinfectant dans l'habitacle, coup de chiffon avec détergent sur les poignées, le volant, et en touche finale l'indispensable protège-siège de tout garage qui se respecte. Après avoir laissé retombé les particules de désinfectant, un autre employé vient connecter la valise. Le verdict ne met pas longtemps à tomber, nous sommes invités dans le bureau du chef pour l'écouter : la pompe urée est défectueuse. Une « petite » réparation de près de 1000 euros... car la pompe ne vient pas sans le réservoir, c'est tout le bloc qu'il faut changer. D'autant qu'il a regardé : la pièce n'est disponible nulle part en Italie, il faut la faire venir de Vesoul... et pour cela compter une semaine de délai. Il nous explique que malgré tout la voiture fonctionne très bien sans, elle polluera juste un peu plus - il suffirait de réinitialiser le compteur pour continuer nos vacances sans s'en soucier trop. Comme nous ne restons pas longtemps à Matera, il nous propose de repasser avant notre départ pour remettre le compteur à zéro (« azerato »)... trop sympa. Sur ces bonnes nouvelles, nous nous rendons directement à la Masseria Santa Lucia al Bradano, une masseria a priori historique, avec une frande cour pavée ceinte de grands murs. Le propriétaire nous attend de pied ferme : nous sommes ses seuls clients ce soir. Il n'est pas de très bonne humeur, prend notre température (c'est la mesure anti-COVID numéro un en Basilicate apparemment) et nous laisse rapidement seuls... Il nous enferme dans le domaine et se barre ! Il nous a attribué la chambre pour handicapés - les portes sont larges, le lavabo un peu trop bas, par contre la douche... est italienne et neuve : enfin une douche qui fonctionne ! En contrepartie, aucune fenêtre dans la pièce, et une odeur de tabagie assez insupportable. Nous dînons dehors dans la cour déserte mais illuminée, dans un décor assez féérique il faut bien le dire.

lundi 7 sept. 2020, 20:32

Au fond du sud

Lundi. Le petit déjeuner à la Masseria est une nouvelle occasion de découvrir comment chaque établissement s'est adapté aux nouvelles règles sanitaires du COVID. Souvent, les buffets restent à disposition des clients sans aucun changement - c'est il semble le cas ici. Parfois, des assiettes sont préparées à l'avance, avec de petites variations dans les assortiments de gâteaux, de fruits, de pain... à chacun de choisir selon ses préférences l'assiette qui s'en rapprochera le plus !

Nous découvrons que la serveuse qui officie ce matin a quelques mots de français - d'ailleurs, c'est elle qui tient l'accueil quand nous réglons la note. Sa meilleure amie est une suissesse francophone. Notre petite discussion nous a fait oublier de rendre les clés de la chambre - nous nous en appercevons heureusement avant de quitter Uggiano La Chiesa. Il faut dire que notre première étape a consisté comme prévu à faire le plein d'eau gazeuse à la fontaine Vivi l'acqua de la ville.

Nous voici maintenant vraiment partis pour cette journée de touring. Nous rejoignons la côte à Porto Badisco - qui cette fois-ci est vide, mais l'occasion de la baignade ici est passée, tant pis ! Notre premier arrêt est Sta Cesarea Terme dont le bâtiment thermal, justement étonne et attire le regard par ses alures mauresques.

Santa Cesarea Terme

Ici, les falaises sont hautes. Les villas et leurs jardins luxuriants sont accrochés au dessus de la mer. Pas tellement plus loin, nous dépassons la petite ville de Castro Marina et nous garons un kilomètre plus au sud, à la Cala dell'acqua viva. Il est encore tôt, il fait beau mais pas encore très chaud. Cependant, la vue de la petite crique réchauffe directement le coeur.

Cala dell'acqua viva

Nous installons nos paréos sur le sol, et nous dirigeons résolument vers l'eau claire et fraîche. L'accès est parsemé de rochers, mais l'eau est translucide et il suffit de bien regarder où mettre ses pieds avant de se laisser porter par l'eau vers les zones toujours plus profondes et plus froides. L'expérience est tellement plaisante qu'à peine sortis et presque secs au soleil, nous réitérons immédiatement.

Le temps de se changer dans partner, et nous reprenons la route vers le sud. Lentement, tranquillement, nous admirons la mer métalique que bordent de sombres falaises. Selon que les hommes y aient élu domicile ou non, elles ont un aspect luxuriant ou particulièrement inamical... Après avoir passé Marina di Novaglie, nous faisons un second arrêt à une petite plage : la cala del Ciolo. Pour la repérer, c'est simple : après le passage d'un grand pont suspendu au-dessus d'une crique, impossible de ne pas remarquer un nombre impressionnant de voitures garées le long de la route. Nous faisons comme les autres. Pour accéder à la plage située sous le pont, il faut descendre un long escalier de béton. Le pont lui-même est en béton. Rien n'est charmant d'ailleurs, mais on comprend vite malgré tout l'attrait du lieu : l'eau profonde est d'un bleu tout aussi profond. Une roche de 5 ou 6 mètres de haut émerge à quelques mètres de la plage et attire à elle tous les sauteurs et les plongeurs. Ils lui tournent autour inlassablement : plonger, émerger, grimper, plonger, ... Passée la roche, où l'eau se fait de plus profonde et de plus en plus froide, on découvre l'entrée d'une grotte. Je n'ose pas m'aventurer plus près - le noir de l'eau sans soleil me fait frissonner d'avance... Le soleil de toutes façons s'est caché : inutile de compter sur lui pour se sécher, la serviette de bain fera bien l'affaire ! Nous reprenons le volant pour la dernière étape de la matinée. Nous arrivons pour l'heure du déjeuner à Santa Maria di Leuca, c'est-à-dire spécifiquement au Santuario di Santa Maria de Finibus Terrae.

Santa Maria di Leuca

La fin de la terre... ça rappelle d'autres caps, d'autres terminus. Situé au talon de la botte italienne, le port de Santa Maria di Leuca était un lieu d'embarquement pour Jérusalem - pour les croisades, mais surtout pour les pélerinages.

Nous déjeunons sur les hauteurs, avec vu sur mer, puis visitons le sanctuaire - dont il n'y a pas grand chose à noter. Une fois notre curiosité rassasiée, nous reprenons la route par la SS274 pour éviter la ville et sa banlieue. À la hauteur de Salve, nous sortons faire un tour dans la campagne - et tombons directement sur un autre sanctuaire, moins imposant il est vrai : le Santuario di Santa Teresa del Bambin Gesù. Et juste à côté, un cimetière. Moins d'un kilomètre plus loin, un second cimetière... Les deux nous confirment qu'ici la mort est prise très au sérieux : les monuments funéraires ont la taille de petites maisons. Les détails architecturaux et la richesse de leurs décorations font visiblement l'objet de bien plus d'attention que les maisons des vivants.

