Dolomiti Geeks

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature.

mercredi 16 sept. 2015, 22:22

La Carinthie

Malgré ces quelques belles journées passées en Slovénie, nous prévoyons de quitter le pays prématurément, alors que nous n'avons même pas épuisé la moitié des balades prévues initialement... il faut dire que le mauvais temps s'installe et le verdict des applis météos est sans appel : les alpes slovènes seront sous la pluie les jours qui suivent. Elles annoncent du beau temps beaucoup plus au sud (à la hauteur de Dubrovnic), ou à peine plus au nord.

Or, sur notre carte de la Slovénie, la région limitrophe de la Carinthie, située en Autriche, nous intrigue : elle représente une concentration tout à fait exceptionnelle de lacs, d'églises, et... de campings ! Avec l'appui des prévisions météo clémentes, nous nous décidons donc à parcourir la petite centaine de kilomètres qui nous en sépare.

Aux alentours de midi, nous visitons donc Klagenfurt, une ville très baroque et art nouveau aussi, comme Ljubljana, mais qui nous semble beaucoup plus guindée et froide... en moins de 30 minutes, on a déjà envie de repartir. Un petit détour par l'office de tourisme s'avère absolument inintéressant et même déplorable : il n'est habilité qu'à nous donner des indications sur les hôtels de la ville, mais rien sur les lacs et leurs campings qui sont pourtant à moins de 10 km... nous repartons fâchés avec cette ville.

Il ne nous faut pas longtemps pour rejoindre un des principaux lacs, le WörtherSee, et le longer jusqu'à un site des plus touristiques, Maria Wörth, où se dresse une petite église (et son cimetière très croquignolet) en bord de lac et où on pense trouver plus d'informations...

Maria Wörth

Mais rebelotte : on peut nous indiquer deux campings qui dépendent de la commune et qui donnent sur ce grand lac, par contre pour les autres, rien. Or, ce grand lac ne nous plaît pas : ça sent le vieux tourisme de luxe un peu rance, et surtout, il n'y a aucun accès à l'eau, car tous les bords du lacs ont été privatisés ! Rien que l'appercevoir et avoir une petite vue est compliqué. Et partout des panneaux "verboten" : se baigner dans le lac, s'asseoir sur une pelouse, ... il faut visiblement avoir payé sa petite maison avec son accès à l'eau pour faire ce qui est interdit au commun des mortels.

L'Autriche commence passablement à nous ennuyer, on se demande ce qu'on est venu faire ici ! Nous repérons un lac plus petit à quelques kilomètres au sud, alors nous continuons notre chasse au camping... mais là encore, nous sommes déçu : ce lac aussi a fait l'objet d'une privatisation, et le camping est en fait un immense parking à camping cars, ce qui semble être la définition du camping de nos jours, ou au moins dans ces régions.

Nous poussons donc encore plus loin, vers l'ouest cette fois-ci, et le premier camping qu'on croise est en fait... un camp scout ! Les infrastructures sont en dur mais fermées, on passe notre chemin, pour finalement trouver un camping complètement vide et très nature (voire même peut-être naturiste, pour ce qu'on en a compris) près du FaakerSee. Le tenancier est un vieil autrichien qui ne parle rien d'autre que l'allemand - c'est assez triste de penser qu'on a beau parler anglais, italien et même français, c'est quasi impossible de communiquer -, mais bon, on comprend quand même qu'il faut débourser 22 euros pour la nuit (vous trouvez pas ça cher, vous, pour juste un carré de pelouse et un accès à des douches ?!).

A peine Hubba Hubba installée, nous allons faire une petite balade de fin de journée pour aller voir le coucher du soleil sur le lac, qui est à moins de 2 km... mais pour appercevoir autre chose que des campings, des bungalows et des hôtels, il a fallu marcher encore pas mal de temps... et l'éclaircie n'était pas glamour : si on peut appercevoir le lac, c'est que la route passe juste à côté.

