On ne s'arrête pas en si bon chemin ! Après une escale toujours aussi sympathique chez nos amis pontissaliens, nous repartons sur la route dans l'après-midi : objectif, la Dordogne !
Traverser la France dans ce sens est assez laborieux, mais pas si désagréable : d'abord, quitter la Franche-Comté via Chalon-sur-Saône en Bourgogne. Ensuite, s'enfoncer dans le Centre... Montceau-les-Mines, Paray-le-Monial, Moulins... Ah, c'est justement là que nous prenons notre pause du soir : nous sortons vers la toute petite ville de Chemilly, sur les bords de l'Allier.
Nous cherchons d'abord à nous rapprocher de la rivière pour dormir, mais quand nous nous appercevons que l'endroit est infesté de moustiques (environ 35 bestioles par mètre cube), nous fuyons et tentons à l'opposé un chemin tranquille vers les terres.
Au croisement de deux chemins, nous trouvons un coin tranquille abrité de haies, et un voisin charmant qui vient nous saluer.

Après dîner, promenade digestive à la nuit tombante... mais nous n'avons pas fait 100 m que la pluie se met à tomber : retour au pas de course à Partner. Allez, ce sera plutôt l'heure de se coucher.
Le lendemain, nous terminons le trajet : Montmarault, Montluçon, Guérêt, La Souterraine... et voilà l'A20, que nous quittons avant Limoges, pour entrer via la N21 dans le Périgord vert. D'ailleurs, ne vous y trompez pas : toutes ces villes que je cite, nous n'en voyons que les panneaux sur les nationnales...
Nous découvrons la région au fil des visites de maisons à vendre - oui, on cherche encore et toujours. Nous commençons donc par découvrir Firbeix, première ville du Périgord vert, avant de remonter à Ambazac dans le Limousin - le parcours n'était pas optimal, mais on fait avec les calendriers de chacun. Nous visitons St Léger La Montagne puis Folles, et les visites sont assez déconcertantes voire décourageantes. Nous tirons définitivement un trait sur cette région qui nous semble bien morne.
Pour passer la nuit et en prévision du lendemain, nous redescendons vers Firbeix : en chemin, nous dînons à Aixe-sur-Vienne, mais bien que ce soir soit la fête de la musique, rien ne vient troubler les bords de la rivière (à part quelques badauds éméchés). Nous poursuivons notre route et après Chalus, en prenant la direction Dournazac (qui m'a fait penser à Douarnenez... pour ce qui est des sonorités), nous trouvons sur la D64 un emplacement parfait face à un petit étang colonisé par des grenouilles très en voix.

La nuit tombe, mais nous repartons vers Chalus trouver un bar... mais nous tombons enfin sur une fête de la musique d'envergure ! Scène avec musique française très vintage, stands de graillon et bière, la moitié du village est présente... nous poussons un peu plus loin et nous attablons en terrasse d'un petit bar, le Sax'o, où la langue de shakespeare semble dominante.
Le service semble être au bar, aussi je m'y rend pour commander deux Picon bières. Le barman, en t-shirt marinière à rayures, s'exécute et commence par verser une double (triple ?) dose de Picon - il a la main lourde ! - avant de placer les verres sous la tireuse. Assez rapidement, je remarque un truc noir qui flotte dans le verre qu'il sert - et lui aussi : il prend une spatule, et fait sauter le corps étranger en même temps qu'un peu de mousse, puis me tend les deux verres.
Et là, c'est le drame : le truc noir n'était pas seul, mais sacrément accompagné : trois ou quatre mouches mortes flottent dans chacun des verres. Là, le gars est surpris, "je comprends pas !..." et vide les verres dans l'évier. Un peu de Picon y passe aussi sans qu'on ne voit rien d'étrange en sortir, aussi vide-t-il la bouteille dans un des deux verres... puis il part à la recherche d'une bouteille neuve. Hop, cette fois-ci les doses sont plus normales. Pression. Je regarde bien, cela semble bon.
Le temps de ramener les verres en terrasse, qu'une mouche refait surface sur la mousse, et hop, je ramène le verre illico... "je ne comprends pas..." me serine encore le barman, mais moi je comprends très bien que toute sa vieille bouteille de picon était infestée ! Voilà, maintenant, on peut boire nos Picon mouches, euh, je veux dire, nos Picon bières.
Il va sans dire que monsieur Picon mouche ne nous a pas offert le moindre geste commercial...