Après cette petite balade dans quelques jardins potagers et champs à moitié abandonnés, nous redescendons en partner vers la mer, au niveau de la spiaggia di Pescoluse. J'ai dans l'idée de me baigner à nouveau, mais la plage sabloneuse s'étend à perte de vue avec ses eaux troubles. Après les eaux des criques, cela ne va pas être possible... nous continuons la route et snobons selon les mêmes critères les plages suivantes, y compris l'une d'elle pompeusement baptisée Lido Bora Bora...

C'est là que nous abandonnons à nouveau la route balnéaire pour repiquer vers les terres et rejoindre Ugento. Nous passons ensuite par un bled nommé Racale - et vraiment, l'endroit est complètement quelconque et désolé... Encore 10 km dans ce genre de zones, et nous retrouvons la SS274 qui devient ici une double voie pour desservir la « grande » ville de Gallipoli. La route nous a semblé interminable sur ce tronçon : il nous a fallu pas moins de 2h30 pour arriver au niveau de Gallipoli. Nous dépassons cette dernière pour atteindre le petit village côtier de Santa Caterina, frontalier du parco naturale regionale Porto Selvaggio.

Nous garons partner dans une rue qui descend vers la mer, et empruntons un sentier à flanc de coline qui entre dans le parc... Après avoir dépassé les dernières villas, nous cheminons dans une pinède jusqu'à atteindre un belvédère.

Le belvédère du parc

De là, un grand escalier nous ramène au plus près de la mer - nous gardons en tête que tout ce qui est descendu sera remonté.

L'escalier pour rejoindre les plages

Encore un petit effort, et nous arrivons à une plage de galets : la Spiaggia della sorgente. L'eau est fraîche, on pourrait presque dire froide, surtout au niveau... de la source ! qui semble surgir directement dans la mer. Plage de la source

Au retour, après la montée interminable de l'escalier, nous tentons de varier un peu le chemin et revenons par un sentier au plus proche de la mer qui nous fait passer par la Rotonda - une tour fortifiée... carrée.

Il est temps de trouver de quoi manger et de rejoindre la Masseria du soir située près de Galatone. Le hasard nous fait passer près d'un stand de fruits et légumes, une simple remorque au cul d'un tracteur placé en bord de route. Parfait ! Le vendeur est de bonne humeur (comme tous les gens ici, non ?) et a la main lourde (même remarque ?...), il est en train de refourguer un maximum de fruits au couple juste devant nous, tout en expliquant que s'il rendre avec trop de marchandises sa femme va l'engueuler... il joue bien l'italien, tiens !

Arrivé notre tour, il va sans dire que nous repartons avec bien plus de tomates, pêches ou raisins que nécessaire, mais au passage nous avons aussi appris à manger des figues de barbarie, et acheté du vin local embouteillé dans une banale bouteille d'eau en plastique...

Nous poussons jusqu'à Galatone pour tenter d'acheter malgré tout un peu de taralli et de charcuterie pour ce soir. Après quelques difficultés pour se retrouver dans cette petite ville engorgée de voitures et assez moche, nous tombons sur un eurospin. Une première, et une dernière, car ce supermarché bas de gamme nous a bien dégoûté - rayonnages, produits, lumière blafarde des néons... la zone !

Nous découvrons ensuite notre hébergement de ce soir : l'agroturismo Tenuta del Morige. Il est situé au bord d'une route plutôt passante... et les chambres sont loin d'être luxueuses - c'est même tout l'inverse : propre, mais sans aucun charme, avec un mobilier très bas de gamme, et une douche... eh bien, semblable à toutes les autres de la région. Cependant le propriétaire a l'avantage d'être charmant, de parler français (complètement incroyable) et même, d'être vraiment agriculteur : il a des champs d'oliviers et produit de l'huile d'olive. En plus, il a recueilli un bébé chat mal en point, et là, ça lui fait gagner mille points de sympathie directement !

Pour ne pas subir les moustiques, nous mangeons dans la chambre et nous couchons relativement tôt... même pour des vacanciers de septembre.

dimanche 6 sept. 2020, 20:32

De Otranto a Uggiano

À quoi ressemble un beau dimanche de septembre à Otranto ? À une journée d'été. Nous rejoignons la plage située immédiatement au nord la ville. Il est encore tôt, mais sur la toute petite langue de sable, de nombreux plagistes sont déjà installés pour la journée. Même sur les roches calcaires trouées comme du gruyère qui s'avancent dans la mer, la surplombant d'à peine 20 cm, d'autres fixent leur parasol et alignent leurs chaises de plage.

Otranto plage

À ce Lido La Castellana, nous allons pour la première fois goûter la température de l'eau... et elle s'avère largement assez bonne pour que nous nous laissions glisser dedans facilement. Profiter de la portance de l'eau, faire quelques brasses, faire la planche, ... et revenir se sécher sur la plage. Contrairement à nos voisins, nous ne restons pas bien longtemps : nous avons prévu de faire une petite randonnée le long de la côte rocheuse, sur environ 2 km.

Pour commencer la balade, nous devons revenir d'abord vers les terres, avant de trouver à nouveau un sentier qui ramène à la côte. À partir de là, nous remontons vers le nord et ne croisons que les plus courageux des plagistes, ceux qui passeront la journée installée sur ces étranges roches détritiques dont les matériaux qui les composent ne s'usent pas uniformément avec le temps. Le ciel et la mer sont d'un bleu unique, nous prenons notre temps et savourons ces petites criques - ou cala.