Faaker See

Après ça, nous avons cherché de quoi grignotter... mission quasi-impossible, mais heureusement le seul restaurant indiqué sur la carte de l'application maps me était ouvert. Sauf que rien ne nous inspirait ! Alors nous nous sommes contentés de siroter une pinte de bière locale avant de nous en retourner au camping dans la nuit noire, à la seule lumière de notre frontale, par le même chemin qu'à l'aller : à travers les marrais et la forêt. Vous pensez bien qu'on ne s'est pas couchés le ventre vide : nous sommes un brin prévoyants et le coffre de schénic était rempli de victuailles ;)

A part deux autres couples, eux-aussi en tente, personne au camping : la nuit a été extrêmement calme, mais au petit matin, en plus du pépiement de nombreux oiseaux, nous avons été surpris d'entendre en bruit de fond l'autoroute qui passe à l'autre bout de la vallée...

mardi 15 sept. 2015, 21:26

Lac de Bohinj

Aujourd'hui nous repartons à l'aventure... l'appel de la nature ! Destination, le lac de Bohinj, tout proche de celui de Bled, mais enchâssé dans des montagnes sauvages. Assez rapidement, on se rend compte qu'il a la préférence des français, qu'on croise un peu plus nombreux par ici (ok, mes stats n'ont sans doute pas un panel significatif, vu qu'on n'y a vu que deux voitures, et que ce sont les seules qu'on ait croisées de tout le voyage !...).

En chemin, on passe d'un temps relativement ensoleillé à Ljubljana, à un temps franchement maussade voire encore un peu pluvieux, mais comme annoncé par la météo, le temps qu'on rejoingne le lac, les nuages laissent entrevoir une éclaircie qui va durer toute l'après-midi. L'aspect des lieux porte néanmoins les stigmates d'une récente pluie des plus violentes : la rivière qui sort du lac est une furie, et le lac a visiblement monté d'un bon mètre, recouvrant les pontons et les quelques bancs offerts aux promeneurs...

Bohinj

L'eau n'en est pas moins magnifique, et nous prenons le temps de suivre la route jusqu'à l'autre extrémité du lac, histoire de découvrir le camping - son état très "humide" nous conforte dans l'idée de passer ce soir la nuit dans un établissement "en dur" et un peu plus éloigné de l'eau !

Malgré tout, nous tentons la randonnée des gorges de la Mostnica, la rivière toute proche. Après quelques centaines de mètres, nous arrivons à la cahute du parc qui fait payer l'entrée... elle est fermée ! Le chemin est barré avec la mention "flooded". Hum, nous hésitons, et attendons de voir ce que fera le couple allemand que nous venons de dépasser... ils enjambent ? ils y vont ?... On se promet de faire demi-tour si ça devient dangereux, et hop, on leur emboîte le pas !

Mostnica

Le chemin est effectivement souvent envahi par l'eau, mais reste praticable... bien qu'à chaque pas, il faille faire attention à ne pas glisser, c'est sans autre danger que de mettre un peu le pied dans l'eau. Par contre, pour la rivière réputée pour son eau cristaline d'une couleur vert émeraude, il faudra repasser ! C'est un énorme torrent en mode "dévastation" qu'on contemple depuis le chemin... et quand après près de 2 heures de marche on arrive enfin à la cascade en amont, elle est juste impossible à approcher sans se faire copieusement arroser : d'après les photos qu'on trouve en ligne, son débit a facilement été multiplié par 100 !...

Pour conclure cette belle journée très acquatique, nous jouons la sécurité du sec et prenons une chambre à l'hôtel Tripic, et dînons dans un petit rade joliment décoré qui sert des plats locaux : ce sera l'occasion d'essayer le Žganci, une sorte de polenta à base de farine de sarrasin, accompagné de kislo mleko, un yaourt un peu aigre qui fleure bon la vache... Antoine lui préfère choisir un écrasé de pommes de terre avec lard et oignons, le tenstan krompir. Dans les deux cas, un régal !

lundi 14 sept. 2015, 21:26

Ljubljana

Alors voilà, aujourd'hui nous sommes à la ville ! Heureusement cette capitale tient plus de la ville de province, et grâce à son centre entièrement piéton, nous apprécions la balade... car oui, nous sommes devenus allergiques à la foule et au bruit !

Ici, tout le monde semble très détendu : parapluie à la main (ce matin, il pleut toutes les 10 minutes), ça se balade à pied ou à vélo, et personne ne semble pressé... d'ailleurs, même sur la route le slovène n'a pas l'air stressé : contrairement aux italiens, ils ne vous collent pas au pare-choc, et devant vous, ils respectent les limitations, voire... ils roulent moins vite !... incroyable.

