Dolomiti Geeks

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature.

dimanche 18 oct. 2015, 18:26

Pralongià

Voilà près d'une semaine que la pluie tombe sans discontinuer... l'unique bonne nouvelle, c'est qu'en cette saison, cela veut aussi dire qu'il tombe de la neige en altitude ! Et vendredi dernier, il semblerait qu'elle soit même tombée déjà à Falcade... Alors aujourd'hui dimanche, nous profitons de l'éclaircie qui annonce le retour prochain du beau temps, pour aller voir à Corvara ce qu'il en est.

Nous ne sommes pas déçus : dès la station de ski d'Arraba, la neige se trouve même déjà sur les toits des maisons ! Nous garons donc schénic près de la petite église qui se situe au début du village de Corvara, départ de notre balade aux couleurs à la fois automnales et hivernales... Schénic indique 2°C et une pluie fine tombe encore un peu. Brr !

Départ / Arrivée : Corvara - Strada Pedecorvara 
Etapes : 
- Rifugio Col Alt 
- Ütia Piz Arlara 
- Ütia de Bioch 
- Pralongià 
- Ütia Punta Trieste 
- Rifugio Capanna Nera 
Retour par Arlara.

Le sentier démarre un peu raide, à travers une épaisse forêt de sapins persistants : il suit tout simplement les pylones des télécabines qui attendent bien sûr la saison pour reprendre du service. Cette première étape est la plus physique, car ensuite, le dénivelé n'est jamais très sérieux : nous restons dans les alpages, pour passer d'un refuge à l'autre... Bien sûr en cette saison, il n'est pas question de trouver quoique ce soit d'ouvert !

Nous ne croisons d'ailleurs pas grand monde, juste un vélo et une moto-cross, et aussi, fait remarquable, un Lagopède alpin sans doute femelle, presque complètement revêtue de sa livrée hivernale. Au début elle semble hésiter à penser qu'on l'ait remarquée, et fait quelques pas rapides à droite à gauche, avant de pousser quelques cris d'alerte et de s'envoler... ça tient décidément beaucoup de la galinacée !

Lagopède

Malheureusement, à part de nombreuses empreintes d'animaux en tous genres - renards, blaireaux, chevreuils, ... nous ne verrons pas de bêtes à poils aujourd'hui. Malgré les nuages encore bien gris et bien bas qui cachent la plupart des montagnes autour, c'est bel et bien le paysage eneigé avec ses mélèzes orangés qui tient la vedette !

Pralongià

samedi 10 oct. 2015, 22:26

Trieste

Ce matin, nous avions rendez-vous avec Fabio à l'entrée de la Grotta Gigante située à proximité de Trieste. La grotte géante ? Ils ne se sont pas trop fatigués pour le nom, vous me direz, mais après tout, c'est exactement cela : elle est géante. En fait, c'est assez difficile de se représenter ses dimensions, même une fois dedans, il vous faudra donc imaginer qu'elle pourrait contenir la Basilique de St Pierre de Rome !

Grotta gigante

Voilà une photo de l'escalier par lequel on entre dans la grotte : une volée de 500 marches, qu'il faudra remonter à l'autre bout par un autre escalier encore plus panoramique - et même un peu vertigineux. A part l'immensité de sa taille, on peut y admirer sur les murs et son sol, des concrétions qui sont des stalagmites très épatées, car les gouttes d'eau qui les forment tombent de très haut et explosent littéralement à l'impact...

Maintenant, la double cerise sur le gâteau : d'abord, un groupe de quelques personnes nous ont approché à l'entrée pour nous proposer deux entrées à moitié prix, qu'ils avaient réservé sur internet et qu'ils n'allaient pas utiliser. Ensuite, à la première visite de la journée, nous n'étions qu'un groupe de douze personnes dans cette cavité immense... ce qui fait que nous avons pu apprécier ses dimensions dans un silence presque sépulcral. Idéal !

Après un bon déjeuner, nous avons enchaîné par une petite randonnée sur les hauteurs de Trieste, et ce malgré des rafales du vent local (la Bora) à plus de 120 km/h ! Sur le moment, on n'en savait trop rien, sauf qu'on tenait un brin difficilement sur nos pieds sur le sentier... tellement que Fabio a préféré couper à travers le maquis pour éviter une zone encore plus venteuse !

