Dolomiti Geeks

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature.

mardi 4 oct. 2016, 21:32

Majella : de Caramanico Terme au Rif. di Marco

Ce matin, nous commençons par nous rendre au Centre des Visiteurs du Val de l'Orfento pour qu'on nous délivre le fameux sésame qui permet d'entrer dans cette réserve naturelle "stricte".

Ce Centre est un mélange des genres : il abrite un détachement du Corpo Forestale (la 5e force armée de l'état italien, spécialisée dans la défense du patrimoine agro-forestier), un musée sur l'environnement du parc, et bien sûr le Centre des Visiteurs. Surprise, ce dernier est tenu par une société privée (Majambiante) qui commercialise des visites guidées du parc.

D'après notre interlocutrice, cette permanence - tenue à titre gracieux - leur permet d'identifier les besoins des visiteurs. Je n'irais pas jusqu'à dire que le laisser-passer (requis et contrôlé par le Corpo Forestale) n'est qu'une excuse qui oblige les randonneurs à passer systématiquement à leur boutique, mais le fait que ce soit cette société qui les délivre (gratuitement, encore heureux) fait penser à un abus de position ou un marché protégé, sans concurrence...

Ceci étant dit, le permis en poche, nous pouvons commencer notre randonnée. Notre objectif du jour est de suivre le fond du Valle Orfento jusqu'à son extrémité, et de là, remonter vers les crêtes et le Refuge di Marco pour y passer la nuit - une randonnée indiquée pour une durée de 8h30 depuis notre point de départ, le pont de Caramanico Terme. Or, il est déjà 10h15 quand nous partons, et la nuit tombe aux alentours de 19h00... une course contre la montre s'engage !

Le sentier commence par une belle vollée de marches à descendre, pour rejoindre le fond de la gorge que le pont domine. Là-dessous, la lumière faiblarde de cette journée sans soleil a encore plus de mal à s'infiltrer, mais le charme du lieu opère malgré tout : le bruit du torrent qui roule contre les falaises, l'exhubérance de la végétation, les petits ponts de bois branlants... nous nous félicitons d'être partis du pont plutôt que du village, ce qui nous aurait fait manquer cette partie du sentier, la plus belle à vrai dire.

Val Orfento

Comme attendu, le sentier monte doucement le long du torrent, mais les gorges s'évasent, et les arbres les masquent à notre vue : le reste de la matinée nous fait évoluer dans une forêt sans cachet d'arbres trop jeunes et aux essences inattendues - on y voit même des figuiers sauvages.

Par contre, nous tombons nez à nez avec une bestiole que nous n'attendions pas, mais que le temps pluvieux invite à sortir : une salamandre ! Nous en croiserons 5 ce matin dans les sous-bois, le plus souvent installées carrément au milieu du chemin : impossible de les rater.

Salamandre

Il est maintenant 13h15, et nous voici à l'Ermitage de S. Onofrio all'Orfento, indiqué à 3h10 de route depuis notre point de départ. Nous avons donc globalement respecté le temps indiqué, et vérifié qu'il n'inclut pas de pauses (comme de coutume) car même si nous avons pris notre temps, nous ne nous sommes pas arrêtés. Nous en déduisons que toute pause risque de nous mettre dedans, mais prendre le temps de manger, que diable, c'est important, et nous nous installons dans l'étrange ruine de l'ermitage pour saucissonner.

Ermitage S. Onofrio

Un panneau aposé sur la falaise de l'ancien bâtiment trogodytique donne quelques informations sur le lieu, même si elles sont bien minces : la date de son origine est inconnue, et il n'est pas mentionné par Célestin V, le moine-ermite devenu pape qui a restauré plusieurs des ermitages de ces vallées (et pour la petite histoire, le premier pape a avoir démissionné en 1296).

Le bâtiment serait donc plus récent. On sait juste qu'il mesurait une quinzaine de mètre de haut et qu'il n'était déjà que ruines au début du 20e siècle, quand les champs autours étaient encore cultivés et qu'il servait d'abri sommaire pour l'été. C'est à cette date qu'un bûcheron aurait bousillé la porte pour mieux faire passer ses chargement de bois tirés par des mules, ruinant définitivement l'édifice...

Bref, cette histoire nous donne de quoi méditer pour nos prochaines heures de marche, et nous repartons : le refuge est indiqué à 5h50 (une erreur sans doute, car je calcule plutôt 5h20), et il est 13h45 : le jeu contre la montre se fait pressant, car cela ne nous ferait pas vraiment rire d'arriver à la nuit tombée !

Justement, le chemin commence à se raidir plus sérieusement, et nous attaquons la montée sous le couvert de la forêt. En chemin, nous ne trouvons plus aucune pancarte pour nous rassurer - ou nous faire forcer le pas ! Certes, nos sacs à dos pèsent bien plus lourds qu'à notre habitude dans les Dolomites, mais beaucoup moins qu'il y a quelques jours au parc des Abruzzes - peut-être moins de 10 kg ? - alors nous avons l'impression de bien avancer.

Une petite bruine nous fait sortir les Kways, mais nous voilà enfin passés au-dessus des falaises, et parfois nous pouvons apercevoir plus bas quelques roches tombant à pic vers la vallée. Il est 16h30 quand nous atteignons ces pancartes.

Crêtes

Plus que 30 minutes ? Nous aurions donc "torché" une montée de 4h50 en 2h45 ?! Après tout, pourquoi pas, on a quand même les gambettes habituées à des montées bien plus sévères par chez nous... c'est surtout sur le plat qu'on a l'impression de se traîner !

Nous prenons le temps de sortir du chemin vers la fontaine "Fonte Centiata" qu'on nous a recommandé (bien sûr, non indiquée sur notre carte), avant de ramasser du bois et de repartir ainsi chargés pour rejoindre le refuge. Ce dernier est une petite baraque de pierres bâtie à l'abri des vents, ce qui ne la rend visible à son approche qu'au dernier moment. La salle qui sert d'abri ouvert en permanence est très rustique : pas de fenêtre, une table et ses bancs, une vieille table branlante, un peu de bois et un âtre.