Otranto

Otranto

Arrivés à une petite crique qui sert de port, la Grotta dell'Eremita, nous repartons par les terres par la via Vicinale San Stefano. Retour à Partner, sous la chaleur écrasante. Un peu fatigués et à court d'idées pour savoir où manger, nous faisons finalement au plus simple : pique nique dans la voiture, garés dans une rue résidentielle très calme et ombragée par de grands arbres. Ensuite, nous reprenons nos pieds pour une nouvelle randonnée : nous rejoignons le port d'Otranto, et suivons la côte plein sud cette fois-ci. La côte est plus rugueuse - les falaises sont hautes, ici - et plus sauvage : pas de villas, pas de plage... mais malheureusement, tout le chemin gravillonné est envahi de voitures qui l'utilisentcomme parking gratuit pour aller se baigner ou manger à Otranto. Inutile de préciser que cela ruine passablement le charme du site naturel ! La randonnée prévue nous amène à une tour en ruines, et il était prévu de continuer jusqu'au lieu nommé Baia delle Orte, puis de revenir par une ancienne carrière qui aujourd'hui est comblée d'eau pour former un lac. Cependant, ce site ne nous enchante pas : nous bouclons au plus court et retrouvons Partner pour aller tenter notre chance plus loin. Plus loin, ce sera Porto Badisco - une minuscule plage sur laquelle s'entasse une foule bigarée. Impossible de s'arrêter : tous les parkings affichent complets en ce beau dimanche, et puis a-t-on vraiment envie de toute cette foule ? Plus loin, ce sera plutôt Uggiano la Chiesa : un petit village à deux kilomètres de là, dans les terres. Nous y avons trouvé de quoi nous loger pour la nuit : nous nous installons à la Masseria Gattamora. Les chambres sont meublées à l'ancienne, et nous avons accès à une grande terrasse. Un parc, une salle de restaurant magnifique et sa terrasse, ainsi qu'une petite piscine complète l'offre hôtelière avec goût et un certain style.

Uggiano la Chiesa

Une douche (qui comme toutes les autres, dysfonctionne : faible débit, mauvais écoulement, eau tiède capricieuse...), et nous voilà repartis : d'abord, visiter cette petite ville - qui quoique modeste, présente assez d'intérêt pour une petite promenade. En profiter pour boire une bière locale... ah non, la bière à la tireuse du bar s'appelle « Saint Benoît ». Qu'à cela ne tienne ! Nous nous fournissons par ailleurs en bière sarde (ichnussa) pour nos soirées. Nous découvrons aussi une fontaine à eau de source... 5 centimes le litre d'eau plate ou d'eau gazeuse réfrigérée. Quelle bonne idée ! Nous prévoyons de faire le plein le lendemain.

Uggiano la Chiesa Avec le soleil qui décline, je tente ma chance pour une baignade en soirée à Porto Badisco, espérant que la foule se sera éclaircie... mais ce n'est absolument pas le cas : décidément, les plagistes sont particulièrement endurants en Italie ! Demi-tour, nous passerons donc la soirée à la Masseria. Après un dîner sur notre terrasse, nous descendons pour profiter du wifi de l'hôtel : il faut dire que nous ne savons toujours pas où nous dormirons le lendemain. Et que cette incertitude jour après jour commence à nous miner un peu : cela prend du temps de chercher la bonne adresse au bon prix... Nous sommes un peu tendus, mais parvenons finalement à trouver notre prochaine étape. Après plusieurs journées plutôt dédiées au tourisme « à pied », demain sera consacré au touring en Partner. Objectif : le bout du sud !

samedi 5 sept. 2020, 20:32

Lecce et les oliviers

Samedi. Nous prenons un solide petit déjeuner dans le centre spirituel, et attaquons la route vers Lecce : environ 70 km, une heure de trajet auquel il faut ajouter le temps de se trouver une place de parking. Nous trouvons rapidement et en plein centre, près du jardin public Giuseppe Garibaldi : grand luxe. Quelques pièces dans le parcmètre : il est 10h.

Nous entrons dans le centre par le Castello Carlo V, et une grande place qui entoure l'amphithéatre romain - ici comme à Rome, les différentes époques se côtoient. Nous remontons ensuite une petite voie commerciale piétone, la Via Vittorio Emanuelle II - touristes, échoppes, restaurants, mais pas seulement, Lecce est une vraie ville avec de vrais habitants, des rues bruyantes et des venelles tranquilles, et des cours privées parfois offertes aux regards...

Lecce chat

Lecce cour

Mais Lecce c'est aussi et surtout la ville des églises baroques. Il aurait été dommage de se contenter des façades - souvent fort belles, au demeurant - alors nous prenons le ticket d’entrée jumelé valable pour les principales églises (18 € pour nous deux).

Lecce façade

Lecce église

Le style est moins lourd et obséquieux que j’imaginais - c’est riche, lourd, mais affreux comme d’autres églises baroques. C’est peut-être la dominante des blancs qui rend la multiplication des détails acceptable... et même disons-le, souvent très réussie.

Il est midi et il ne nous reste que la Basilique Santa Croce à visiter - or il s'y déroule actuellement un enterrement. Pour patienter, nous choissons un petit établissement dans la rue voisine, où manger une bruschetta en terrasse. Je choisis la mienne aux anchois, et je n'en ai jamais vu d'aussi gros. Durant le déjeuner, une jeune femme africaine, boubou coloré et panier dans les mains, gamin accroché dans les bras, tente de me vendre des bricoles. Sénégalaise, elle se prénomme Assomption et parle un peu français. Je lui prends quelques breloques histoire de. Sa présence rend le serveur complètement fou, surtout quand elle me prend le bras pour une petite incantation de bonne fortune ! La peur du COVID et peut-être surtout du non-respect des règles sanitaires est visiblement bien présente ici. Après la visite de notre dernière église, nous repartons vers 13h30 : il est temps de voir un peu de campagne. Nous prenons la route vers Muro Leccese : un peu plus d'une demi-heure de voiture, et nous garons partner dans le parking du jardin "La cutura" - qui se trouve être fermé. Après un petit repérage des lieux, nous commençons la randonnée plus ou indiquée sur internet et que j'ai reconstituée à l'aide d'OpenStreetMap. Nous croisons un dolmen, une « massa », une crypte (la Cripta di San Giovanni, datée d'environ 900, est passée du rite byzantin à Giovanni Crisostomo - ou Jean d'Antioche - au rite latin avec une représentation du Baptiste vers 1400), ... et surtout, surtout, des oliviers morts. Olivier mort

À vrai dire, nous avions remarqué en route, à partir de Brindisi déjà peut-être, que certains champs semblaient avoir brûlé. D'autres vraiment en mauvaise forme. Et à vraiment y faire attention, en fait plus un seul arbre n'était plus en bonne santé : parfois quelques branches subsistaient, parfois quelques branchages repartaient de la base, parfois seul le bois mort se dressait encore. Et parfois les propriétaires avaient tronçonné leurs arbres centenaires à leur base. Quelques uns avaient replanté. La plupart semblaient avoir abandonné...

Oliviers morts

Une petite recherche sur internet, et voilà qu'on se souvient d'une actualité qui n'était qu'information lointaine, et qui prend toute sa dimension ici : Xylella Fastidiosa, la bactérie tueuse d'oliviers, sévit ici. Elle est transportée par un petit insecte piqueur, la citadelle, et se propage rapidement du sud vers le nord. Détectée en 2013 pour la première fois, ses ravages sont déjà considérables et menacent toujours plus d'exploitations chaque année.

