Casera Campigat
Ce week-end, nous randonnons avec nos amis italiens ! Ils ont organisé avec 3 autres couples de Padoue et Venise une escapade à la Casera Campigat - une bâtisse située à la forcella Cesurette, et qui peut servir de bivouac.
Samedi midi, après avoir fait quelques courses à Canale d'Agordo, nous sommes donc partis à 9 (eh oui, il y avait un mi-couple, sa moitié ayant préféré ne pas venir) vers 13h depuis le parking situé après La Sotta.
La balade s'est faite à un rythme tranquille : les groupes, c'est rarement rapide, et pour un des couples fraîchement équipé, c'était leur toute première rando en montagne... en plus, avec sacs de couchage et la bouffe pour le soir, le barda sur le dos était passablement lourd. Nous sommes arrivés vers 17h à la forcella Cesurette - celle qui sépare notre val de celui de Gares. Il était temps, car il se mettait à pleuvoir...

Surprise, la baraque n'était pas équipée pour dormir : aucun lit, aucun matelas. Ah. Puis nos amis ont fait du feu pour se réchauffer et faire la cuisine... et là, avec le bois humide, ça a été le drame : ça a fait une fumée incroyable qui prenait à la gorge et piquait les yeux... comme la pluie s'était calmée, nous sommes tous sortis le temps d'aérer...
Finalement, c'est redevenu presque respirable, et on a commencé à faire à manger - ce n'était pas de la grande gastronomie ! Pasta avec sauce tomate basique et boîte de thon... mama mia ! Cuites avec l'eau du torrent qui coule 100 mètres plus loin.
Pour notre part, nous n'avons pas fait les difficiles - nous avions été laver les casseroles et les remplir d'eau claire au torrent, et après 10 minutes d'ébulition, nous n'avions pas vraiment peur de choper un truc - mais les autres, quand ils ont vu une souris dans la baraque, n'ont pas voulu toucher à la première fournée de pasta, ayant jugé que la casserole n'était pas assez désinfectée... ils se sont donc partagés les 500 g de pâtes de l'autre paquet à sept ! Autant dire que ça criait un peu famine...
Malgré la pluie qui s'était remise à tomber dru, nous avons passé une bonne soirée, légèrement arrosée de Vov (une liqueur très sucrée à l'oeuf). Nous avons même fait plusieurs partie de Loup Garou, et je vous assure que faire meneur de jeu en italien, c'était assez folklorique pour moi ! Appeler la veggente, les lupi, puis la strega, narrer les alternances de jour / nuit, et expliquer ou rappeler les règles... quel boulot que de jouer ! ;)
Nous sommes allés nous coucher vers 2h du matin... Nous deux, nous avions installé nos duvets dans une autre pièce - une sorte de petit débarras - dans l'espoir d'échapper à la fumée, mais ce n'était même pas le cas... et à 1900 m, par temps humide (mais désormais avec ciel clair) il faisait un peu frais, c'est peu dire... impossible de se réchauffer. Il nous a fallu 30 minutes pour craquer : nous avons remballé toutes nos affaires, pris nos frontales, envoyé SMS pour prévenir le reste de l'équipée, et hop, nous sommes descendus dans la nuit noire, sous un beau ciel étoilé, rejoindre schénic. A 4h30 nous étions dans notre lit douillet...
Le lendemain, nous devions les retrouver au restaurant : nous sommes donc retourné à Canale à vélo, histoire de changer. Mais nous n'avons retrouvé que la copine qui n'avait pas voulu faire la rando, et avec qui nous avons finalement mangé vers 14h... car les autres n'étaient toujours pas là - le sentier des crêtes avait un peu trop duré, puis ils se sont trompés de chemin... Nous avons même pris le temps de rentrer, et de revenir en schénic pour les retrouver près de leurs voitures, mais à 16h, ils étaient encore en altitude, et même complètement bloqués : ils étaient face à une langue de neige qu'ils n'osaient pas franchir. Le secours alpin est venu les débloquer avec des cordes ! A 19h30, ils atteignaient enfin leurs voitures... soit après 10 heures de balade, sans d'autre eau que celles des torrents, et d'autre nourriture que les quelques croissants qu'ils avaient mangé au petit déjeuner...
Autant vous dire que nous étions assez contents d'avoir pris la tangente en pleine nuit ! Il est possible aussi que si nous avions participé à l'aventure, nous aurions fait faire demi-tour au groupe quand ils sont arrivés sur un tronçon de sentier écroulé, en début d'après-midi... mais bon, on ne saura pas. En attendant, leur aventure, comme toutes les interventions du Secours Alpin, est passée dans le journal de ce lundi !...