Refuge

Il est 17h, il fait 13° dans la bicoque, et on se met immédiatement à la tâche : allumer le feu et l'entretenir. Nous arrivons malgré tout très rapidement à la conclusion que l'ambiance ne se réchauffera pas de la soirée : nous réorganisons donc l'intérieur pour approcher le banc au plus près du feu, et préparer juste derrière nos lits sur le sol protégé d'une bâche.

Avec la source d'eau à 30 minutes de marche aller/retour, nous devons nous restreindre un peu sur l'eau, mais nous nous offrons quand même le luxe d'une petite toilette à l'eau chaude, avant de cuisiner une soupe puis des nouilles sautées japonaises. La soirée s'étire dans le noir glacial de la pièce, et pour nous réchauffer pendant qu'on papotte ce sont nos pieds qu'on fait maintenant griller à quelques centimètres du foyer...

Quand nos paupières deviennent vraiment trop lourdes, nous finissons par abandonner la chaleur du feu pour nos duvets en plumes d'oie. Antoine s'endort aussitôt, contrairement à moi qui commence à entendre de drôles de bruits. Ce ne serait pas un chien qui aboie là ? Quelqu'un serait-il arrivé dans le refuge ? C'est sûr, quelqu'un déplace des tables dans la pièce d'à côté !... Mais ce n'est que la respiration d'Antoine qui se déforme sur la voûte de la pièce de plus de 5 mètres de haut et génère des sons inquiétants...

lundi 3 oct. 2016, 21:32

Changement de parc

Ce matin, les herbes sont encore givrées quand nous nous levons, à l'heure où le soleil est tout juste prêt à faire passer ses premiers rayons par dessus les montagnes. C'est un moment assez glacial côté température - où tout l'éventail de "l'attirail chaleur" y passe : polaire, doudoune, bonnet... -, mais chaleureux et magique pour les yeux.

Toiles d'araignée

Après un solide petit déjeuner accompagné de thé bien chaud, il est temps de quitter notre emplacement, aujourd'hui nous rejoignons notre prochaine étape, le parc de la Majella, tout en faisant un peu de touring.

A peine nous prenons la route SR479 avec Partner, que nous croisons un énorme lièvre sur la route, puis dans un autre genre, une grande statue de Jean-Paul II en bord de route. Intrigués, nous nous arrêtons : il s'agit en fait d'une source auquel le souverain pontife s'est là aussi désaltéré. Décidément ! Nous marchons à nouveau sur les pas de JP2 et ne résistons pas à la tentation de remplir nos bouteilles.

Nous continuons la route et nous arrêtons au charmant village de Scanno accroché à une colline : toits en tuilles, vieilles pierres, dédalle dé petites rues... nous flânons tranquillement.

Scanno

Malgré l'étroitesse des rues, des petits commerces tiennent encore le pavé, maraîchers, épiciers, ... Une biscuiterie à l'ancienne attire notre regard, et nous y achetons plusieurs biscuits tous à base d'amandes : d'énormes amaretti blancs, un grand "pain" de gâteau chocolaté farci de fruits secs, et deux cookies locaux glacés à une sauce chocolat. Mmm...

Scanno

C'est sur la route qui quitte la petite ville de Scanno par le nord que la vue vers elle se fait splendide - d'ailleurs, un panneau indique "rue des photographes"... La route s'enfonce ensuite dans des gorges : nous passons dans la Riserva Naturale Gole del Saggitario. Juste avant de tomber sur l'autoroute, nous prenons la direction de l'ouest - toujours sur la SR479 - pour rejoindre la ville de Sulmona.

C'est à priori une charmante petite ville, qui a même un palio imposant fin juillet, mais nous prendrons le temps de la visiter une prochaine fois peut-être... pour l'instant, nous ne nous arrêtons que pour quelques courses, et nous avons aussi grandement besoin de trouver des informations sur le parc de Majella.

Pour se dégourdir les jambes, nous nous garons dans le petit village tout proche de Badia-Bagnaturo, avec pour objectif une petite balade vers l'Ermitage de Sant'Onofrio al Morrone.

C'est à cette occasion que nous découvrons l'Abbazia di Santo Spirito del Morone, étrange construction mi-sacrée mi-civile, qui a visiblement été réhabilitée en bâtiment administratif et musée. Le hasard fait bien les choses, le Parc du Majella y a des locaux : nous tentons notre chance d'y glaner quelques informations... et c'est l'un des responsables (marketing ?!) qui nous répond et nous présente quelques parcours, tout en nous parlant des structures d'hébergement : seuls quelques sites de bivouacs au confort spartiate sont ouverts en permanence au public. Mais selon lui, on peut aussi bivouaquer en tente à côté si besoin.

Quant à l'eau, c'est visiblement une denrée rare dans le parc, mais il nous indique quelques sources non déclarées en les pointant sur sa carte - d'ailleurs, des trois cartes 1:25.000 que nous verrons en tout, pas une n'indique l'ensemble des sources... il nous faudra toujours recouper les informations pour parvenir à nos fins.

Maintenant que nous avons décidé de notre itinéraire des trois jours à venir - et en particulier, décidé de ne pas commencer depuis ici la balade itinérante du parc par un premier sommet, mais de contourner ce dernier en voiture pour démarrer plus loin, plus tranquillement -, nous prenons notre pause déjeuner au soleil, avant d'aller visiter l'Ermitage qui faisait l'objet initial de notre venue... Il faut une quinzaine de minutes d'ascension pour l'atteindre depuis la fin de la route.

Près de Sulmona

Le bâtiment est fermé, et nous ne pouvons qu'apprécier de loin sa position à flanc de falaise. La vue porte loin sur la vallée, mais elle n'est pas très heureuse : autoroute, industries, entrepôts, champs de panneaux solaires, prison, et même... les baraquements d'un ancien camp de concentration !... où ont été enfermés des soldats anglais et sud-africains capturés pendant la seconde guerre mondiale.

Contre l'avis de Google Maps qui veut nous faire passer par le nord, je décide de prendre la route vers le sud, pour contourner le Monte Morrone (2061 m) par une zone qui me semble plus touristique. A peine 10 km plus loin, une première route vers le village de Pacentro est interdite à la circulation, et nous devons emprunter la route suivante, un peu plus longue, pour l'atteindre.