Ljubljana

L'architecture est un mélande de baroque et d'art nouveau, c'est propret et accueillant... Pour continuer dans l'international suite au burger d'hier soir, nous déjeunons d'un falafel trouvé dans Trubarjeva cesta, et que j'ai trouvé meilleur que ceux du Marais à Paris ! :P Un truc rigolo, avec ce petit pays, c'est que ce snacking a la prestigieuse adresse http://www.falafel.si/ ! Le soir, on a fait encore pire : chicken dips et wings dans un bar-snacking très bobo ! Hey bien, la junk food, quand elle est bien faite... c'est bon :)

Autour des repas, on a quadrillé la ville, sa rivière, ses parcs et ses monuments de long en large, et même envisagé de revenir y passer quelques mois... affaire à suivre ? Ah, mais d'abord, il faudra apprendre quelques mots de slovène. Et ça, c'est pas gagné !

dimanche 13 sept. 2015, 21:26

Autour de Bled

Hier soir, nous avons constaté à nos dépends que nos voisins anglais s'étaient trouvé des compatriotes... et picolaient allègrement et bruyament, et ce à 40 m de notre emplacement à plus de 22h. Et personne ne leur disait rien ! Incroyable. Les vieux allemands s'étaient réfugiés dans leur superbe Kamper, et le jeune couple en rando-vélo arrivé en soirée ne mouftaient pas dans leur micro-tente. Heureusement, à ma première remarque, la petite assemblée s'est calmée puis même dispersée pour aller se coucher. Ouf.

C'est donc bien reposés qu'on a plié Hubba Hubba ce matin, pour commencer la journée par une petite balade avec vue sur le lac : à peine quelques centaines de mètres près du camping, un sentier indiqué "Mala Osojnica" vous fait prendre rapidement de l'altitude (y compris via un long escalier en métal de 88 marches !) pour atteindre un petit espace à la vue dégagée. Les deux sites suivants de la balade en boucle sont soit un peu trop haut (du sommet Velika Osojnika, 756 m) soit un peu moins bien orientés (Ojtrica, plus facile à atteindre depuis le lac pour les gens pressés).

Bled

Ensoleillé en début de matinée, cela s'est ensuite couvert... à commencer par les montagnes au fond, qui se perdaient dans les nuages ce jour-là. Pour déjeuner, nous avons rejoint le lieu de notre 2e balade de la journée, situé à quelques kilomètres seulement : les gorges de Vintgar.

Explorées il y a deux siècles, elles ont fait immédiatement suite à celle-ci (en moins de deux ans !), l'objet d'une installation de pontons en bois pour en faire une attraction touristique majeure de la région.

Vintgar

L'eau est limpide et d'une couleur émeraude, on y voit les truites jouer dans les courants, et tellement de touristes maltraiter leur smartphone (ou pire, leur tablette) pour immortaliser leur visite... tiens, les selfie sticks ne semblent pas encore être arrivés jusque là !? Mais il suffit d'un petit rayon de soleil pour que l'endroit redevienne magique... en plus, j'adore prendre des photos de ponts ! Allez, moi aussi j'ai fait ma touriste tous les 5 mètres... ;)

Nous reprenons la route, direction : la capitale ! A nouveau, et comme à notre habitude, par les routes les moins directes... nous avions quasiment atteint notre objectif avec une navigation à l'ancienne (comprendre : à la carte papier) que PATATRAS ! Des travaux et une déviation nous éloigne de la route... après avoir tenté la méthode "au flair", il a bien fallu sortir l'iPhone et l'application de cartes offline que nous avions pris soin de télécharger : maps me. C'est une merveille, je vous la conseille !

Voilà, une fois installés au Bit Center Hotel (couplé avec une salle de fitness et ... un gymnase de badminton !), nous reprenons schénic pour quelques minutes, histoire de nous approcher du centre ville, complètement fermé aux voitures. Un bon point pour Ljubljana ! Dans une rue animée sur le bord de la rivière Ljubljanica, nous dînons d'un bon burger (le mien est aux truffes) en terrasse d'un pub anglais (car tristesse, les italiens ne savent pas faire les burgers...) accompagné d'une grande bière : cette fois-ci nous testons l'autre marque nationale, la Laško (ça se prononce "Lachkôh"). Ah, le meilleur ? A peine le prix d'un Mac Do.

samedi 12 sept. 2015, 21:26

Kofce et Veliki Vrh

Après une nuit très fraîche et bien peu confortable - c'est le moins qu'on puisse dire des matelas Décat' -, nous avons commencé par admirer le lac tel qu'on le voit du côté du camping : sa petite île, son château sur les hauteurs, et de la forêt... partout. Calme et serein.

Bled

Puis nous avons pris la route vers Trzic pour une randonnée trouvée sur le blog de Slovénie Secrète. Cela a été l'occasion de constater que les indications sont particulièrement parcellaires sur les sentiers : des panneaux et des marquages il y en a, certes... mais pas à toutes les bifurcations !

