Plestin - St Samson
Ce matin, le temps est gris mais ne semble pas complètement décidé à la pluie... pourvu que ça dure ! Et en ce début de journée, l'estuaire du Douron à nouveau complètement en basses eaux semble vraiment dans le même mood que la météo.
Sitôt traversé le pont qu'on voyait de notre chambre et qui sépare les Côtes d'Armor du Finistère, nous mettons pied à terre à la demande d'un panneau qui indique par ailleurs qu'il s'agit d'un "espace fragile protégé" du littoral. Nous en profitons pour poser les vélos contre le talus et prendre quelques photos du paysage désolé... quand un homme nous interpelle :
- Faites gaffe à vos vélos, y'a des camions qui passent par là !
- Mais... le panneau indique de mettre pied à terre ?!...
- ça ?... C'est une plaisanterie !

La bonne blague. Nous voyons effectivement que sur le sentier sensé être protégé, il y a des ornières dessinées par des roues de camion. A quoi rime donc l'interdiction d'y rouler à vélo !?... Ce n'est pas la première fois qu'on se rend compte que malgré le passage de la véloroute, les vélos ne sont pas franchement toujours les bienvenus !
Bref, nous continuons donc notre route le long du littoral en passant par le bourg de Locquirec, où une borne en granit placée près de l'église indique la distance jusqu'à St Jacques de Compostelle : 1927 km. Une prochaine fois peut-être ?!...
Passé le bourg, nous enchaînons les vues sur les immenses plages désertes par ce temps : Porz Biliec, Sables Blancs, puis celle du Moulin de la Rive, traversée par quelques pêcheurs à pied et une cavalière.

Les côtes sont toujours au programme, et la suivante nous amène à un point de vue qui malgré le ciel gris nous offre un panorama déchiqueté sur les rochers découverts par la marée basse.

Sous un tout petit crachin bien breton, nous reprenons la route qui passe par les lieux dit de Christ (où le seul monument marquant est un calvaire - ça ne s'invente pas !) et de Prajou, où nous bifurquons vers une petite voie qui descend raide vers la plage du Moulin de Trobodec (que nous découvrons être un haut lieu de la résistance), où nous déjeunons. Il va sans dire que tout ce qui se descend se remonte, et nous payons au retour la descente de la côte au centuple !...

Après nous avoir éloigné vers le bocage valloné avec vue sur mer, la véloroute nous ramène vers la côte à la plage de St Jean du Doigt - où la plage était couverte de sédiments triturés par un nombre incroyable de vers de sable !

Nous y appercevons par ailleurs un groupe d'oies Bernache Cravant (nous en avions déjà vu du côté de Louannec, à Perros Guirec), puis nous piquons vers le bourg pour visiter l'enclos paroissial, qui grâce à sa relique présumée du doigt de St Jean Baptiste, faisait l'objet il y a près de 5 siècles d'un pélerinage très lucratif pour la commune !

La côte bien raide qui mène à Plougasnou nous achève bien les mollets, mais bien qu'on s'approche de notre destination, nous n'en avons pas encore terminé : nous faisons d'abord escale à la Pointe de Primel, que nous parcourons à pied, puis à un cimetière de bateaux situé juste avant le port du Diben, à l'embouchure d'un petit ruisseau.

Voilà, nous sommes arrivés : ce soir, c'est la Maison de Kerdiès qui nous héberge en 1/2 pension. Le format est assez étonnant, car faute de place dans une chambre "normale", nous nous retrouvons à deux dans une chambre qui compte 4 lits : le format dortoir pour randonneurs. Le plafond est tellement haut que la pièce est visuellement froide : c'est tout sauf mignon ! Mais vu que le temps s'est enfin décidé à la pluie, nous y sommes bien confortables et au sec ! Sans compter que nous avons bien dîner : soupe de poisson suivi de queue de lotte... par contre, nous avons été (négativement) surpris par le dessert qui mélangeait ananas et crême au romarin. Un mélange plus qu'improbable difficile à supporter pour les papilles !...




