Pacentro

Le village est mignon et la lumière magnifique, ce qui nous permet d'en prendre plein la vue mais aussi de ramener - à mon sens - la meilleure photo du voyage... Pourtant, en fin de village, la route SR487 est elle aussi interdite à la circulation, pour risque de chutes de roches (rischio caduta massi). Cela ne nous arrange pas, mais alors pas du tout ! Avant de baisser les bras et faire demi-tour, je demande à un vieux monsieur qui passe par là si la route est "vraiment" coupée - vous en conviendrez qu'on commence à s'italianiser peut-être un peu trop...

C'est magique, le monsieur répond exactement ce qu'il nous fallait savoir : il hausse les sourcils et les épaules d'un air complice et un brin résigné, fait tout retomber dans la seconde d'après, et déclare : si vous faites le tour, cela va vous prendre tellement de temps... la route est fermée, mais vous pouvez passez : allez-y doucement, ils ont placé les blocs de manière à ce qu'on puisse passer...

Alors, on le remercie chaudement, et roule ma poule ! Après seulement quelques virages, la route n'est pas engageante : non entretenue depuis plusieurs mois (années ?), elle est grignottée de chaque côté par une végétation envahissante qui recouvre la chaussée sur une bonne moitié de mètre par endroits. Nous arrivons rapidement à un chantier, où les gars discutent avec un scooter arrêté près d'eux... je leur demande si je peux passer, et ils acquiessent avec un petit sourire fataliste. Nous croiserons deux autres voitures sur cette route défoncée, dont le bitume s'est fracturé, soulevé ou effondré sur de nombreux passages... mais qui reste effectivement passable.

Nous rejoignons sans encombre la SS487, en bien meilleur état, dépassons le Passo San Leonardo, un autre beau village accroché et deux autres villages à la mine un peu triste, et atteignons notre destination : Caramanico Terme. Le centre d'informations du parc y est fermé, nous devrons y revenir le lendemain pour - d'après les panneaux - y demander une autorisation pour passer à travers la réserve naturelle de l'Orfento...

En attendant, c'est déjà la fin de la journée : nous poussons jusqu'au village de Decontra. Bonne surprise, on y trouve une ère de pic nic et une fontaine : nous garons Partner près d'une chapelle toute proche, et hop, ce soir nous cuisinons une soupe de nouilles japonnaises sur notre four en cire de bougies.

dimanche 2 oct. 2016, 21:32

Abruzzo : Val Fondillo et Camosciara

Sans surprise, nous nous sommes réveillés sous la pluie... heureusement, elle s'est calmée puis arrêtée vers 10h ce matin : le temps d'étudier la carte au café, et nous pouvions sortir nous promener - en Kway cependant, car les prévisions n'étaient pas en faveur du sec.

Nous avons commencé par un petit tour dans le valle Fondillo, qui s'étend au sud d'Opi, et qui est réputé pour ses ours. Il va sans dire que nous n'avons pas vu d'ours, mais une aire de pic nic avec barbecues (encore, oui), quelques chevaux en pâture et un groupe d'une vingtaine de promeneurs du dimanche. Nous avons poussé le sentier F2 jusqu'à un refuge sans nom (1200 m), puis sommes retourné sur nos pas.

Nous avons retrouvé Partner et la petite dizaine d'autres voitures garées là avec un petit papillon : on nous priait de bien vouloir payer les 3,50 € de parking. Nous nous sommes exécutés auprès du restaurant voisin qui gère la zone, et avons retenu la leçon : quand la montagne est aménagée en parc touristique, elle devient payante.

Du coup, au parc suivant, la Camosciara, nous nous sommes carrément garés sur un bas côté de la route, comme un autre crevard de notre espèce... et effectivement, en entrant dans ce parc soit disant naturel, nous avons compris immédiatement qu'il s'agissait plutôt d'un parc à touristes : grandes étendues de gazon, tables pic nic payantes, locations de vélos, parc de jeux, et panneaux avec des listes d'interdictions et recommandations longues comme le bras.

Entre autre, il était écrit noir sur blanc que les jeux pour enfants devaient être utilisés de manière "raisonnable"... et sur les barrières branlantes, un simple écritaud "ne pas s'appuyer" suffisait visiblement à ne pas les changer - il faut dire qu'elles protégeaient d'une chute dans un ravin. C'est à se demander si les gestionnaires du parc ne prendraient pas les italiens pour des cons !?...

Nous avons d'abord pic niqué sommairement au bord de cette zone de tristesse mercantile, puis avons parcouru la route en bon goudron qui conduit jusqu'au fond du val. Sur tout le chemin, on essaie de nous "vendre" le site comme le lieu d'où la sauvegarde des chamois est partie, en 1922.

Au bout du goudron, un bar, et une mini balade pour aller voir deux casacades qui n'ont rien d'éblouissant : Tre Cannelle et delle Ninfe. Sur notre retour, la pluie commence à tomber, mais nous bifurquons quand même sur le chemin G4 pour nous enfoncer un peu dans la forêt. Et là, c'est le drame !

Boue

Les sentiers sont très humides, mais surtout, complètement défoncés par les balades à cheval. Tous les 10 mètres, il faut traverser comme on peut des gués de boue, puis peu à peu les choses empirent : ce sont des tronçons de dizaines de mètres à la suite transformés en bourbier. Sur certains passages trop glissants, la situation est catastrophique, on risque d'y laisser l'intégrité de nos pieds... voir plus en cas de glissade.

Boue

Vous connaissez cette étrange sensation, quand votre pied cherche à s'éloigner du sol, et que la chaussure n'est pas d'accord ?... Qu'elle reste embourbée, et que pour un peu, en forçant un peu, votre pied en chaussette pourrait en sortir, laissant derrière lui la chaussure collée au sol ?...

Seule une rencontre inattendue a égayé un peu cet après-midi : en chemin, nous avons surpris dans la forêt une famille d'une petite dizaine de sangliers, dont la moitié composée de jeunes marcassins, et avons eu le temps de les voir partir au galop en grognant.