La balade dans le Val Rosandra en quelques chiffres :

Départ : Bagnoli della Rosandra
Arrivée : rifugio Mario Premuda (82 m), le plus bas d'Italie !

Pour attaquer, nous avons commencé sur le sentier n°38 jusqu'au Sella del Monte Carso, puis suivi la frontière slovène jusqu'au lieu-dit de Bottazzo qui compte trois bicoques et un poste frontière, et surtout une petite trattoria... En chemin, on a aussi vu des chèvres sauvages, une double cascade, et les ruines d'un acqueduc romain. Et tellement de vent...

Le soir, nous avons été faire un tour dans Trieste, où le vent soufflait tellement fort que la fête prévue pour la régate Barcolana a été annulée... même l'accès aux quais - là où mouillent les plus gros bateaux - a été restreint ! Le lendemain, le vent s'est apaisé et la régate est finalement partie... mais le beau temps se faisait toujours désirer.

Barcolana

Sur cette photo, si vous connaissez Brest, alors vous trouverez comme une similitude... si ce n'est que Trieste, elle, a encore une vieille ville qui n'est pas vilaine, autour de la Piazza Unità d'Italia, et elle a même les ruines respectables d'un théatre romain ! Pour le reste, c'est une ville-port de commerce qui offre un curieux mélange entre barres d'immeubles et verdure... et bien sûr des grues, des immenses magasins de stockage, et d'énormes supertankers qui alimentent l'oléoduc Transalpin.

vendredi 9 oct. 2015, 21:21

Birdwatching

En italien comme en français, on trouve parfois des mots anglais : la mouse ou le display d'un computer, le bluetooth (prononcer "blou-toute"...) du téléphone, ... et le birdwatching. En bon français, on appelle ça de l'ornithologie - mais attention, dans sa version pratiquée en amateur, hein.

Aujourd'hui, nous sommes donc allés à la Riserva Naturale della Foce dell'Isonzo, située entre la petite cité balnéaire de Grado et la grande ville de Trieste, en ne sachant pas trop à quoi nous attendre : malgré nos recherches sur le net, difficile de trouver des infos sur quels oiseaux migrateurs passent et à quel moment les observer...

Le parc est petit, mais contre un petit écot à payer à l'entrée, vous avez accès à une zone bien équipée pour les amoureux des oiseaux, avec de nombreux postes d'observation camouflés qui vous permettent de les regarder au plus près, tout le long d'un parcours d'à peine quelques kilomètres. Et la promesse d'y trouver, répartis au fil de l'année, près de 300 espèces différentes d'oiseaux dont la plupart sont des migrateurs !

Birdwatching

Nous avons eu la surprise sur un des étangs de pouvoir observer plusieurs centaines d'oiseaux : dans le lot, pas mal de canards colvert des plus communs, bien sûr, mais aussi bien d'autres canards dont je n'ai aucune idée de leur petit nom, ainsi que des oies, des courlis cendrés, des bécasseaux, des aigrettes blanches, des hérons, des cormorans, ... Tout ce petit monde caquetait allègrement dans le soir tombant, cela faisait un ramdam de fou !

En tout cas, en cette fin d'après-midi, nous avons au moins apris deux choses : si nous souhaitons persévérer dans cette discipline, il nous faudra d'une, s'équiper sérieusement contre les moustiques (ces saloperies nous ont dégusté malgré la température plus que frisquette), et de deux, se chausser de bottes en plastiques... vu que ça se pratique le plus souvent dans des marais !