Après avoir tenté de suivre à la lettre les indications du blog, nous avons finalement garé schénic au début d'une "route" forestière (qui ne devrait pas mériter le nom de route, et ne s'emprunter qu'avec un tracteur) qui indiquait notre destination : Kofce (ça se prononce "Koftsé").

Ces deux premières heures de rando pour arriver au refuge de Kofce sont plutôt inintéressantes : une forêt pas particulièrement charmante, un sentier (c'est-à-dire la route forestière défoncée) particulièrement désagréable, et... à notre arrivée, une vingtaine de voitures qui vous laissent penser que tous les slovènes - pourtant très visiblement sportifs - ne se donnent pas la peine de marcher pour arriver là...

Jota

Allez, on ne se laisse pas abattre et on tente la confrontation avec le déjeuner slovène typique... comme il n'y a pas de carte, nous choisissons au parfait pifomètre deux plats (un seul pour deux aurait largement suffit) : l'un sera le Jota (une sorte de soupe à la choucroute... non, moi non plus je ne pensais pas que ça existait), l'autre, du Pasulj, encore une soupe mais aux fayots... le tout accompagné d'une "demi-saucisse" chacun. Et oui, sur la photo, c'est bien une demi-saucisse. Chacun.

Vous pensez bien qu'après ça on avait un handicap de poids pour la suite de la rando, qui devait nous porter 500 m de dénivelé positif plus haut : comme si on nous avait ajouté 26 kg dans le ventre... Ceci dit c'était bon, surtout accompagné d'une des deux bières locales.

Veliki Vrh

Du coup, à peine atteint le premier sommet (Toplar, 2000 m... 500 m de montée depuis Kofce, qu'on a mis un temps monstrueux à couvrir - pas loin d'1h45) nous n'avons pas demandé notre reste : quelques photos, et nous sommes redescendus au refuge. Tant pis pour le Veliki Vrh !

D'ailleurs, contrairement à ce que dit le blog, cette partie du sentier n'est pas si accessible à tous, c'est plutôt de niveau "E" (excurisioniste, comme disent les italiens - un peu plus engageant physiquement que la balade touristique) ou "grade 2" (ça c'est la notation à l'anglaise : terrain caillasseux avec dénivelé et/ou de la grimpe) si vous n'êtes pas un marcheur un peu aguéri, vous pourriez être surpris par les passages les plus escarpés !

Toute la journée, le temps est resté au beau fixe, et grâce à cette belle balade, nous en avons bien profité ! Sur le chemin du retour, nous avons fait quelques courses in extremis à un Spar pour grignotter plus léger le soir (beurp), et aussi trouver un matelas supplémentaire pour madame... la clé du confort pour notre seconde nuit dans Hubba Hubba !

vendredi 11 sept. 2015, 15:26

Go SLO !

On a beau vivre dans des paysages de rêve, on a parfois envie d'aller voir ailleurs. Et là, ça nous a pris sans prévenir, alors que le temps fraîchissait et que notre esprit était encore à l'été... Notre méconnue voisine la Slovénie nous faisait de l'oeil, et finalement nous ne connaissions pas grand chose d'elle, à part ses forêts et ses ours...

Alors voilà, on a commandé la carte routière (parfois, je fais un peu les choses à l'ancienne, et le papier ça m'aide mieux à localiser qu'un bout d'écran zoomé - surtout quand les bleds ont des noms incompréhensibles comme en Slovénie !), et un guide Cicerone sur les randos dans le Parc National du Triglav (les petites alpes de type dolomitique locales), et sitôt reçus par la poste, sitôt on chargeait les sacs dans le coffre de schénic... zouh, c'est parti !

Parce qu'on est adeptes du slow, on a choisi de ne pas prendre les autoroutes : cela nous a valu quatre heures de trajet à travers la longue vallée du Cadore (de Longarone à Lozzo di Cadore), puis celle de l'Alta Val Tagliamento, dans le Frioul, pour passer finalement la frontière à Tarvisio, et d'atteindre notre première étape slovène : Kranjska Gora.

Le style de la petite ville est très pitoresque, avec un côté slave - l'est, quoi ! -, très soigné, et encore très rural malgré la présence évidente de toutes les commodités et technologies les plus actuelles - comme du wifi en accès libre à tous les bars et restos...

Après un pic nic au taboulé (notre petite marotte culinaire franchouillarde de l'été), nous avons commencé par aller voir un petit lac qui a la particularité d'être formé par de l'eau souterraine ressurgissant à la surface par des petits geysers - rien de spectaculaire, hein ! Juste une curiosité géologique rare.