Nous sommes enfin revenus à l'esplanade via le sentier I2, et la pluie s'est arrêtée de tombée. Après cette balade décevante, nous avons refait un plein d'eau à la fontaine de Civitella, et avons quitté la zone sans demander notre reste : direction plein nord. Nous avons dépassé le Passo Godi et bivouaqué dans Partner à la limite du parc, près d'une baraque ANAS abandonnée.

Le lendemain matin, ce sont les aboiements des chiens des chasseurs qui nous ont réveillé...

samedi 1 oct. 2016, 21:32

Abruzzo : de Val Canneto à Barrea

Après deux jours de beau temps, très ensoleillés chaque matin et à peine nuageux les après-midis, la météo s'annonce à la pluie pour demain : nous choisissons donc le plan B, à savoir, réduire notre balade à une 3e et dernière journée. Objectif du jour : rejoindre Partner.

Comme les jours précédents, nous commençons la randonnée vers 9h, sans se presser pour le petit déjeuner ni le paquetage. Ce matin, nous remontons tout le val Canneto, et bien que sur la carte il s'agisse d'une route forestière orientée plein nord, les indications peu nombreuses nous amèneront à suivre quelques variantes qui finiront heureusement par nous ramener sur le bon chemin, baptisé "O3".

La forêt est silencieuse, mais rapidement baignée de soleil, et après un premier tronçon qui mène au Rifugio Acquanera (1320 m), nous entrons dans le magnifique Vale 3 Confini (la vallée des 3 frontières : Lazio, Molise et Abruzzes). La route devient sentier, et nous longeons un torrent qui serpente entre les clairières, ornées d'arbres plusieurs fois centenaires.

Val 3 Confini

Toute notre matinée est une longue montée, dont la pente s'accentue fortement quand nous atteignons la fin de cette vallée (1496 m) : commence alors l'ascension vers la Forca Resuni sur le sentier O5. En haut, nous attend le refuge homonyme (1952 m).

Rifugio Forca Resuni

Nous sommes aujourd'hui samedi, et deux VTT viennent d'arriver sur les lieux, s'installant au refuge face à la vue. Mais l'endroit est battu par les vents, et bien qu'il soit déjà 13h, nous décidons de continuer une petite demi-heure encore pour trouver un lieu plus abrité. De là, à peine les sacs posés et nos fesses itou, des petits bruits de cailloux attirent notre attention : nous repérons un premier groupe de chamois.

Après le déjeuner, nous reprenons le sentier I1 qui parcours en balcon un vaste cirque jusqu'à atteindre le Passo Cavuto (1942). Là, nous passons dans le val di Rose, haut lieu de la photo animalière...

Val di Rose

Et pour cause ! Bien que nous soyons en plein après-midi, heure à laquelle tout chamois qui se respecte se tient caché à la vue des prédateurs et des humains, voilà que nous repérons un premier groupe de 5 chamois à moins de 100 m de nous. Puis un autre ! Enfin, en cherchant à ne pas les déranger (mais nos précautions étaient-elles nécessaires ?), nous approchons à moins de 50 m d'un autre groupe placé à proximité du sentier. Mais notre présence ne semble pas déranger...

Chamois

Après avoir pris le temps de l'observation, nous continuons la descente : après les alpages, c'est une forêt magnifique qui s'étend à sa bordure, puis un bois plus commun. Dans chaque clairière, poussent des chardons dont quelques uns offrent encore aux regards leur couleur bleutée irisée.

Chardons

Au village de Civitella Alfedana, nous faisons le plein d'eau à une fontaine, puis rejoignons les rives du lac. Il ne nous reste plus qu'à les longer avec la route carossable I3 pour rejoindre Partner vers 17h45...

Ce soir, nous avons envie de prendre une douche bien chaude ! Nous partons donc en quête d'un camping, et notre deuxième essai est le bon : nous passerons la nuit à Opi, au camping le Foci. Au diable la bouffe lyophilisée, nous nous offrons même un petit resto de grillades, où je dévore une assiette énorme de viande d'agneau, et Antoine des brochettes de mouton...

Ce soir, nous dormons dans Partner : la pluie doit tomber dès cette nuit.

vendredi 30 sept. 2016, 21:32

Abruzzo : de Campitelli à Val Canneto

Comme chaque soir, il nous faut redescendre pour bivouaquer en dehors du parc, chaque matin, il nous faut remonter. Aujourd'hui, c'est par le sentier L1 que nous rejoignons les alpages, à nouveau dans une forêt, mais sans qu'on n'entende le moindre brâme...

Hêtres

Une fois sortis du bois, la vue porte loin dans un cirque immense que domine le Monte Meta - ainsi nommé parce que par beau temps, on peut depuis son sommet voir sur chaque côté de l'horizon les deux mers qui entourent la botte.

Monte Meta

Nous appercevons rapidement un petit groupe de biches escortées d'un cerf, ils broutent tranquillement sur les monts qui nous dominent. Nous parcourons encore quelques centaines de mètres, et c'est maintenant pas moins de 42 biches que nous dénombrons !

Biches

A leurs côtés, deux cerfs se livrent un combat de vocalises pour remporter la mise... l'un d'eux abandonne finalement, et rejoint d'un pas vif la crête à la recherche d'autres conquêtes.

Cerf

Observer les animaux prend du temps, et nous prenons notre pause midi au pied du Monte Meta, bien exposés au soleil et à l'abri du vent. Quand nous reprenons la route, son sommet est dans les nuages, et nous décidons de nous passer de son ascension - d'autant plus qu'au loin, l'air est loin d'être clair.

C'est sur les hauteurs du Passo dei Monaci (1967 m) que nous croisons deux troupeaux, l'un de chèvres, et l'autre de moutons bigarés. Ces derniers sont gardés par d'énormes chiens des abruzzes, et deux bergers accompagnent les bêtes.

Crêtes

Nous descendons légèrement le long d'un vallon rocailleux en suivant le N1, avant de bifurquer sur le K3 qui suit le fond du val Pratolungo (1848 m). Vers la fin, le marquage est tellement difficile à suivre que nous mettons beaucoup de temps à valider chaque avancée... Nous trouvons finalement les traces qui nous font continuer la route à flanc de montagne, avec un sentier en balcon.