Le soir, nous avons fait une halte en Slovénie, pour cause d'hôtelerie bien plus abordable que côté italien. Cela dit, l'Hôtel Casino Paquito a non seulement un nom improbable, mais les chambres "standard" figées dans les années 80 justifient que le prix ne soit pas bien élevé... Quant aux environs, ils étaient très slovènes : nuit noire. Et comme on est arrivés de nuit, on a vraiment eu l'impression d'arriver au milieu de nulle part ! Si seulement le temps avait été clair : cela aurait été idéal pour observer les étoiles...

lundi 5 oct. 2015, 12:26

Le Valles à vélo

Non, nous ne sommes toujours pas des pros du vélo... et le Vallès, on ne l'a pas monté à vélo, mais en schénic ! C'est seulement arrivé au col que nous avons sorti les VTT du coffre (nous avions retiré la banquette arrière pour pouvoir les charger...) et avons commencé à pédaler vers le rifugio Laresei.

La montée était parfaite pour notre petit niveau - surtout le mien, mais je dois dire qu'un bon VTT, ça aide vraiment côté cardio à doser l'effort... - avec une pente tout ce qu'il y a de raisonnable.

Le soleil était de la partie, alors une fois en haut, je n'ai pas résisté à prendre un bain de soleil allongée bien à l'abri du vent directement sur le plancher de la terrasse du refuge, qui avait été complètement libérée des tables et des bancs : un panorama de fou... un vrai bonheur !

Nous avons ensuite poussé à peine plus loin pour trouver cette petite marre aux reflets parfaits...

Laresei

... avant de nous en retourner. L'avantage en vélo, c'est que la descente se fait en un clin d'oeil ! Ce qui ne nous a pas empêché de nous arrêter pour prendre quelques photos du petit bout panorama encore visible.

Pale di San Martino

dimanche 4 oct. 2015, 12:26

Crépuscule

Pour l'enrosadira, il y a des montagnes du matin, et des montagnes du soir... selon leur orientation. Les nôtres sont du matin... mais ce soir, c'est le ciel tout entier qui s'est embrasé ! Spectaculaire...

Agner

vendredi 2 oct. 2015, 14:26

Franco-romanos

Le voisinage, c'est pas toujours facile, surtout avec les c#ns. Notez bien qu'avec les autres, c'est tranquille, mais les c#ns... le problème, c'est qu'on commence à en collectionner quelques uns. Aujourd'hui, je vous parlerais du vieux qui habite au dernier étage de notre immeuble. Je vous passerais l'historique - à l'occasion, ce sera intéressant d'y revenir -, mais après avoir discuté avec son neveu et sa nièce, on a bien compris que ce n'était pas un problème d'âge - plutôt un problème de personne. Bref, il n'a pas mal vieilli : il a toujours été comme ça.

Cet été, suite à ma proposition acceptée par le "comité restreint" constitué des trois propriétaires habitants l'immeuble, j'ai poncé puis repeint la barrière en métal de l'entrée. Coût total : un tiers d'un pot de peinture à 14 € (dont j'ai utilisé le reste pour notre propre balcon), et au plus, deux heures passées. Bien sûr, le vieux a insisté pour que je fasse les comptes, et si possible "avant Noël". Pour lui répondre la prochaine fois, il faudra que je trouve la traduction de la Saint Glinglin ou des Calendes grecques en italien. Ah, voilà : il giorno del poi dell'anno del mai ou alle calende greche.

Alors les comptes, je les ai fait : j'ai affiché dans l'entrée "si le résultat vous convient, payez moi une bière !". Et c'est là que cela devient rigolo : le vieux a versé très exactement 8,61 €, comme à son habitude "par voie postale" - mettre une enveloppe dans la boîte aux lettres, cela lui permet de ne pas avoir à parler aux sales français. Au début, je me suis demandée quelle genre de bière il pensait que j'allais me payer à ce prix-là, au centime près... Mais banco : j'avais fait l'erreur d'écrire mon petit laïus au verso du décompte de la précédente facture d'électricité, et il a payé le montant correspondant à son pro-rata. J'ai donc retourné l'argent avec un petit mot, hop, dans sa boîte aux lettres.

Trois jours après, le vieux sonne à la porte. Il souhaite voir la précédente facture, et me parler : il m'attend chez lui. Pourquoi pas : le temps de prendre toutes les factures 2015 (au cas où ! On ne sais jamais, avec lui) et nous montons tous les deux. Là, il nous sort un blabla en boucle sur le fait qu'il ait payé deux fois la facture d'électricité, et me montre son petit carnet de facturettes qui prouve qu'il l'avait déjà payée il y a deux mois. Il insiste en disant qu'il a toujours été correct - comme si je ne l'étais pas, moi.

