La Carinthie
Malgré ces quelques belles journées passées en Slovénie, nous prévoyons de quitter le pays prématurément, alors que nous n'avons même pas épuisé la moitié des balades prévues initialement... il faut dire que le mauvais temps s'installe et le verdict des applis météos est sans appel : les alpes slovènes seront sous la pluie les jours qui suivent. Elles annoncent du beau temps beaucoup plus au sud (à la hauteur de Dubrovnic), ou à peine plus au nord.
Or, sur notre carte de la Slovénie, la région limitrophe de la Carinthie, située en Autriche, nous intrigue : elle représente une concentration tout à fait exceptionnelle de lacs, d'églises, et... de campings ! Avec l'appui des prévisions météo clémentes, nous nous décidons donc à parcourir la petite centaine de kilomètres qui nous en sépare.
Aux alentours de midi, nous visitons donc Klagenfurt, une ville très baroque et art nouveau aussi, comme Ljubljana, mais qui nous semble beaucoup plus guindée et froide... en moins de 30 minutes, on a déjà envie de repartir. Un petit détour par l'office de tourisme s'avère absolument inintéressant et même déplorable : il n'est habilité qu'à nous donner des indications sur les hôtels de la ville, mais rien sur les lacs et leurs campings qui sont pourtant à moins de 10 km... nous repartons fâchés avec cette ville.
Il ne nous faut pas longtemps pour rejoindre un des principaux lacs, le WörtherSee, et le longer jusqu'à un site des plus touristiques, Maria Wörth, où se dresse une petite église (et son cimetière très croquignolet) en bord de lac et où on pense trouver plus d'informations...

Mais rebelotte : on peut nous indiquer deux campings qui dépendent de la commune et qui donnent sur ce grand lac, par contre pour les autres, rien. Or, ce grand lac ne nous plaît pas : ça sent le vieux tourisme de luxe un peu rance, et surtout, il n'y a aucun accès à l'eau, car tous les bords du lacs ont été privatisés ! Rien que l'appercevoir et avoir une petite vue est compliqué. Et partout des panneaux "verboten" : se baigner dans le lac, s'asseoir sur une pelouse, ... il faut visiblement avoir payé sa petite maison avec son accès à l'eau pour faire ce qui est interdit au commun des mortels.
L'Autriche commence passablement à nous ennuyer, on se demande ce qu'on est venu faire ici ! Nous repérons un lac plus petit à quelques kilomètres au sud, alors nous continuons notre chasse au camping... mais là encore, nous sommes déçu : ce lac aussi a fait l'objet d'une privatisation, et le camping est en fait un immense parking à camping cars, ce qui semble être la définition du camping de nos jours, ou au moins dans ces régions.
Nous poussons donc encore plus loin, vers l'ouest cette fois-ci, et le premier camping qu'on croise est en fait... un camp scout ! Les infrastructures sont en dur mais fermées, on passe notre chemin, pour finalement trouver un camping complètement vide et très nature (voire même peut-être naturiste, pour ce qu'on en a compris) près du FaakerSee. Le tenancier est un vieil autrichien qui ne parle rien d'autre que l'allemand - c'est assez triste de penser qu'on a beau parler anglais, italien et même français, c'est quasi impossible de communiquer -, mais bon, on comprend quand même qu'il faut débourser 22 euros pour la nuit (vous trouvez pas ça cher, vous, pour juste un carré de pelouse et un accès à des douches ?!).
A peine Hubba Hubba installée, nous allons faire une petite balade de fin de journée pour aller voir le coucher du soleil sur le lac, qui est à moins de 2 km... mais pour appercevoir autre chose que des campings, des bungalows et des hôtels, il a fallu marcher encore pas mal de temps... et l'éclaircie n'était pas glamour : si on peut appercevoir le lac, c'est que la route passe juste à côté.

Après ça, nous avons cherché de quoi grignotter... mission quasi-impossible, mais heureusement le seul restaurant indiqué sur la carte de l'application maps me était ouvert. Sauf que rien ne nous inspirait ! Alors nous nous sommes contentés de siroter une pinte de bière locale avant de nous en retourner au camping dans la nuit noire, à la seule lumière de notre frontale, par le même chemin qu'à l'aller : à travers les marrais et la forêt. Vous pensez bien qu'on ne s'est pas couchés le ventre vide : nous sommes un brin prévoyants et le coffre de schénic était rempli de victuailles ;)
A part deux autres couples, eux-aussi en tente, personne au camping : la nuit a été extrêmement calme, mais au petit matin, en plus du pépiement de nombreux oiseaux, nous avons été surpris d'entendre en bruit de fond l'autoroute qui passe à l'autre bout de la vallée...






