Crêtes

Posté en plein sur le chemin, un troisième troupeau de chèvres broute tranquillement : nous le traversons avec précaution, et heureusement les chiens ne semblent pas nous en vouloir de semer un peu la panique parmi les caprins.

Nous apprécions les denières vues sur les crêtes, car bientôt ce sera la redescente à travers la forêt. A sa lisière, l'automne commence seulement à frapper, mais la majorité des arbres est encore bien verte.

Automne

Le sentier est à nouveau difficile à suivre, et nous hésitons longuement, parcourant parfois de fausses pistes créées par les vaches avant de faire marche arrière, perdus... Il nous faut une bonne quinzaine de minutes un peu stressantes pour identifier la petite source ci-dessous, qui nous permet de refaire le plein d'eau.

Source

A vrai dire, ses abords sont piétinés par les vaches et pleins de bouse, ce qui nous fait hésiter quelque peu à nous y désaltérer ! Mais un panneau posé à proximité finit de nous convaincre. Il y est écrit :

> L'amore per la montagna portò, l'11 luglio 1985, Sua Santita Giovanni Paolo II° presso questa sorgente. 
> Assetato, raccolse una scatoletta di carne vuota, la lavò et l'adoperò come bichiere.
> A ricordo - La compagnia di Pizzone - In pelligrinaggio a Canneto
> Fonte Chiariglio 19 agosto 2007 

Alors, si JP2 a bu à cette source, faisons de même ! Nous avons malgré tout versé quelques goutes de micropur dans l'eau...

La descente peut maintenant commencer : nous sommes encore à 1800 m, et nous devons rejoindre, via le sentier N3, le Val Canneto, 800 m plus bas - ce qui est assez éprouvant pour les jambes avec le sac aussi lourd !

De loin, nous appercevons une étrange structure blanche au fond du val, et peut-être d'immenses parkings, ce qui nous semble quelque peu incongru en cet endroit.

C'est à 17h30 que nous rejoignons le lieu du campement : un immense espace arboré amménagé pour le pic nic, avec à nouveau des barbecues en maçonnerie, des tables et un point d'eau mis à disposition. Nous comprenons la raison de cet aménagement : une église moderne de la taille d'une basilique, le Sanctuaire de la Madonna di Canneto, qui fait l'objet d'un pellerinage au mois d'août. L'unique chose qui nous chiffonne : tout est interdit ou payant - enfin, en saison uniquement, et peut-être au vu de l'affluence des pellerins.

Sur chaque table, un papier indiquant "5 €" est punaisé. Il est interdit de camper en dehors du camping, interdit de faire du feu en dehors des BBQ, il est même interdit de se promener ! Un avis placardé à proximité du sentier, annonce que du 20 juillet au 4 septembre, il est interdit d'emprunter les sentiers, sauf les seuls L1, M1 et N1 sous réserve d'être accompagnés d'un guide et du respect d'un quota de 80 personnes par jour... bien sûr, les coordonnées de la seule société privée pouvant délivrer le précieux sésame sont fournies.

Pour ce soir, rien de tout cela ne nous concerne, et nous partons à la recherche du poste idéal pour le campement. Rebelotte : recherche de bois, montage de la tente, ... Je choisis un foyer et m'apperçois avec surprise qu'il présente des cendres encore chaudes et même... quelques braises cachées dessous. Cela va nous faciliter grandement l'allumage pour ce soir !

Feu au campement

Au menu ce soir, à nouveau du risotto : à la courge cette fois-ci. Nous terminons le repas dans la nuit noire, à la lumière du feu... au-dessus de nous, les étoiles brillent, et quelque part, on entend un hibou et un cri de provenance inconnue... mais pas de renard pour ce soir : nous avons pris soin d'accrocher la nourriture dans les branches d'un arbre !

jeudi 29 sept. 2016, 21:32

Abruzzo : de Barrea à Campitelli

En ce premier jour de randonnée itinérante, nous avons beau nous intéresser aux concepts de la "MUL" (Marche Ultra Légère), nous sommes malgré tout plutôt chargés comme des mulets : ça pèse 13 kg sur le dos d'Antoine et 15 sur le mien. Nous n'avons pas l'habitude, et ce poids est une des principales incertitudes de cette petite aventude.

Pourquoi un sac presque deux fois plus lourd que les MULS ? D'abord, parce qu'il y a le confort : je ne supporte pas d'avoir froid, aussi pour tout ce qui concerne le campement, j'ai toujours privilégié le chaud sur le poids - dans les limites du raisonnable, bien sûr. En montagne, en cette saison, mieux vaut prévoir de pouvoir se vêtir chaudement : polaire, doudoune, gants, bonnet, ...

Ensuite, on part pour 4 jours, et nous avons de la nourriture pour tenir : des choses raisonnables en ratio calorie/poids comme les soupes et risotto lyophilisés, les tablettes de chocolat des pauses ou les müeslis du petit déjeuner, mais même avec un aussi bon ratio, certains aliments "plaisir" sont pesants : cake salé, saucisson, fromage, pain, cookies, ...

Enfin, nous partons avec nos appareils photo et... ils sont loin d'être légers ! Ajoutez à cela les jumelles, le kilo d'eau de la journée, et même les 1,7 kg du sac à dos lui-même, et voilà.

Tout cela pour dire : nous partons chargés. Depuis le camping Cole Ciglio (1022 m) nous longeons la rive sud du lac de Barrea, à la recherche de l'embranchement avec le sentier "J2", que nous ratons une première fois... notre attention est accaparée par deux petites troupes de biches accompagnées chacune d'un cerf, qui prennent le soleil dans des prés au bord du lac...

A proximité de Barrea, nous finissons par faire marche arrière, et trouvons finalement le départ du sentier. Le J2 est un sentier en rocaille blanche mal pavé qui quitte les rives en direction du sud-ouest, et monte allègrement dans la pente : nous passons des pâtures souvent entretenues et parfois abandonnées, quelques bouquets d'arbustes buissonnants... un grognement sur notre gauche attire notre attention à temps pour apercevoir un sanglier détaler.