Après cette bien étrange randonnée en terres dévastées, nous reprenons la voiture pour nous diriger vers Otranto, notre ville étape du soir. C'est une petite ville fortifiée qui donne sur la mer, et qui propose visiblement tout ce qu'il y a de plus balnéaire : plage, plaisance, restaurants sur plage, balade lungo mare, ... Garés au nord ouest de la ville, nous marchons vers le port puis à travers le vieux centre, jusqu'à trouver un point information pour trouver de quoi nous loger ce soir. Un mauvais point pour nous : nous n'avions pas anticipé qu'en cette fin de semaine, ce serait la cohue...

Les quelques adresses qu'on nous propose sont complètes, il ne nous reste plus qu'à nous rabattre sur booking qui nous trouve une réservation à la Masseria Fabrizio. L'endroit n'a de Masseria que le nom : en fait, c'est un ressort ! Pas complètement bas de gamme, mais certainement pas une ferme fortifiée. Cela fera l'affaire pour ce soir : nous dînerons même sur la petite terrasse sur jardin, avec sa table et ses chaises en plastique. J'ai du mal à m'imaginer passer une semaine de vacances ici... Et comme dans toutes les autres adresses que nous avons essayé, la douche se montre capricieuse : le pommeau est à moitié cassé, et la pression inexistante.

Mais au moins, la litterie est confortable, et la climatisation rend l'atmosphère respirable et même très dormable. C'est tout ce qu'il nous fallait pour recharger les batteries !

vendredi 4 sept. 2020, 20:32

Et jusqu'à Ostuni

Vendredi. Nous prenons pour la première fois un petit déjeuner « à l'hôtel » dans la masseria : il se prend au rez-de-chaussée, dans une grande salle voûtée toute en pierres. L'ambiance donne envie de s'attarder, et ce qu'on nous propose à manger encore plus. En particulier, la maman vient d'amener une foccacia aux tomates cerises encore chaude et absolument délicieuse... nous lui demandons la recette, dans l'espoir un peu fou d'arriver à reproduire ce goût incroyable avec la farine et les tomates qu'on trouve par chez nous (aucune chance...).

Vendredi : nous reprenons la route touristique vers Locorotondo. En chemin de nombreux truli parsèment la campagne, mais la petite ville ne nous semble pas présenter trop d'intérêt après ce que nous avons vu hier. Nous passons jusqu'à Martina Franca et garons partner pour une longue promenade dans cette autre ville blanche située sur une coline. Son style est baroque classique, ni fade ni exubérant. La ville est agréable et incite à s'attarder.

Martina Franca

Martina Franca

Juste à la sortie de la vieille ville, nous avisons une marchande de fruits dont l'étalage déborde de pèches énormes et de grappes de raisins d'une taille plus que respectable... rien n'est cher, et nous lui faisons part de nos impressions sur ce pays de cocagne qui est le sien. Et c'est parti pour une longue discussion ! Les gens d'ici ont le contact vraiment facile. Elle nous suggère bien sûr de nous installer, si ce n'est que selon elle il faut pour bien vivre ici être retraité : trouver du travail ici est le problème numéro un, qui pousse tout à chacun à l'exil.

Nous quittons Martina Franca avec l'idée qu'il serait bien agréable effectivement d'être retraités ici. Nous reprenons maintenant la voiture vers la mer pour une petite randonnée chinée sur internet : elle part de Montalbano di Fasano, où un « Albergabici » sert de « centro visite del Parco Naturale Regionale Dune Costiere da Torre Canne a Torre San Leonardo ». Oui, le nom est à ralonge... Je l'ai trouvé dans plusieurs sites qui proposent des voyages organisés de randonnée dans les Pouilles. Le tracé devrait faire une douzaine de kilomètres à travers des oliviers séculaires et quelques masseria - les fermes fortifiées - , et nous amener même jusqu'à la mer. Nous partons un peu après midi, et arrivons très rapidement à un mégalithe : le dolmen di Montalbano (ou Tavola dei Paladini). C'est amusant de voir un dolmen non pas en granite, mais en calcaire... Au sol, en plein champ, nous foulons aux pieds des fossiles d'un autre temps. Dune costiere

Après ce départ étonnant, les choses deviennent plus compliquées. Il fait chaud, très chaud, nous marchons en plein cagnard. Les champs alentour ne présentent pas trop d'intérêt, et quand nous arrivons en vue de l'adriatique, c'est pour longer la SS379, une quatre voies à la circulation plutôt fournie. Le sentier est ridicule et inintéressant pendant près de 2 km, avant qu'on ne puisse traverser par un passage souterrain. En fait, en guise de passage, il s'agit d'une sorte de déversoir - pas un égoût, mais presque : de quoi canaliser les eaux quand il pleut... C'est pas glamour mais cela nous évite de continuer plus longtemps. Nous voici donc au lido Morelli. Les parkings sont vastes mais vides, quelques bicoques en bois font penser que l'endroit est courru en été pour boire un verre ou manger en bord de plage. La plage quant à elle ne mesure que quelques mètres de large avant de plonger dans une mer rendue furieuse par un vent violent que nous n'avions pas ressenti aussi fort dans les terres. Des planchistes en tirent profit et filent rapidement sur les vagues.

Après avoir pris notre content de vent et de sable, nous revenons dans les terres via notre passage souterrain hasardeux, et reprenons la boucle. Après quelques champs de tomates, une variété locale de petites grappes qu'on voit sécher par pieds entiers aux porches des maisons, et après avoir dépassé la Masseria Francesco, nous arrivons enfin dans des champs d'oliviers séculaires.

Dune costiere

C'est là que nous prenons notre pause déjeuner, complètement exténués par la chaleur. Une fois rassasiés, nous reprenons la marche : figuiers, figuiers de barbarie, pommiers sauvages, ... les haies d'ici nous intriguent. Après avoir longé une voie ferré, nous bouclons la boucle et revenons à la maison d'information du parc. Le wifi est gratuit mais ne fonctionne pas bien - j'ai un mal de chien à trouver l'hébergement de ce soir, et surtout à le réserver : il semblerait que la page ait planté juste à ce moment. Dans le doute, je n'insiste pas : nous décidons d'y aller directement. À peine 10 km de voiture, et nous voici à Ostuni, la ville étape de ce soir. Nous trouvons rapidement le « Centro Spirituale della Madonna della Nova » - cela ne s'invente pas. C'est un grand bâtiment situé à l'extérieur de la vieille ville, à peine excentré sur les boulevards du sud de la ville. Sur internet, l'endroit a l'air d'accueillir tout à chacun, et pratique des tarifs défiant toute concurrence.