Lac

Le site est sympathique, assez naturel malgré la proximité avec la route de la vallée... le principal inconvénient c'est qu'elle fait bien trop de bruit pour profiter pleinement du lieu. Je n'ose pas imaginer en pleine saison ! Bref, vous pourrez voir ici une photo un peu plus inspirante, la saison, la météo et le contre-jour ne nous ayant pas permis de faire mieux...

L'après-midi était déjà assez entamé pour qu'on ne se lance pas dans une grosse randonnée, alors nous avons choisi au pied levé dans notre très utile guide "The Julian Alps of Slovenia" (oui, en anglais, édité chez Cicerone - comme mes annuaires de balades et via ferratas dans les Dolomites !) une balade plus courte (indiquée à 3 heures de temps) dont le départ se situait à proximité : celle qui permet d'aller voir la "Martuljek Slap". Incompréhensible, je vous dis.

Alors, une "Slap", c'est une chute d'eau - et la Slovénie, c'est vraiment un pays d'eau ! Cascades, torrents, gorges, lacs... il y en a partout, et toujours avec un sentier et parfois même des installations pour aller les visiter au plus près. Il y a aussi beaucoup de grottes et de rivières souterraines, mais nous n'avons pas poussé l'aventure jusque là... la prochaine fois ?

Gorges

En attendant, après quelques minutes à peine de marche, le chemin de cette balade nous a fait longer un torrent qui coulait au fond d'une belle gorge illuminée en contre-jour... après une belle flopée de marches et quelques ponts, nous avons pu admirer une première Slap de 29 m de haut, puis après un effort bien plus important (les sommets ont beau être moins hauts que par chez nous, mes jambes ont apprécié le degré de la pente, deux jours après notre montée au Bedin !), nous avons atteint la Slap principale, qui s'écoule sur 130 m, sur trois étages de chutes...

La fin du parcours comprenait d'abord quelques câbles et marches accessibles à tous, puis un câble qui aurait mérité un baudrier pour plus de sécurité au vu de l'exposition, et aussi deux mains valides... ce qui n'était pas mon cas : mon majeur gauche n'a toujours pas récupéré de sa rupture des ligaments, et est toujours enfermé dans son atèle. Il faudra revenir pour aller voir de plus près le 2e étage de cette immense chute !

Une fois retrouvée schénic, nous avons repris la route vers Bled : c'est le nom d'une petite ville et de son lac éponyme, tous les deux extrêmement touristiques. Nous avons choisi de planter pour la première fois notre toute nouvelle tente, la magnifique Hubba Hubba, dans le camping situé sur la rive ouest, à l'opposé de la ville. Au calme ! A 21h30, tout était déjà très silencieux... alors nous non plus, nous n'avons pas fait long feu !

mardi 8 sept. 2015, 19:26

La tête dans les nuages

Aujourd'hui, nous relevons le défi et allons dormir au bivouac situé 1600 m juste au-dessus de chez nous ! Pour cela nous chargeons nos sacs d'environ 8 kg de matos chacun : sac de couchage, de quoi avoir chaud (à cette altitude, on prévoit une nuit à 0° C dans un abri non chauffé), un dîner et un petit déjeuner, et 2 litres chacun d'eau ou jus de fruit... sans compter le petit extra de Vov pour la soirée ;)

Les prévisions météo de l'arpav sont encourageantes, signalant seulement quelques nuages aux heures les plus chaudes de la journée... alors nous partons avec l'espoir de pouvoir admirer dans le silence des sommets un ciel étoilé sur fond de nuit noire, aussi clair que celui d'hier soir : sans un seul nuage !

Aller : départ de Pradimezzo (873 m) : 15h00 
Etapes 
- Pont de le Roe : +30 min
- Point de vu sur Cence : +30 min
- Casèra del Torcol (1382 m) : +20 min
- Arbre abattu : +30 min
- Casèra Ambrosogn (1700 m) : +15 min
- Au pied des roches de la Cime d'Ambrusogn : +55 min
- Forcella Besàusega : +20 min
- Sentier "suspendu" : +30 min
Arrivée au Bedin (2210 m) : 19h00 

Au vu du poids que nous devions balader sur le dos, Antoine a pensé à nous équiper de nos bâtons téléscopiques, que nous avions laissé prendre la poussière pendant tout l'été, et que j'imaginais déjà ne ressortir qu'avec la neige et les raquettes... Quelle bonne idée ! Ils ont sans doute sauvé la vie de nos genoux ! ;)

Arrivés aux alpages d'Ambrosogn, le soleil menaçait de se coucher derrière les cimes de Pape : nous avons donc poursuivi notre chemin, et continué à prendre de l'altitude pour compenser la chute du soleil ! Nous avons ainsi réussi à maintenir l'écart (tout relatif) entre lui et les montagnes jusqu'à la Forcella Besàusega, où nous sommes arrivés en même temps que les nuages...