Après une demi-heure de marche sous le soleil qui nous a bien réchauffé, nous atteignons le K6 que nous suivons vers le sud-est, pour rattrapper le K4 qui longe tout le fond du val de Resione : nous sommes à l'ombre des arbres toute la matinée. Pas très loin de nous, le brâme d'un cerf nous accompagne dans notre ascension... jusqu'à ce qu'on atteigne un petit col (1542 m), où surprise, une vingtaine de vaches se baladent - il n'y a pas un seul brin d'herbe dans ces sous-bois.

Encore quelques efforts, et nous atteignons les alpages du Lago Vivo (1591) qui n'a de Vivo que le nom (jugez-en vous-même, le lac, c'est la tâche maronasse sur la photo ci-dessous). Nous trouvons la Fonte dei uccelli (source des oiseaux - non signalée sur notre carte papier mais que nous avions repéré sur OpenStreetMap) à laquelle nous reconstituons nos réserves d'eau, et nous arrêtons pour notre pause déjeuner.

Lago Vivo

Ne cherchez pas les roches dolomitiques sur cette photo, le parc des Abruzzes en est très peu pourvu... Les montagnes dans cette zone culminent à 2200 m maxi : c'est de la grosse coline, essentiellement recouverte d'une très belle forêt de hêtres et d'alpages.

Après la pause, nous trouvons rapidement un sentier de liaison entre le K4 et le K3 (une fois de plus, signalé sur OpenStreetMap mais pas sur la carte papier...), et après être montés à environ 1700 m d'altitude, nous redescendons le Val Porcile, entourés de hêtres et accompagnés par le brâme presque permanent des cerfs. Nous en apercevrons 3 sur notre chemin, dont un jeune, visiblement la tête ailleurs et tout surpris de nous croiser à moins d'une vingtaine de mètres.

Jeune cerf

Vers 1200 m d'altitude, nous bifurquons à nouveau sur le L2, qui nous fait passer dans une zone de travaux forestiers mal indiqués et qui défoncent littéralement à grand renfort de machinerie motorisée toute une aire boisée dont celle du sentier... Vers 17h, nous arrivons à la grande esplanade de Campitelli (1445 m), située en frontière du parc, et où le bivouac est autorisé.

Nous faisons le tour du propriétaire, et rescensons encore 5 ou 6 voitures sur le parking, une baraque abandonnée, un refuge fermé, et deux zones de pic nic avec plusieurs barbecues en maçonnerie. Nous nous installons près du refuge, qui a pour avantage de proposer un point d'eau à moins de 100 m.

Popotte à Campitelli

Nous voici donc à ramasser toutes les branches de bois mort qui traînent autour du campement, et Antoine trouve des chardons secs qui font parfaitement office d'"allume-feu" - nous n'avions pas pensé que nous pourrions faire un feu de camp, et sommes partis uniquement avec notre briquet pour le réchaud à alcool.

Nous voilà soudain les rois du pétrole : notre tente installée, une table de pic nic, un feu de bois avec de quoi l'alimenter plusieurs heures... nous poussons le luxe jusqu'à chauffer de l'eau pour se faire une petite toilette avant le dîner. Ce soir, ce sera risotto - car il faut mijotter 1/2 litre d'eau pendant 20 bonnes minutes, et ça, c'est bien plus facile de le faire sur le feu plutôt que sur notre mini réchaud.

Le soir tombe rapidement, et vers 20h il fait déjà nuit : nous finissons notre repas à la lueur du feu de camp, puis ne tardons pas à nous coucher. Pas si loin, un cerf continue de brâmer par moments, mais la nuit est beaucoup plus silencieuse ici qu'à Barrea... plus sauvage ? Malgré la présence de loups et d'ours dans le parc, nous ne nous sentons pas inquiets. Nous nous interrogeons plutôt sur les renards, et à vrai dire... avec propos.

En pleine nuit et alors que j'étais en plein rêve, je me réveille, alertée par une manipulation qui me semble quelque peu frénétique de la tente : comme si quelqu'un voulait absolument entrer. Antoine ? C'est toi ? Mais non, Antoine dort à côté de moi - enfin, maintenant, il est réveillé. Oh oh... les bruits continuent, la tente est secouée !

On n'y voit rien là dedans, vite, la frontale, j'allume, - zut, elle est en mode "lumière rouge" pâlotte -, et regarde à travers la partie mousticaire : plus de sac à dos. Ou plutôt, le sac est en train de partir sous le double toit ! J'ouvre rapidement la tente puis le double toit, et tombe nez à nez avec un joli renard, le museau sur mon sac, le tout à portée de main. Je récupère le sac vite fait, et essaie de faire comprendre au renard à coup de grands gestes qu'il faut pas rester là, aucune chance qu'on lui laisse le sauciflard ! Il tourne encore un peu autour de nous, puis s'en va pour de bon.

Un dernier coup d'oeil dehors pour apprécier la vue du ciel étoilé, et pour plus de sécurité, on rentre le sac dans la tente, et on referme tout. Il est 04h du matin... Nous ne serons plus dérangés de la nuit.

Campitelli

Le lendemain matin, l'esplanade est recouverte de brume qui va disparaître doucement avec l'arrivée du soleil, vers 7h30... tout est calme. Bientôt, un groupe de vaches sort du bois pour boire aux quelques marres résiduelles, puis quelques chevaux les rejoignent et viennent paître à proximité de notre campement. Nous, nous prenons notre temps pour nous faire chauffer un thé sur le réchaud, prendre un petit déjeuner énergétique et ranger notre paquetage. A 9h00, nous sommes fin prêts pour notre deuxième journée.

mercredi 28 sept. 2016, 21:32

Jour J pour les Abruzzes

Voici quelques temps déjà (et c'est un euphémisme) que nous préparons notre départ pour passer quelques jours de vacances un peu plus dans le sud, dans le parc national des Abruzzes. Je dis "le Sud", mais ici, en Italie, on vous dira que c'est le Centre... tout est une question de point de vue, quand pour nous, même les Dolomites sont déjà pas mal au sud ! ;-)

Qu'il y avait-il à préparer de si long ? Eh bien, déjà, notre itinéraire. Objectif numéro un : voir des animaux ! Mais nous avions envie aussi de faire de la rando itinérante en autonomie, et mine de rien trouver des randos où on puisse bivouaquer comme des sauvages, loin des villages, ça nous a pris un peu de temps...