Évidemment, la réservation n'a effectivement pas fonctionné, mais ce n'est pas un problème : il y a effectivement des chambres de libre. La chambre, justement, est une fois de plus d'une hauteur sous plafond impressionnante. Le lit est matrimonial - impensable encore il y a peu pour un couple non marié, surtout dans un tel établissement ! Par contre l'évacuation de la douche est un peu bouché, le pommeau de douche aussi d'ailleurs.

Une fois propres et un peu reposés, nous repartons à pied cette fois-ci pour une soirée touristique à Ostuni. Encore une ville blanche ! Mais au cachet bien différent de celle de ce matin : plus vieille, ou plus rustique, peut-être. Très touristique, en tout cas : après avoir traversé des quartiers d'habitation tout ce qu'il y a de plus italien et plutôt vides de vie, la vieille ville attire la foule et bruisse de vie.

Effectivement, l'endroit est charmant - pour peu qu'on ait des jambes : rues en pente, escaliers, fortifications, ça monte et ça redescent, et ça remonte... Et dans tout cela, nous peinons à trouver un restaurant qui ne semble ni un attrappe-touriste, ni ne soit complet. Autant dire qu'on met du temps à se poser et qu'on parcourt la ville de long en large. Pendant ce temps, le soleil se couche et les éclairages publiques donnent une dimension toujours plus féérique à la ville.

Ostuni

Ostuni

Quand finalement nous choisissons un restaurant, plutôt par dépit que par choix d'ailleurs, nous comprenons rapidement que notre choix n'est pas bon. D'abord, le serveur est chiant. Ensuite, la carte n'est plus à jour - il faut la consulter sur internet, ce qui ne nous arrange pas avec nos téléphones français. Enfin, comme la carte n'est pas à jour, nous découvrons que le seul plat qui intéressait Antoine n'est plus proposé... Sur les conseils du serveurs, il se retrouve avec un plat de pâtes aux cime di rape - la spécialité locale.

J'avoue que nous n'avons jamais mangé un plat de pâtes aussi mauvais ! Et non seulement ce n'est pas bon, mais cela reste à la fois accroché aux papilles, et sur l'estomac. Pour faire passer, nous reprenons la balade, et cette fois-ci nous sortons de la ville fortifiée pour admirer les remparts.

Ostuni

Après quoi, il est grand temps de nous rentrer au Centro Spirituale... Quand nous arrivons, un groupe de gens sortent tout juste de la salle du restaurant - vu leur mine réjouie, nous avons presque quelques regrets de ne pas être restés manger sur place ! Mais nous avons fait le choix de visiter la ville, allez, nous ne sommes quand même pas là pour visiter le centre spirituel ! Juste derrière, un petit bar. Allez, nous poussons le vice à nous installer et demander un digestif dans ce très saint établissement.

Ostuni

L'homme qui était à l'accueil tout à l'heure arrive, et nous sert un amarro et un limoncello tout en discutant. Il s'éclipse et revient... avec une assiette garnie de petits encas frits. Il a décidé de nous faire oublier ce mauvais plat de pâtes ! Il enchaîne ensuite avec d'autres petits légumes, visiblement le cuistot d'ici connaît son métier... et finalement, nous avons même droit au dessert. Et un paquet de gauffrettes (bientôt périmées). Et deux paquets de bonbons (idem). Offerts par la maison. Avec le sourire. Et avec la papotte en prime : nous discutons avec un iranien installé depuis 8 ans en Italie. Il nous raconte que le mot « merci » n'existait pas dans leur langue, et que donc les iraniens disent « merci », en français. Il nous parle de ses projets d'avenir - peut-être apprendre le français justement, et filer au Canada. Nous passons un bon moment, et vraiment, l'iranien nous a sympathiquement sauvé la soirée, et pas seulement pour ce qui est du culinaire.

jeudi 3 sept. 2020, 20:32

Monopoli, etc !

Jeudi. Après une nuit difficile, la luminosité du petit matin nous réveille. Qu'on se le dise, en vacances nous sommes matinaux ! En deux temps trois mouvements, nous voilà prêts à partir, et zou, nous allons nous trouver un peu plus haut sur la route un petit recoin où garer partner et petit-déjeuner face au soleil levant. Vue sur Mattinata

Vue sur Mattinata

Au revoir Mattinata ! Nous espérons la revoir encore - une prochaine fois, une prochaine vie, à une prochaine, quoi ! Après avoir quitté le gargano vallonné, nous reprenons une route bien raplaplate qui longe à nouveau l'adriatique : la SS16. Nous découvrons de nombreux marais salants sur le chemin, et des dômes de sels près de Margherita di Savoia - nous ne savions pas que s'y trouvaient des salines.

Au niveau de Bari, nous rejoignons une voie rapide, mais pas pour longtemps : juste le temps de contourner cette grande ville. Nous arrivons bientôt à Polignano a Mare, jolie petite ville touristique sur mer. Sac sur le dos et appareil photo en bandoulière, nous voici prêts à faire les touristes : c'est officiel, les vacances commencent ici !

Polignano a Mare

Polignano a Mare

Polignano a Mare

Ce n'est pas la cohue, mais nous ne sommes pas les seuls touristes, ni même les seuls français à traîner dans le coin, c'est évident. La mer d'un bleu profond, les maisons bâties directement sur la falaise, les estivants massés sur la toute petite plage de galets, le petit centre qui affiche un message « masque obligatoire »... pas de doute, c'est mignon mais c'est aussi un piège à touristes ! Après avoir apprécié les rares vues sur mer, nous arrivons rapidement à la conclusion qu'à défaut d'une balade en bâteau ou d'un resto touristique dans une caverne sous-marine, la meilleure des choses à faire est : un petit tour et puis s'en vont.