Ils étaient tous fins mais certainement assez gorgés d'eau pour faire cet étrange arc en ciel arrondi. Je ne voudrais pas prendre la grosse tête, mais c'est mon ombre qu'ils entourrent sur cette photo !...

Arc en ciel

Derrière nous, deux acharnés nous ont rejoint puis dépassés (l'un d'eux s'est même plaint que l'autre le ralentissait...) : nous avons donc passé la nuit avec eux au Bivouac. Le plus âgé, Daniele, se targait d'avoir déjà fait cette randonnée en deux heures ; le plus jeune, Sebatiano, qui était peut être bien son fils, était déjà content de la faire en trois... et nous, nous étions déjà contents de la faire en quatre, comme indiqué sur le panneau tout en bas !...

Sitôt engagés sur le dernier tronçon du sentier, sitôt le temps a changé... les nuages se sont précipités sur nous, masquant les falaises vertigineuses, et quand nous sommes arrivés au bivouac, il n'y avait rien d'autre que lui à voir... pas de panorama, pas de soleil couchant : de toute la soirée, et de toute la nuit, nous n'avons vu que la brume.

Pour nous occuper, nous avons joué à un jeu de carte italien des plus stupides, basé quasiment uniquement sur la chance à la distribution des cartes : la quarantena. Le principe est simple : deux jeux complets de cartes "françaises" mélangés, 13 cartes en main, une pioche, et une carte retournée sur la table pour initier le tas de la défausse.

Il faut poser des "tris" (trios de carte, comme une suite de trois cartes - ou plus ! - de même couleur, ou un brelan, voire un carré), dont la valeur totale des cartes doit être de 40 points la première fois, pour "ouvrir" (toutes les figures valent 10 points, l'as 11, les autres selon leur chiffre).

A chaque tour de jeu, on commence par :

  • piocher (si vous avez déjà ouvert, vous pourrez préférer prendre la dernière carte retournée de la défausse),
  • poser des "tris" si c'est possible (si vous avez ouvert, vous pouvez aussi compléter le jeu déjà posé sur la table, qu'il soit à vous ou aux voisins, et même prendre les Jockers en les remplaçant par la carte de leur valeur annoncée),
  • puis défausser une carte.

Le gagnant est celui qui a posé toutes ses cartes le premier. C'est tellement du hasard que chacun d'entre nous a gagné une fois... je dirais que c'est parfait pour remplacer la bataille si vous avez des enfants !

Tout cela ne nous a pas occupé très longtemps, nous nous sommes couchés comme les poules, à 21h30... le bivouac est équipé de neufs couchettes avec matelas relativement confortables, agrémentées de couvertures. L'air était un brin frisquet...

Le lendemain, vers 7h00, la situation dehors était un peu s'améliorée, mais les nuages restaient à l'affût des sommets - le nôtre y compris !

Bivacco Bedin

Panorama

Depuis toutes les vallées autour, les nuages étaient en train de monter vers nous...

Nuages

Avez-vous trouvé Antoine sur cette dernière photo ?... :)

Nous sommes restés une bonne heure pour admirer le paysage, et quand nous avons estimé que ça ne pourrait pas s'améliorer (ce qui a été le cas, car vu de Taibon, la cime est restée dans les nuages toute la journée...), nous avons refait les sacs et avons repris la route en sens inverse dans un froid piquant - nous avons pour l'occasion revêtu l'intégralité des 4 couches de vêtements que nous avions amené, et j'ai même porté mes gants de ski !...

Nous n'avons pas vu plus de falaises vertigineuses qu'à l'aller, mais quelques pieds d'edelweiss, dont une sur la Forcella Besàusega, à quelques centimères du précipice masqué par les nuages...

Edelweiss

A partir de là, nous avons commencé à nous réchauffer : en perdant de l'altitude, nous avons regagné des degrés. Après presque trois heures de descente, nous sommes rentrés chez nous avec l'idée qu'il faudra y revenir !

Retour : départ du Bedin : 8h30  
Etapes 
- Forcella Besàusega : +30 min
- Casèra Ambrosogn (1700 m) : +60 min
- Arbre abattu : +10 min
- Casèra del Torcol (1382 m) : +15 min
- Pont de le Roe : +20 min
- Sentier vers Pradimezzo : +30 min 
Arrivée à Pradimezzo : 11h15
dimanche 6 sept. 2015, 21:26

Sortie du fond des tirroirs...