Ensuite, la logistique : que mettre dans un sac à dos pour "survivre" loin de la civilisation pendant quelques jours ? Heureusement, nous commençons à être bien équipés, mais d'autres sujets demandaient un peu de préparation, et parfois même de faire preuve de patience.

Par exemple, le Micropur : c'est un produit à base de chlore qui permet de purifier l'eau, et c'est fichetrement utile pour alléger le sac à dos, vu qu'il est impensable d'emporter chacun les 2 litres d'eau de chaque jour d'itinérance !... Or, mauvaise surprise : on s'est apperçu un peu tard qu'il était impossible de se le procurer en Italie. Impossible. Ok, on a réglé le problème à coup de commande sur Amazon, mais entre la météo moisie et l'attente du produit miracle dans notre boîte aux lettres, de l'eau (non potable) a passé sous le pont de Taibon !

Un autre sujet qui nous a un peu mis dedans, ce sont les cartes de randonnée... Car pour randonner, rien de mieux qu'une carte 1:25.000 de la zone. Nous les avions commandées à une librairie spécialisée dans les voyages - ce sont eux qui organisent les cours du soir à Sedico. Les cartes étaient sensées arriver sous 48h... en fait elles ont mis plus d'une semaine ! Et dès qu'elles sont arrivées, quand on a voulu aller les chercher - un samedi -, alors qu'il ne restait que très peu de jours avant notre départ, la boutique était exceptionnellement fermée ! Or les récupérer commençait à devenir très urgent...

Heureusement, ils ont été très arrangeants, et ce mardi midi, jour de notre départ, ils ont spécialement ouvert leur magasin quelques minutes juste pour nous, le temps de nous remettre les cartes. Nous étions alors fin prêts, avec tous nos sacs dans Partner : après cette escale à Sedico, nous avons tout simplement continué notre trajet vers le sud, avec comme objectif une première étape une soirée en famille à Dogato.

En chemin, nous avons fait une halte déjeuner du côté de Cornuda, où nous avons testé notre réchaud à base de cire... l'enseignement a été concluant : comme annoncé, ça salit effectivement beaucoup la gamelle (elle était noire de suie, et il a été impossible de lui faire retrouver sa couleur inox de toutes les vacances), par contre ça chauffe plutôt bien - nous avions amené un reste de boeuf-carotte. Par contre nous n'avions pas pensé à réaliser un trépied où poser la gamelle, alors quelques débris de parpaing trouvés sur le parking où nous avons "cuisiné" ont fait l'affaire...

C'est le cousin qui nous a accueilli pour le dîner (son ragu et sa conversation sont tous les deux excellents !) et hébergé pour la nuit. Nous avons aussi papotté avec Sonia et Giancarlo qui sont venus nous voir chez lui... Le lendemain matin à la Macelleria, il nous ont même largement pourvu en saucisson (maison !) et fromages, les seuls aliments qu'il nous manquait pour notre expédition. Ce qui fait qu'à chaque repas des deux semaines qui ont suivi, nous avons à chaque fois pensé à eux ! La reconnaissance du ventre... :-)

C'est mercredi, donc, que nous avons vraiment pris la route, et traversé l'Italie : sans prendre l'autoroute mais malgré tout sur une voie rapide au début, via Ravena, Perugia, Terni et Chieti, puis sur des routes de plus en plus petites vers Avezzano et finalement le Parc National des Abruzzes, Lazio et Molise.

A 17h, nous étions à Pescasseroli : nous avons tenté notre chance à l'office du tourisme (fermé), puis avons visité le village, qui fait penser à une petite ville coquette malgré la montagne autour - un peu comme Malcesine sur le Lac de Garde.

Sans plus d'informations sur les campings encore ouverts, nous avons continué notre route, dépassé Opi, et sommes arrivés dans la région de Civitella Alfedana. Ses campings étaient bien sûr fermés. Nous avons poussé jusqu'au village de Barrea, et longé son lac sur toute la rive sud sur une piste en gravier pour rejoindre le camping Cole Ciglio... mais il était bien entendu lui aussi fermé.

La nuit commençant à tomber, nous ne nous sommes pas posé plus de questions : nous avons garé Partner sur le côté de la route, avons avisé un pré tout proche, et y avons planté Hubba Hubba (notre tente ultra-légère de trekking). Un rapide dîner dans Partner, puis au lit... où nous avons entendu toute la nuit aboyer les chiens et... bramer les cerfs !

Le lendemain matin, après que la brume qui recouvrait le lac se soit dissipée, le ciel était au bleu fixe. Nous avons tout remballé dès le lever du soleil, vérifié le paquetage, fermé Partner, et voilà : c'était parti pour 3 ou 4 jours de rando en autonomie.

Barrea

samedi 24 sept. 2016, 21:32

Vincheto et Hockey

Après nos aventure verticales, voici un samedi plus tranquille, et nous commençons par une virée vers le "sud", c'est à dire les préalpes. Nous commençons par nous cassez le nez sur une librairie exceptionnellement fermée ce samedi - nous y avions commandé des cartes... mais je vous en reparlerais dans un prochain billet !

Nous avons continué comme prévu vers la petite réserve naturelle du Vincheto, où nous n'avons vu aucun animal sauvage cette fois-ci - rien, nada, walou. Par contre, nous nous sommes entraînés à photographier quelques daims de leurs enclos, des animaux bien peu farouches qui nous ont permis de nous familiariser avec le nouveau zoom monté sur mon petit canon.

Vincheto

En soirée, nous avions soirée Hockey, pour la première rencontre de la saison : Alleghe recevait Apiano, pour une... première défaite. L'occasion malgré tout là aussi de jouer un peu avec le gros zoom ! Et là, l'exercice est bien différent : le joueur de hockey, ça patine vite, et le palet, c'est à peine si on arrive à le suivre quand on a le nez dans l'objectif...