Je lui répond en boucle qu'il s'est trompé de montant pour la barrière, que je l'ai remboursé, parce que je suis correcte moi aussi. A la 4e fois, sa femme finit par percuter : ils n'ont pas regardé dans leur boîte aux lettres. Elle descend. Pendant ce temps il veut que les prochaines fois, je lui signe un reçu pour les clopinettes qu'il paie pour l'électricité. Je n'en ai rien à foutre, et je lui fais un joli sourire. Sa femme remonte, ils ouvrent l'enveloppe, ils trouvent l'argent, ils lisent le petit mot explicatif. Ils ne s'excusent pas de nous avoir traité de voleurs.

Il enchaîne plutôt sur le portail : on le laisse ouvert, c'est mal, il faut qu'on comprenne que notre liberté s'arrête là où celle des autres commence - c'est-à-dire la sienne -, et que le portail, il doit rester fermé. Cette fois-ci, on est moins compréhensifs, surtout qu'on sait que dans le passé, sur un coup de tête après l'avoir embouti parce qu'il s'attendait à le trouver ouvert, il a été jusqu'à le faire disparaître pendant presqu'un an... alors "le portail, on le trouve très bien ouvert.". Et là, c'est l'escalade, pour un peu il s'étouffe de colère, il dit que même les tsiganes ils ne font pas ça, même pas dans les bidonvilles ! Et ça, ça doit être une insulte suprême pour les polentoni fascisti - c'est-à-dire, les "bouffeurs de polenta racistes" (c'est ce que les italiens du sud ont trouvé de mieux pour qualifier leurs voisins du nord).

Nous, ça nous a fait sourire, on ne nous avait encore jamais traité de Romanichels ! Antoine a dit qu'on devait vraiment être pire que les Terroni (les culs terreux du Sud, pour les nordistes). On a donc levé le cul de notre chaise, le vieux nous a suggéré de nous trouver une maison pour nous tous seuls - ce qui est à vrai dire une bonne idée, ça nous éviterait de cotoyer ce c#n ! -, et nous sommes partis souriants en lui souhaitant une bonne journée. Car oui : il faut toujours garder le sourire, ça énerve encore plus.

A la réflexion, nous avons compris qu'il a fait exprès de payer deux fois, vu qu'il tient ses comptes au centime près. Il a même attendu trois jours en ruminant pour pouvoir nous traiter de voleurs... alors qu'il n'avait juste pas relevé son courrier. Mon papa m'a toujours dit, "La communication... C'est important !". Ben ce concept pour le vieux, c'est pas gagné !...

mardi 29 sept. 2015, 14:26

Une nuit au Colmont

Les prévisions météo, c'est n'importe quoi ! Ces derniers temps, il est bien difficile de s'y fier : elles changent du tout au tout en quelques heures, et rarement dans le bon sens, cela va de soi... nous sommes partis en misant sur le soleil annoncé, et nous avons perdu : nous avons fait une virée qui aurait pu s'annoncer magnifique, mais s'est révélée non seulement froide (ça, on s'en doutait) mais surtout passablement couverte.

Départ : Forcella / Rif. Lagazzon (1356 m)
Arrêt pour la nuit : Baita Colmont (1854 m)
Balade du matin : Lach dei Negher (2286 m)

En cette fin d'après-midi, nous nous sommes contentés d'une courte balade pour rejoindre la Baita Colmont : un joli petit abri en bois situé dans un pré sur les hauteurs de Caviola. Pour l'atteindre, il suffit de marcher une bonne heure depuis le Rifugio Lagazzon - qui lui, est accessible en quelques minutes de voiture depuis la vallée, en traversant Feder puis en prenant à gauche à Fregona.