Temps mitigé pour ce dimanche, et un brin frisquet... nous partons un peu tard, peut être pas assez couverts, et envisageons une balade que nous n'avons pas encore faite depuis que nous sommes installés ici, mais qui faisait l'objet quasiment d'un "pèlerinage" quand je venais en vacances dans mes jeunes années... à savoir, qu'il ne se passait pas un été sans qu'on n'y grimpe !

Pour nos petites jambes de bambins, il s'agissait de partir du Passo Valles (2032 m) et de monter vers la Forcella Venegia (2212 m), d'où on peu admirer les Pale di San Martino.

Pale di San Martino

Pour aujourd'hui, nous avons continué un peu plus loin vers la Forcella Venegiotta (2299 m), d'où la vue est magnifique, mais sans pousser jusqu'au Rifugio Mulaz... ce sera pour une prochaine fois !

dimanche 30 août 2015, 21:26

Val del Mis

Aujourd'hui c'est dimanche, et exceptionnellement, c'est grasse mat' ! Il faut dire qu'hier soir nous avons reçu nos voisins d'en-dessous, qui étaient de passage ce week-end... l'occasion de faire un sort au bocal de foie gras ramené de France et qui me faisait de l'oeil depuis avril !

Comme la journée est belle, ce serait impardonnable de ne pas aller malgré tout faire un tour dans les montagnes ! Après quelques recherches sur internet, je déniche un parcours touristique inédit, et situé à proximité de chez nous : le méconnu Val del Mis.

Direction le sud, donc : juste après Rivamonte, nous empruntons pour la première fois la toute petite route du Val del Mis. Quelques kilomètres après le village de Tiser et les dernières habitations, la route traverse des gorges qui font penser à l'Ardèche (mais en deux fois plus haut), et devient encore plus fine quand elle traverse plusieurs tunnels non illuminés où il est impossible de se croiser. Ce tronçon est visiblement fréquemment fermé l'hiver, tout est prévu pour...

Juste avant le lac de Mis, nous nous garons à proximité du torrent homonyme avec bien deux cent autres voitures... visiblement, les larges berges en gravillon servent de plage aux touristes à la recherche de soleil et fraîcheur mélangés. A cent mètres, après un Rifugio qui tient plus du resto-bar que du refuge, part un micro-sentier très aménagé qui rejoint la Casacade de Soffia et ses gorges creusées par l'érosion.

Cascade Soffia

En cette journée estivale, l'ambiance est très balnéaire, et même si l'eau a l'air fraîche, la meilleure façon de profiter du lieu était sans doute celle de ce garçon ! Mais pour nous qui sommes devenus un peu ours, il faut bien l'avouer, voir autant de plagistes dans ce site naturel n'était pas des plus agréables.

Nous avons donc rebroussé chemin, et rejoint l'autre rive du torrent, pour faire à peine quelques autres centaines de mètres, sur un chemin encore plus large et encore plus peuplé de touristes, pour découvrir les Cadinì de Brenton, c'est-à-dire des "marmites" creusées par un enchaînement de cascades dans la friable roche dolomitique - un phénomène qui peut donner des choses magnifiques comme j'ai pu en admirer à Plitvice.

Le site du torrent du Brenton est moins spectaculaire mais néanmoins charmant, enfin, on imagine, parce qu'une fois de plus on a surtout vu des touristes sans aucun respect : une bonne moitié d'entre eux marchaient allègrement sur les roches, histoire de se prendre en photo au plus près de l'eau, et merci pour tous les autres couillons qui respectent le règlement et peuvent admirer leur tronche plutôt que les cascades !

Cadini

Sans compter Môssieur qu'on voit aller cueillir pour Madâme des fleurs de la fôret... bref, on a fait une intoxication aux plagistes italiens ! Nous avons repris schénic et avons repris la route en sens inverse : après les tunnels, nous avons emprunté à pied une route forestière sur environ 1 km pour rejoindre un lieu-dit qui autrefois était un village : California. Rien que le nom vous donne une idée des espoirs qu'il matérialisait ! Fondé à la fin du XIXe à proximité d'une mine de mercure alors exploitée, le site était en passe de se développer dans les années 50-60, et de devenir un petit lieu de villégiature à la mode : un bar branché, un hôtel fréquenté et desservi par la ligne de bus, ... tout cela a été complètement dévasté par les alluvions de 1966.