Nous poussons quelques kilomètres plus loin à une ville, une vraie, touristique elle aussi, mais qui vit aussi : Monopoli. Les rues de la ville classique sont classissimes : en quadrillage bien droits, tout comme les façades. Près du port, nous trouvons le « Parcheggio communale gratuito » où laisser partner, et continuons à pied vers la vieille ville. Là, ce ne sont plus que ruelles tortueuses où l'on peut se promener dans la fraîcheur de l'ombre, les yeux encore éblouis par les pavés et les façades de pierres blanches. Une jetée, un château, une plage, impossible d'oublier que la vieille ville est entourée par la mer. Monopoli

Monopoli

Nous trouvons un petit restaurant avec une grande terrasse où manger sur le pouce une puccia. Un dernier tour, et nous voici repartis : direction plein sud vers Alberobello avant que le temps ne se gâte trop... Les nuages s'amoncellent, et plus nous entrons vers les terres, et plus ils sont menaçants. Le temps de trouver où se garer, d'approcher à pied vers le quartier historique de la ville où se trouvent les trulli, et voilà que l'abcès décide de creuver : violent orage dans les ruelles en pente, nous nous abritons rapidement sous un petit porche... celui de l'office du tourisme. L'endroit est tenu par un jeune homme qui ne sert plus à grand chose, puisqu'il nous propose d'utiliser booking ou un autre site pour trouver où loger ce soir. J'aurais pu arriver à la même conclusion sans son aide...

L'orage est déjà fini, et en quelques minutes le ciel est si bleu que sans l'humidité résiduelle sur le sol, on pourrait douter qu'il ait plu quelques instants avant. Sans compter que la chaleur du soleil fait maintenant s'évaporer les dernières pièces à conviction... C'est parfait une une promenade dans cet endroit incroyable. Alberobello

Alberobello

Après quelques courses pour avoir de quoi dîner, nous avons rejoint notre adresse pour ce soir : la Masseria Casa Busciana, environ 6 km au nord d'Alberobello. La ferme fortifiée est un beau bâtiment, et l'accueil est très sympathique - à vrai dire, on voit bien qu'ils sont soulagés de voir que les deux petits français parlent italien !... La chambre, elle, est étrange mais correspond bien en fait à l'idée qu'on peut se faire d'une place fortifiée : la pièce est gigantesque et la hauteur sous plafond d'au moins 5 mètres, mais les fenêtres sont inexistantes ! À tel point que la porte - basse et trappue - a été munie d'une vitre pour apporter un peu de lumière. La salle de bain donne sur l'autre côté du bâtiment, avec une vue sur les étables et le hangar qui abrite le foin.

À la ferme, nous visitons la salle de traite, puis marchons un peu dans la campagne - pas bien loin, mais assez pour vérifier qu'il n'existe aucun sentier ici : au mieux, des routes goudronnées très peu fréquentées. Un sentier des acqueducs mentionné sur internet s'avère même passer en fait dans une zone privée interdite d'accès. Quelques truli, quelques maisons abandonnées aux terrains à l'herbe séchée par l'été et aux figuiers verdoyants donnent des idées passagères d'installation où l'on s'imagine sur cette terre rouge qui semble tellement prometteuse.

Ce soir, nous dînons face à notre chambre, installés dans un petit salon d'été placé sur la terrasse. Taralli, encore et toujours ! Ils ne peuvent pas nous lasser - oh, ils nous manquerons bien avant avant qu'on ait eu le temps d'en manger assez. Avant de quitter le sud de l'Italie, nous prévoyons déjà d'en faire quelques stocks !

mercredi 2 sept. 2020, 20:32

Retour à Mattinata

Mercredi. Nous avons bien dormi sur ce parking quasiment vide situé en sortie de Fratta Terme. Pas de passage, peu d'éclairage public, nuit calme. Mais voilà que ce matin, des voitures arrivent et se garent juste à côté de nous, on entend des enfants, que se passe-t-il donc ici ? Nous n'avions pas vraiment vu la veille, mais un petit parc de loisirs ouvre ses portes ce matin, et il propose visiblement des services de garderie ou de sport pour les gosses du coin.

Cela nous rend matinaux, et c'est aussi bien : en Italie en septembre, le soleil se lève encore tôt, mais se couche toujours trop tôt. Nous prenons notre petit déjeuner à l'avant, et prenons la route vers 8h. Nous rejoignons l'autoroute au niveau de Cesena, et c'est parti ! Au programme de la journée, essentiellement de l'autoroute, tout le long de l'adriatique. La vitesse est assez régulièrement limitée, mais nous ne voyons pas de travaux en cours - peut-être sont-ils terminés ? Ou pas encore commencés ? La plupart des quelques autres voitures autour de nous ne tiennent pas compte des limitations, et je suis bien tentée de les imiter, mais comment savoir si les autovelux ne vont pas nous aligner contredense sur contredense ?...

Vers 11 h, nous sortons prendre une pause déjeuner à Giullianova. Un petit supermarché Conad situé en plein centre ville nous permet de faire renouer avec plaisir avec les pique niques à l'italienne : taralli, mortadelle, mozzarella, ... Nous en profitons aussi pour faire le plein de biscuits pour les petits déjeuner et les desserts. Miam ! Nous nous installons ensuite sur la plage, les fesses dans le sable pour déguster tout ça. Lunettes de soleil sur le nez et crême solaire obligatoires, ici on sent bien que c'est le sud.

Nous repartons vers 13 h, encore 2 heures d'autoroute et nous sortons à Foggia, direction Mattinata. Nous atteignons la petite baie vers 16 h, et nous garons directement au cimetière en bas de la ville, entre les plages et le centre. Un camper néerlandais s'installe, lui aussi a visiblement prévu d'y passer la nuit. Mais d'abord, un tour sur la plage de galets ! L'eau est frisquette, quelques italiens prennent encore le soleil, mais les lits de plage restant sont vides.

Un petit tour en ville, et nous retrouvons assez facilement la macelleria où nous étions déjà venus quelques années auparavant. Rebelotte, mais avec des produits de qualité : taralli, mortadelle, mozarella, ... un fruitier plus loin, et nous ajoutons quelques tomates et des fruits à nos emplettes. À notre retour, le néerlandais a disparu. Nous déplaçons Partner de quelques mètres pour l'orienter de manière à ne pas être gênés par l'éclairage public ce soir, et partons passer la soirée à la plage - dîner face au soleil couchant.

La plage de Mattinata

La nuit tombe, et fatigués comme nous sommes, nous allons discrètement nous coucher. À peine sommes nous en pyjamas, alongés à l'arrière, que des véhicules arrivent - quelqu'un s'approche, et il serait malvenu de confirmer notre présence... nous restons immobiles et silencieux. Une lumière se balade sur le tableau de bord, et repart - des policiers municipaux, à priori ! On sait maintenant pourquoi les néerlandais sont partis. Mais voilà, ça ne s'arrête pas là : des machines se mettent en branle, et font du barouf sur la route qui part vers la plage. Mais que font-ils donc en pleine nuit ? Nous les entendrons repasser plus tard dans la nuit...

mardi 1 sept. 2020, 20:32

SS Trinità et Parma

Mardi. La nuit a été pluvieuse mais voilà que tôt ce matin le soleil se lève dans un ciel bleu azur lavé de toute imperfection... Au sanctuaire du « mont sacré de la sanctissime sainte trinité de Ghiffa », nous sommes seuls face au panorama du lac, entourés des différents bâtiments : église, baptistère, déambulatoire. Un cadre luxueux qui convient parfaitement à notre modeste petit déjeuner de biscuits et jus d'orange.