Testori

Alors, ci-dessus, une photo de Testori. Il y en aura sans doute beaucoup de lui, et vous savez pourquoi ? Parce que c'est un des seuls à se démener vraiment et à amener un peu de chaos dans les équipes adverses !

Puuuull !

Pour ces premières photos, vous ne m'en voudrez pas trop de m'être concentrée sur les mises en jeu : bien plus faciles à cadrer que les actions devant les buts !...

Manny

vendredi 23 sept. 2016, 21:32

Ferrata degli Alpini

Une petite fenêtre de météo clémente nous encourage à enfin sortir un peu et faire notre 2e (et dernière ?) via ferrata de la saison : nous voilà enfin à la Ferrata degli Alpini que je souhaitais tenter depuis quelques années ! Elle a été créé en 2007 par une Brigade Alpine, et sert entre autre pour l'entraînement de l'armée.

Le départ se situe juste en contre-bas du Passo Falzarego, depuis le parking du restaurant Strobel. De là, il faut une trentaine de minute de marche pour atteindre les ruines d'un hôtpital de la Grande Guerre, construit en partie au pied de la roche. Les premiers câbles se situent à une centaine de mètres sur sa droite.

Ferrata

Le début de la ferrata est réputé un peu physique, et je dois dire que je le redoutais un peu... il ne m'a pas déçu ! J'ai eu un mal de chien à passer les premiers mètres, qui nécessitent de forcer sur les bras (en tout cas quand on manque de technique comme moi...), et j'ai du prendre une pause de quelques minutes sur un petit replat avant d'attaquer la suite, elle-même assez éprouvante pour mes petits bras...

Heureusement, entre la patience et les encouragements d'Antoine, et aussi ma petite tête dure, j'ai fini par passer la partie verticale délicate, et nous avons enchaîné la suite de la montée (un peu moins de 1h30 en tout) sans plus aucune difficulté et quasiment que de la bonne roche, comme annoncé.

Devant nous, un jeune homme allemand et son papa ont décroché et pris une échapatoire qui évite le dernier tronçon, qui est à nouveau très vertical. C'est là qu'un jeune anglais équipé d'un gros sac à dos nous a rattrapé. Ce petit fou furieux comptait enchaîner avec une seconde via ferrata (notée assez facile cependant) qui ramène vers l'intérieur des Tofane, avant de dormir au Rifugio Dibona... son programme promettait encore une bien longue journée de grimpe !

Nous, nous avons préféré prendre notre pause déjeuner à l'arrivée de la ferrata, avec ce panorama vers l'arrivée du téléphérique du Lagazuoi. Et non, ce n'est pas le sommet du Col del Bos (2559 m) - la montagne dont nous venons d'escalader la paroi -, que nous ne prendrons pas la peine de rejoindre.

Ferrata

Nous avons plutôt contourné le Col del Bos par sa gauche avant de replonger vers la forcella dei Dosso (2250 m) - c'est celle que nous passons quand nous faisons la boucle Ra Nona / Rifugio Dibona / Sottecordes. La haute vallée est un immense panorama qui donne sur le groupe de Fanis (en photo) et les Tofanes. Nous avons même pris le temps de traîner un peu dans les ruines des fortifications et baraquements de 14-18...

Ferrata

Nous avons ensuite redescendu le large sentier carossable déjà connu, avant de remonter vers les ruines de hôpital, et finalement le parking où nous attendait Partner. Sur cette partie de la rando, la vue porte sur la zone du Passo Giau : de droite à gauche, Croda da Lago, Lastoi de Formin, Mondeval, Ra Gusela et Nuvolau. Tous ces noms font partie de mes randonnées préférées :-)

Ferrata

vendredi 9 sept. 2016, 21:32

A la maison

Nous voici en septembre, le moment des dernières récoltes : la température nocturne descend déjà fortement, et les journées ne sont chaudes que si les nuages laissent un peu d'espace au soleil dans le ciel - et je dois dire qu'ils ne sont pas souvent très coopératifs...

Cette année, nous sommes très contents de nous être mis aux haricots (nains et grimpants) et aux salades (laitue, mais surtout roquette sauvage qui a explosé tous les records, avec un grand nombre de récoltes et repousses !)

Taibon

Début août, nous avons aussi semé le légume-racine le plus facile à faire au monde (en tout cas, d'après notre expérience) : le navet. Ils ont poussé tout seul comme du chiendent, et ont résisté aux assauts répétés des limaces et des vers de hannetons (qui pullulent cette année et ont fait bien des dégâts sur toutes les autres plantations).

Taibon

D'ailleurs, nos tomates que nous avions mis en pot cette année, n'ont à ma grande surprise pas été épargnées par ces vers blancs ! Quand nous avons mis un terme à leur saison et vidé les pots, on en a trouvé par dizaines (!...), bien gros bien gras et lovés tranquillement dans les racines. Déjà un peu engourdis par le froid, leur réveil a du être un peu dur, mais ils se sont tous retrouvés vite fait bien fait - comme tous leurs petits copains - chez le voisin... celui qui ne fait pas de potager, bien sûr !

Le jardin n'est pas notre seul occupation : ces temps-ci, nous nous sommes attaqués à notre chambre. D'abord, nous avons viré les vieux rideaux, et tout repeint : mi blanc, mi-pourpre. Avec la lampe arabisante au plafond et le poignard marocain de papa au mur, ça fait plutôt cosy !

Après une longue hésitation, nous avons aussi repeint les portes de notre armoire, celle qu'on nous a laissé quand nous avons eu les clés de l'appartement - et pour cause, elle ne passe pas la porte et n'est pas démontable sans que ce soit... définitif ! Voilà une image du "work in progress".

Taibon

Pour terminer, la touche ultime qui a fini de transformer la pièce : j'ai passé du brou de noix sur notre meuble tête de lit / rangement fait maison en lambris... Vous remarquerez au passage que le bois exposé à la lumière avait commencé à patiner ! Cela lui donne un look assez chic qui a changé la physionomie de la pièce. Bref, nous sommes très contents de notre nouvelle chambre !

Taibon