California

Après avoir traversé un pont de bois qui enjambe un torrent dont on se demande comme il a pu être si dévastateur, nous arrivons immédiatement sur le site des quelques maisons encore debout, complètement envahies par les gravats déversés à l'époque par le glissement de terrain et la montée des eaux, et aussi désormais par leurs propres débris, vu que les toîts et les murs ont commencé à s'affaisser. Les prés ont complètement disparus, abandonnés, laissant place à la forêt de toutes parts : difficile de comprendre sur le terrain ce que montrent les photos...

jeudi 27 août 2015, 23:26

Bivacco Bedin

Depuis le temps qu'on nous recommandait d'aller au bivouac Bedin situé juste au-dessus de chez nous... alors, voilà, nous nous sommes enfin décidés. Pour faciliter les choses, on a choisi un des jours les plus chauds de l'été pour faire cette ascension de 1400 m de dénivelé positif... et aussi de partir vers 11h, tranquille, quand le soleil est déjà bien haut !...

D'après la carte, il est possible de partir depuis les confins de Taibon, mais d'après quelques pages internet que j'ai pu trouver sur le parcours, c'est mal balisé, très exposé, et dangereux... déconseillé par tous ceux qui ont essayé ! Nous avons donc préféré partir de Pradimezzo (870 m), un micro-patelin situé au-dessus de Cencenighe.

Pradimezzo

Le sentier 764 démarre franchement raide mais traverse une forêt de grands feuillus tellement belle, qu'on lui pardonnerait presque ! Pas très loin du village, deux papis en pleine forme traînent des troncs d'arbre derrière eux... à notre retour (vers presque 19h), ils y étaient toujours, mais en étaient à leur dernier. Quelle santé !...

Plus loin, les mélèzes s'invitent, et rapidement le sentier débouche sur un pierrier qui semble assez instable. Puis on emprunte un petit pont de bois un peu vermoulu qui enjambe une faille rocheuse, et c'est reparti pour la grimpette en forêt. L'avantage - particulièrement intéressant aujourd'hui -, c'est qu'au moins on marche à l'ombre. L'ennui, c'est qu'à part des arbres, on ne voit rien ! Aux alentours de la Casera Torcol (1382 m), on a bien cru entendre le cri d'un tétras lyre, mais nous n'avons pas pu vérifier notre hypothèse d'identification...

Après, ça grimpe encore bien - c'est le leitmotiv de la journée -, d'ailleurs sur notre gauche on apperçoit une falaise de roches dont on comprend bien qu'il va falloir passer au-dessus ! Cela nous amène à la Malga Ambrosogn (1700 m), qui peut servir de ricovero (c'est à dire que le "confort" y est encore plus rustre que celui d'un bivouac !), où on peut enfin prendre le soleil et profiter de la vue dégagée des alpages. Autour de nous, les dos des Pale di San Lucano, et les contreforts de la Cime di Pape.

Encore une dernière grimpette (et non des moindres !) pour s'approcher de la roche de la Cime Ambrosogn... et nous arrivons à la forcella Besausega. Après environ 4 heures d'efforts (ben oui, avec la chaleur on a traîné un peu, j'avoue), la récompense est dans ces dernières minutes de marche : un sentier quasiment plat qui passe à 1 mètre du précipice, offrant ainsi une vue plongeante spendide sur les parois rocheuses des Pale di San Lucano...

Vue

On en a déjà plein les yeux, mais l'arrivée au bivouac est elle aussi spectaculaire : confortablement placé sur un vaste terrain herbeux proche du sommet (d'autant plus vaste respectivement au vu de son altitude de 2210 m), la vue s'étire sur tous les plus célèbres monts alentours - dont bien sûr la Civetta et l'Agner. La petite structure est d'ailleurs connue pour sa vue très panoramique dont on peut profiter même depuis l'intérieur, grâce à une baie vitrée...

Bedin

Mais pour aujourd'hui nous avons voyagé léger, sans prévoir le nécessaire pour dormir - nous reviendrons donc tester les couchettes une prochaine fois :)

Sur le retour, qui consiste à reprendre le chemin en sens inverse, nous croisons quelques centaines de moutons qui ont pris possession des alpages de la Malga ! Leur jeune berger profite des derniers rayons du soleil en... consultant son téléphone portable. :)

Moutons

> Départ Pradimezzo (870 m)
> Etape à la Malga Ambrosogn (1700 m # 2h30)
> Arrivée Biv. Margherita Bedin (2210 m # 1h30)
> Redescente à la Malga (# 1h10)
> Redescente à la Casera (# 0h30)
> Retour à Pradimezzo (# 0h30)
> Total : 6 heures de marche + pauses = 8 heures :D