A notre arrivée, c'est la déception : quelqu'un fait sécher ses vêtements à la fenêtre de la Baita... et moi qui pensait qu'en cette saison nous serions seuls ! Mais après quelques paroles, nous comprenons que le jeune homme ne compte pas rester pour la nuit. Il a un petit côté militaire très chic avec son calot et sa polaire verts, et pendant qu'il se prépare à partir, il nous racconte que son village de La Vallada est jumelé depuis 10 ans avec un village français : Lacenas (près de Villefranche, et dans les faits, jumelé avec Canale d'Agordo), et que cette année ils ont été accueillis en France. C'est amusant comme tout le monde a un petit quelque chose à nous dire, quant on annonce qu'on est français !

L'autre bonus, c'est qu'il avait fait du feu, et donc commencé à réchauffer un peu l'atmonsfère de la Baita, et ça, c'est vraiment une bonne nouvelle, parce qu'il commence à faire vraiment frais, et on s'attend à du 0°C cette nuit ! Nous prenons donc le relais du feu, et poussons un peu le poëlle - qui ne tire pas si mal -, avec quelques bûches laissées à disposition. En échange, pour renflouer un peu le stock, nous couperons à la hache quelques branches le lendemain matin.

Civetta

Vers sept heures du soir, les nuages noirs laissent passer quelques rayons du soleil couchant pour une brève illumination des montagnes, en particulier de la Civetta, magistrale... le Focobon, lui, se contentera de quelques petites tâches de rouge. Après ce spectacle, nous rentrons vite nous réchauffer près du feu, et c'est à la lumière des bougies que nous dînons et sirotons un peu de Vov pour passer la soirée... Quelques heures plus tard, le vent a nettoyé littéralement le ciel, mais pas de chance : les étoiles ne se comptent que par centaines ! La pleine lune éclaire tellement qu'elle efface le reste du ciel.

Nous nous couchons vers dix heures sur les tables plutôt qu'à l'étage, pour profiter de la chaleur du poëlle. A vrai dire, nous sommes plutôt confortables, mais je n'arrive quand même pas à dormir...

Le lendemain matin, les nuages sont de retour. La bonne surprise, c'est qu'à quelques mètres de la Baita, Antoine croise un petit renard un peu surpris et curieux de se trouver nez-à-nez avec un humain.

Colmont

Après un petit déjeuner composé de gênoises enrobées de chocolat - un truc tellement italien ! -, on attaque dans l'air frais matinal une montée d'environ 500 m de dénivelé vers le lach dei Negher. Nous espérons y croiser d'autres animaux sauvages, mais le cirque est désert... Un peu plus loin en direction de l'autre val, nous appercevrons de loin deux bouquetins et cinq chamois.

Negher

Avez-vous remarqué ? Le lac est pour moitié constitué de roches dolomitiques (blanches), et pour moitié de roches volcaniques (noires)... il ne manquerait qu'une petite avancée de pierres noires pour en faire une parfaite incarnation du symbole du yin et du yang !

En attendant, il fait froid ici, et nous n'avons pas envie de nous attarder : nous redescendons d'abord à la Baita pour récupérer notre paquetage, puis au rifugio Lagazzon pour récupérer schénic. Il est midi passé, largement l'heure pour aller dévorer un bon plat de pasta !

PS : les photos où Antoine ne figure pas... sont de lui ! ;)

samedi 26 sept. 2015, 21:26

Vincheto

Le temps n'est pas très motivant, alors nous choisissons, une fois n'est pas coutume, de descendre vers les pré-alpes pour une petite balade : nous rejoignons la réserve naturelle du Vincheto, dans le village de Celarda, qui il y a deux ans était le cadre d'une sortie "reconnaître la faune" sur le thème des insectes...

La route pour Celarda : 
- A Busche, continuer tout droit au premier rond point (dir° Feltre)
- Au rond point suivant, tourner à gauche
- Suivre "corpo forestale" jusqu'à Celarda 
- Dans le village, quand la route tourne à droite, continuer tout droit (indiqué : impasse) jusqu'au parking.