Vue sur lac depuis le sanctuaire

Des panneaux semblent indiquer que l'endroit a fait l'objet d'une rénovation, sans doute des fonds européens ont-ils trempé dans cette affaire... mais ça, c'était avant : pour le classement du site patrimoine mondial de l'UNESCO en 2003. Le temps a passé. Pour un mardi 1er septembre, tout a l'air un peu trop calme pour être encore vivant. Le bar restaurant n'a peut-être même pas ouvert de l'été...

Cependant, quelques promeneurs s'aventurent par ici, visiblement des autochtones, souvent accompagnés de leur chien. Il faut dire que le sanctuaire est en bordure d'une réserve naturelle nationale, étrangement nommée speciale. Pas très grande, mais incroyablement située à deux pas du lac majeur, elle protège essentiellement un domaine forestier parcouru par des sentiers. Nous en avons emprunté un qui boucle derrière le sanctuaire pendant environ 2 heures (de 7h à 9h).

Vue sur le lac depuis un sentier

La forêt n'est pas extraordinaire mais calme, et elle offre quelques rares vues sur le lac depuis les hauteurs. À notre retour, nous visitons une dernière fois le sanctuaire avant de quitter définitivement les lieux.

Le chemin de croix du sanctuaire

Il est temps de prendre la route, mais dans un premier temps nous jouons encore les touristes : inutile de se presser quand la route longe le lac majeur... nous profitons du paysage tout du long, jusqu'à Arona où nous entrons dans les terres - zones commerciales, et bientôt : autoroute. Nous filons tout droit vers Milan, que nous contournons pour arriver à Parme vers 13h30.

Nous garons Partner dans un étrange garage aérien - l'accès se fait via une construction cylindrique sur 3 étages qui rappelle plus facilement l'imaginaire américain qu'italien. Le « parcheggio DUS 150 posti » a l'avantage d'être situé au nord du boulevard qui encercle le vieux centre. A nous Parme !

Nous trouvons rapidement la cathédrale, sans avoir rencontré ni âme qui vive, ni négoce (alimentaire en particulier) intéressant. La cathédrale par contre vaut le détour ! Extérieur brique, mais intérieur richement décoré, peintures et mosaïques...

Parma

Parma

Nous poursuivons et atteignons le centre ville, celui qui vit... Palais, grands bâtiments, musées, et artères commerciales... tout pourrait être parfait, mais ce n'est plus l'heure de manger. Les restaurants ferment, mais les charcuteries ne sont pas encore ouvertes ! Avant de mourir de faim, nous nous rabattons sur une glace artisanale. Après cette très rapide visite, nous retournons chercher Partner, payons le parking, et allons pour sortir... mais la barrière ne se lève pas. Ah. J'appuie donc sur le bouton « appel »... Entre temps, une autre voiture s'est positionnée derrière nous et attend elle aussi de sortir. S'en suit au moins 5 minutes de parlementations avant que notre interlocuteur ne daigne lever la barrière. Nous quittons Parme vers 16h avec une mauvaise impression sur la ville qui pourtant n'est liée qu'à cette expérience.

Nous reprenons l'autoroute jusqu'à Forli. Nous avions initialement pour projet de marcher dans cette région vallonnée, et finalement nous espérons maintenant surtout y trouver un bon endroit pour dormir. Pour ce faire, nous quittons les grandes routes... Arrivés du côté de Predappio, nous empruntons une route qui grimpe sévère vers une double indication prometteuse : « Rocca delle caminate » et « Santuario della Beata Vergine ». Cependant une fois là-haut, ce n'est pas la même histoire qu'hier soir. Les sites indiqués sont fermés, la route qui les longe est relativement passante, et il n'y a pas de parking. Il est 18h30... Nous garons malgré tout Partner dans l'optique de passer la nuit : le plus à plat possible, avec vue vers le panorama. Puis nous partons nous promener un peu... nous suivons une route en gravillons qui offre une belle vue.

Vue sur les colines

Finalement, nous trouvons l'endroit trop passant et mal adapté, et tentons notre chance plus loin. Sauf que plus loin, c'est partout toujours compliqué ! Le soleil s'est couché, il ne reste plus qu'une lumière résiduelle... Nous trouvons vers 20h, in extremis, un parking tranquille et pas trop éclairé dans la petite ville de Fratta Terme. C'est pas glamour, mais ça fera l'affaire !

dimanche 30 août 2020, 20:32

Pont’ en mode covid proof

C'est finalement Marie-No et Jeanfre qui font les frais de notre petit incident de pneus, car nous avions prévu de faire un arrêt un peu plus long chez eux. Mais voilà, c'est dimanche matin et non pas samedi que nous reprenons la route.

Le temps est maussade au départ d'Orléans (vers 9h20), et il devient assez vite excécrable. Le thermomètre de Partner est descendu aux alentours de 15°C sur la route... et encore plus bas quand nous sommes arrivés un peu trop tôt sous une bonne pluie à Port Titi. Un peu trop tôt, car vers 14h30, vous pouvez être sûr que c'est l'heure de la sieste ! Mais pour aller plus vite (que d'habitude) une fois n'est pas coutume nous nous sommes fendus d'un petit tronçon d'autoroute payante entre St Hilaire et Besançon : 25 € qui font gagner une ou deux heures de temps.

Port Titi frisquet

Nous avons en tout cas une bonne après-midi devant nous. Nous sommes accueillis par des masques, hop, nous aussi sommes masqués, ça va être compliqué... tout est désinfecté, nous avons une petite serviette à nous pour s'essuyer les mains, on ne mélange rien, mais au fait... vous savez qu'au bout d'une heure dans la même pièce, tout ce cérémonial ne sert plus à rien ? Allez, on aère.

Port Titi chaleureux

Malgré la paranoïa ambiante, cela ne nous empêche pas de bûcher un peu : au programme, les newsletters. Et bien sûr, la papotte, l'apéro, le dîner, et un petit feu... Nous dormons ce soir dans l'extension du chalet - nous l'avions déjà étrennée, mais c'est vrai que cela a déjà changé !