La prochaine fois, il faudra tenir compte du fait que le parc ferme assez tôt : 17h. Pour aujourd'hui, cela ne nous laisse pas beaucoup de temps devant nous ! Nous entamons donc une courte promenade du côté la zone humide, en longeant un enclos de cervidés qui nous semble bien vide... mais une fois arrivés à son extrémité, Antoine repère les biches. D'abord tranquillement couchées dans les hautes herbes, elles s'affolent un peu de nous voir, et leur manège finit par attirer Môssieur, qui vient pavaner juste sous l'objectif de notre appareil photo !

Cerf

Un peu plus loin, c'est une biche en liberté qui nous passe devant le nez en galopant, suivie quelques secondes plus tard par un cerf qui la suit un peu plus discrètement dans les sous-bois. Enfin, la discrétion est toute relative, parce qu'on a littéralement senti le bestiau avant de le voir !

Comme l'heure tourne, nous ressortons du parc et prolongeons un peu la balade en suivant tout simplement la route forestière qui s'éloigne du village face à nous... bonne pioche, elle se transforme rapidement en un sentier qui longe le Piave, et nous donne accès à ses rives.

lundi 21 sept. 2015, 21:21

Vajolet

Une journée de beau temps exceptionnel est annoncée sur les Dolomites du Trentino : c'est le moment ou jamais d'aller voir mes tours fétiches, celles de la Vajolet ! En effet, elles ont la salle habitude de se vautrer bien trop facilement dans les nuages, ce qui est toujours un peu décevant quand vous avez randonné près de 4 heures pour venir les voir...

Ce matin, nous suivons un timing parfait : à 8h tapantes, schénic est prête et ronronne déjà de son petit bruit de camion... (et je ne vous parle pas du parfum du diesel). Après un court arrêt pour acheter des panini pour midi à Canale d'Agordo, à 9h elle est déjà garée sur le parking de la funivia de Vigo di Fassa, le coffre ouvert sur nos sacs à dos, un bidon d'huile moteur et même notre super combo de l'été : cagette + charbon, toujours prêts pour un BBQ. Heuh, y'a un hic. J'ai conduit en Converse... elles sont où mes chaussures de rando ?!

Ben, à l'appart, dans le couloir, bien sûr ! Alors là je dois dire, les bras m'en tombent. C'est bien la première fois que j'oublie ça !... Hors de question de monter en Converse à la Vajolet, ou de faire un aller-retour supplémentaire vers l'appart. Il reste une solution : faire les magasins !!...

Nous partons donc en quête immédiatement d'une paire de chaussures basses et légères, type chaussures pour Trail. Car d'une, je n'ai jamais aimé marcher en chaussures montantes, et de deux, toute une littérature prêche désormais les bienfaits des chaussures basses, en argant qu'elles rendent aux mollets et aux chevilles leur rôle d'amortisseur naturel.

C'est une paire de Kimberfeel plutôt moche (un mélange inattendu de rose et de bleu, pétants tous les deux) qui s'avère la plus confortable - il faut dire que randonner avec des chaussures neuves est toujours déconseillé, alors autant minimiser les risques. Sitôt payées, sitôt portées ! Il est temps de monter à Ciampedie en téléphérique, histoire d'économiser 600 m de dénivelé - la journée sera bien assez longue !

Une première montée pour s'extraire des derniers arbres, et nous atteignons en une heure le "Sofion Pass", via un sentier alternatif qui n'est pas marqué sur ma carte mais qui est plus bas que celui du Cigolade, habituellement indiqué quand on passe par Vael. La vue porte jusqu'aux Tofanes et la Marmolada... Ensuite, c'est du caviar : un sentier d'altitude pendant presque deux heures, aux pied des roches, jusqu'au bout de la haute vallée.

Après un déjeuner au soleil (euh, ne vous méprennez pas : le fond de l'air est frais et la softshell est de rigueur), nous avons suivi la branche du sentier qui reste sur les hauteurs (une fois de plus, non signalée sur les cartes...), et rejoint directement le sentier "attrezzato" (équipé de câbles) qui mène au rifugio Re Alberto 1°, sans redescendre vers les refuges Vajolet et Preuss.

Cengia

Avez-vous vu ces petits points noirs sur le bout de végétation au soleil ?... Ce sont des randonneurs, et c'est par là qu'on a croisé Fausto, qui nous a demandé son chemin. Ce fou furieux à la cinquantaine bien tassée mais athlétique venait de courir 15 km en 3 heures, depuis le Col Rodella, et envisageait de monter au Re Alberto, parce que des gens lui ont dit que la vue était magnique...

Vajolet

Alors, la vue ? Magnifique, on est d'accord. Du coup, il nous y a attendu, et nous a payé son coup. On s'est promis de se retrouver plus loin sur le chemin pour qu'on puisse lui rendre la pareille, mais on ne l'a pas revu... dommage. Peut-être lors d'une prochaine rando, peut-être du côté de Madonna di Campiglio ?

Nous sommes donc redescendus, et les câbles, c'est toujours plus compliqué à redescendre qu'à monter... mais mes nouvelles chaussures ont une bonne accroche ! Alors je leur pardonne un peu leur couleur rose... ;) Il est à peine plus de 15h, mais le refuge Preuss profite de ses derniers rayons de soleil de la journée.

Preuss

Deux heures plus tard, nous sommes de retour à la grande prairie de Ciampedie, où nous prenons le temps de nous allonger dans l'herbe, avant de redescendre avec le dernier téléphérique...

Départ de Ciampedie (2000 m) : 10h00 
Montée jusqu'au Sofion Pass (2365 m) : +1h00
Arrivée au Rifugio Re Alberto 1° (chemin "direct", 2621 m) : +3h00
Redescente jusqu'au Rifugio Preuss) (2243 m): +0h50 
Redescente jusqu'au Rifugio Gardeccia : +0h40
Retour à Ciampedie : +1h00 soit 17h00
jeudi 17 sept. 2015, 22:22

Sur la route

A part la bière, la seule autre chose qui nous ait vraiment plu en Autriche, c'est le prix du carburant : facilement 30 centimes de moins qu'en Italie ! Nous avons donc fait le plein, et profité du wifi de la station pour mettre à jour nos applications météo. Et là, c'est le drame : les prévisions ont changé, orages et pluies sont prévues même ici !

L'Autriche ne nous inspirant pas plus que ça, nous prenons finalement la route vers... chez nous :) Après tout, c'est très bien aussi, chez nous ! Et sur la route, nous avons pris tous les chemins de traverse possibles : après Tarvisio, nous avons découvert par hasard le lac des 3 communes, bien plus nature ! Puis toujours dans le Frioul, nous sommes passés par San Daniele, qui s'auto-proclame la ville du Prosciutto (ce qui est certainement vrai vu le nombre d'usines à jambon ! Heureusement il semblerait qu'ils prennent le produit au sérieux).

Après ce petit passage en plaine, la route grimpe soudainement vers les hautes vallées du Celina, où se trouve le très beau lago di Barcis.

Suite à quoi la route traverse un environnement très sauvage, pour arriver au tristement célèbre barrage du Vajont : dans la nuit du 9 octobre 1963, un glissement de terrain provoque un énorme tsunami dans le lac, qui déborde du barrage et détruit la ville de Longarone en contre-bas, tuant près de 2000 personnes.

L'instabilité du terrain avait été détectée mais sous-estimée... ce qui fait de ce barrage une oeuvre typiquement humaine : orgueilleuse (c'est la plus grande digue à arc de l'époque) et réalisée sans aucun respect pour les habitants du site, qui y étaient fermement opposés (et réclamaient des analyses complémentaires sur la faisabilité)... en filigrane, la logique cynique du profit.

Nous n'avions jamais vu le site, et sa dimension donne à peine une idée de l'ampleur des dégâts et du drame... au-delà des fautes et des erreurs qui y ont conduit, nous avont été frappés par le fait que la blessure et les accusations semblent rester particulièrement vives, soixante ans après : au-delà de la commémoration, les messages relèvent de l'indignation profonde. Mais en redescendant vers Longarone, on comprend malgré tout qu'il doit être difficile aux survivants de faire leur deuil, tellement ce barrage est omniprésent dans le paysage... d'autant plus que, de même que la construction a fait l'objet d'un muselage de la population et des opposants, le drame semble avoir fait l'objet d'une censure pendant de longues années.