Le lendemain, lundi, nous prenons le temps de déjeuner à nouveau ici, avec Christophe en guess star. Toujours aussi en forme, toujours aussi dynamique !

C'est à 13h20 que nous quittons finalement Port Titi. Notre premier arrêt est traditionnel : la station service d'intermarché juste avant la frontière suisse. Le second, c'est justement à la frontière, pour acheter la vignette. Le troisième, c'est plus fort que nous : un petit passage par la Migros de Vallorbe... et hop, un peu de chocolat suisse dans le package !

Il est temps d'attaquer sérieusement la route. Cette année, grâce à notre destination non-dolomitique, nous évitons à nouveau le Brenner : nous piquons vers le lac Léman, puis continuons sur l'A9 : d'abord droit vers le sud, et zou, plein est. L'autoroute s'arrête là, mais nous continuons sur le réseau secondaire... À Brig (il est 17 h), nous quittons la vallée pour attaquer le Simplon. Le temps est toujours aussi mauvais que la veille, et plus nous montons et plus la température baisse... logique, bien sûr. Jusqu'à ce que les gouttes de pluie deviennent des flocons, et que les bas côtés se recouvrent de blanc. C'est pas un peu tôt pour la saison ?

Un bref arrêt au Simplon, et voici qu'on redescend : sur notre chemin, Domodossola (vers 18 h) - nous suivons en fait la ligne de train de nuit thello que nous prenions avant... Nous continuons la descente et arrivons au Lago Maggiore du côté de Verbiana. Il ne reste plus qu'à savoir où dormir... Antoine repère sur la carte OSMand un espace assez naturel qui pourrait nous convenir, et tente de me guider jusque-là - ce n'est pas simple, car dès qu'on quitte l'unique route qui fait le tour du lac, les rues ne sont plus que des ruelles qui grimpent directement dans la pente...

Après quelques hésitations, nous trouvons notre chemin, et surtout le parking. Un mini camper est déjà installé - ce sont des allemands. Deux ou trois autres petites voitures ne devraient pas tarder à s'en aller... Nous descendons nous dégourdir les jambes et découvrir les lieux.

Nous n'avons rien trouvé de mieux que de dormir dans un sanctuaire : le Sacro Monte della SS Trinità di Ghiffa. Ce soir, il fait un peu frisquet, mais avant que la nuit ne tombe nous visitons les quelques bâtiments et jetons un oeil sur le panorama : vue sur le lac majeur... avant de redescendre installer Partner pour la nuit, et manger au chaud dans la voiture.

vendredi 28 août 2020, 20:32

Top départ... catastrophe !

En mars, comme tous les français, nous sommes restés enfermés chez nous - ce qui, sur notre terrain, nous laisse encore pas mal de liberté. Avril et mai ont été magnifiques, nous avons pris le soleil et avons jardiné comme jamais... Juin nous a vu hésiter : nous serions bien partis pour une aventure à vélo, mais les campings étaient-ils vraiment ouverts ? Nous avons laissé passer notre chance, et sommes restés bretons tout l'été.

Mais nous avions déjà en tête de partir en septembre, « quoiqu'il en coûte » (selon la formule consacrée). Covid ou pas, nous aurions nos vacances ! Nous avions l'impression cependant qu'il ne fallait pas trop traîner : bientôt, tout se refermerait... il fallait passer la frontière avant que cela ne devienne n'importe quoi.

Nous avons contacté Milos - pouvait-il nous héberger ? Et là, surprise. Tous les italiens étaient en vacances dans les montagnes, peut-être même tous dans les Dolomites... les plages, les villes d'art étaient vides, mais les montagnes étaient surpeuplées. Pour nous donner un aperçu des dégâts, Milos a joint la photo aux paroles.

Faire la queue sur les sentiers

Milos nous a conseillé de ne pas venir avant la rentrée des classes italiennes, c'est-à-dire la mi-septembre. Ha. Nous avons écouté, et décidé de découvrir en attendant une nouvelle partie de l'Italie. Après quelques hésitations, nous avons opté pour la zone la plus lointaine que nous pouvions imaginer : les Pouilles ! Il faut dire que notre bref passage à Mattinata nous avait particulièrement marqué... nous avions envie de longer la côte adriatique à partir de là.

Côté formalités COVID, l'Apuglia demandait une déclaration à transmettre par mail à l'organisme équivalent à l'ARS local. Ce qui fut fait avec une imprécision notoire, car nous n'avions pas de point de chute : nous avions prévu dormir en Partner, et d'aviser ensuite, une fois dans les Pouilles.

Vendredi 28 août : à 11h20 nous quittons enfin notre chez nous... Enfin, car nous ne sommes pas sortis de chez nous depuis début janvier. Nous avons vraiment envie de bouger ! Nous arrivons à Orléans vers 17h20... Il ne reste que 300 mètres pour atteindre la maison des parents quand dans la rue juste avant, paf et pfiiiiiit, nous avons serré partner un peu trop près d'un trottoir mal fichu et nous voilà avec DEUX pneus creuvés.

On gare Partner en vrac sur le trottoir - juste après l'endroit fatidique ! - et on termine à pattes. Chez maman, un petit coup de téléphone à l'assureur et hop, un dépanneur vient chercher la voiture. Si on veut repartir rapidement (nous avions de partir dès le lendemain matin...), il nous faut trouver un garage qui remplisse trois conditions : ouvert le samedi, qui ait deux pneus 195/65 R15 en stock, et qui puisse prendre la voiture en charge dans la journée. Le dépanneur nous propose de garder la voiture chez lui cette nuit, et de la déposer le lendemain au garage qu'on aura trouvé...

Le modèle recherché...

Nous voici donc en train de faire la liste des garages alentours... le lendemain samedi à 9h, nous commençons la journée au téléphone, vérifiant les garages listés la veille, l'un après l'autre. Certains ne sont pas encore ouverts, d'autres n'ont pas les pneus en stock, ... le stress monte. Assez rapidement cependant, c'est « profil + » qui répond par la positive à toutes les questions. On a un champion !

Et comme il est à l'autre bout de la Loire, près du pont de l'Europe, on se paie même le luxe de s'offrir une balade à pied pour aller récupérer Partner (et nous alléger de 150 €, ouf, ce n'est même pas excessif - en tout cas moins cher que dans notre campagne). Dans l'après-midi, on refait une balade le long de la Loire, mais vers l'autre côté, vers Combleux - c'est plus nature, et puis c'est là-bas qu'on peut trouver Denise... Ce qui fait que finalement, cette journée n'est pas perdue ! Inattendue certes, mais pas perdue. :)