Dolomiti Geeks

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature.

samedi 16 mai 2015, 23:12

Casera Campigat

Ce week-end, nous randonnons avec nos amis italiens ! Ils ont organisé avec 3 autres couples de Padoue et Venise une escapade à la Casera Campigat - une bâtisse située à la forcella Cesurette, et qui peut servir de bivouac.

Samedi midi, après avoir fait quelques courses à Canale d'Agordo, nous sommes donc partis à 9 (eh oui, il y avait un mi-couple, sa moitié ayant préféré ne pas venir) vers 13h depuis le parking situé après La Sotta.

La balade s'est faite à un rythme tranquille : les groupes, c'est rarement rapide, et pour un des couples fraîchement équipé, c'était leur toute première rando en montagne... en plus, avec sacs de couchage et la bouffe pour le soir, le barda sur le dos était passablement lourd. Nous sommes arrivés vers 17h à la forcella Cesurette - celle qui sépare notre val de celui de Gares. Il était temps, car il se mettait à pleuvoir...

Forcella Cesurette

Surprise, la baraque n'était pas équipée pour dormir : aucun lit, aucun matelas. Ah. Puis nos amis ont fait du feu pour se réchauffer et faire la cuisine... et là, avec le bois humide, ça a été le drame : ça a fait une fumée incroyable qui prenait à la gorge et piquait les yeux... comme la pluie s'était calmée, nous sommes tous sortis le temps d'aérer...

Finalement, c'est redevenu presque respirable, et on a commencé à faire à manger - ce n'était pas de la grande gastronomie ! Pasta avec sauce tomate basique et boîte de thon... mama mia ! Cuites avec l'eau du torrent qui coule 100 mètres plus loin.

Pour notre part, nous n'avons pas fait les difficiles - nous avions été laver les casseroles et les remplir d'eau claire au torrent, et après 10 minutes d'ébulition, nous n'avions pas vraiment peur de choper un truc - mais les autres, quand ils ont vu une souris dans la baraque, n'ont pas voulu toucher à la première fournée de pasta, ayant jugé que la casserole n'était pas assez désinfectée... ils se sont donc partagés les 500 g de pâtes de l'autre paquet à sept ! Autant dire que ça criait un peu famine...

Malgré la pluie qui s'était remise à tomber dru, nous avons passé une bonne soirée, légèrement arrosée de Vov (une liqueur très sucrée à l'oeuf). Nous avons même fait plusieurs partie de Loup Garou, et je vous assure que faire meneur de jeu en italien, c'était assez folklorique pour moi ! Appeler la veggente, les lupi, puis la strega, narrer les alternances de jour / nuit, et expliquer ou rappeler les règles... quel boulot que de jouer ! ;)

Nous sommes allés nous coucher vers 2h du matin... Nous deux, nous avions installé nos duvets dans une autre pièce - une sorte de petit débarras - dans l'espoir d'échapper à la fumée, mais ce n'était même pas le cas... et à 1900 m, par temps humide (mais désormais avec ciel clair) il faisait un peu frais, c'est peu dire... impossible de se réchauffer. Il nous a fallu 30 minutes pour craquer : nous avons remballé toutes nos affaires, pris nos frontales, envoyé SMS pour prévenir le reste de l'équipée, et hop, nous sommes descendus dans la nuit noire, sous un beau ciel étoilé, rejoindre schénic. A 4h30 nous étions dans notre lit douillet...

Le lendemain, nous devions les retrouver au restaurant : nous sommes donc retourné à Canale à vélo, histoire de changer. Mais nous n'avons retrouvé que la copine qui n'avait pas voulu faire la rando, et avec qui nous avons finalement mangé vers 14h... car les autres n'étaient toujours pas là - le sentier des crêtes avait un peu trop duré, puis ils se sont trompés de chemin... Nous avons même pris le temps de rentrer, et de revenir en schénic pour les retrouver près de leurs voitures, mais à 16h, ils étaient encore en altitude, et même complètement bloqués : ils étaient face à une langue de neige qu'ils n'osaient pas franchir. Le secours alpin est venu les débloquer avec des cordes ! A 19h30, ils atteignaient enfin leurs voitures... soit après 10 heures de balade, sans d'autre eau que celles des torrents, et d'autre nourriture que les quelques croissants qu'ils avaient mangé au petit déjeuner...

Autant vous dire que nous étions assez contents d'avoir pris la tangente en pleine nuit ! Il est possible aussi que si nous avions participé à l'aventure, nous aurions fait faire demi-tour au groupe quand ils sont arrivés sur un tronçon de sentier écroulé, en début d'après-midi... mais bon, on ne saura pas. En attendant, leur aventure, comme toutes les interventions du Secours Alpin, est passée dans le journal de ce lundi !...

dimanche 10 mai 2015, 20:15

Immondices

Savez-vous quelle est notre meilleure source d'informations des activités et autres évèmenents (décès inclus !) dans notre village ?... Je vous le donne en mille : les panneaux d'affichage de la commune. Il y a quelques jours, nous avions repéré un avis qui nous a intrigué : une action civique de nettoyage de la commune.

Aujourd'hui, dimanche, 8h30, nous nous sommes donc joints au petit rassemblement qui se dessinait doucement devant le Municipio... la Maire, un de ses adjoints, le policier local (celui qui ressemble à un gros nounours, on n'imagine pas ce monsieur mettre une contravention, mais plutôt vous faire un gros câlin !), et une pléiade de bambins escortés de leurs mamans.

Pour l'occasion, plusieurs personnes sont venues nous dire bonjour, et se présenter - comment ça, vous êtes de Taibon ? Mais... on ne vous a jamais vu ! Qui êtes-vous ?!... ça alors, vous habitez en face de chez nous ! :)

C'est le policier local qui a pris les choses en main : distribution de gants, sacs bleus pour les déchets recyclables, sacs noirs pour le secco, désignation des trois zones à couvrir... et c'est parti ! Nous avons donc parcouru pendant plus de deux heures les rues de Taibon avec entre autre la Maire et sa mère, et une trentaine d'autres personnes (dont une bonne moitié de gamins) à ramasser essentiellement des mégots, mais aussi du verre cassé et diverses saloperies jettées dans les bois qui bordent la ville...

Immondices

Après s'être penchés un nombre incalculable de fois vers le sol pour ramasser des immondices en tout genre (NDLR : on dit facilement immondizie en italien pour les ordures...), à l'arrivée un petit buffet avec boissons et panini nous attendait... il faut dire que les italiens organisent rarement quelque chose sans que l'on ne finisse par boire et manger ! Ce qui vaut le coup d'oeil, c'est de voir le policier local nous distribuer des gobelets de Spritz - le cocktail local à base d'Aperol et de Prosecco !...

Après cette matinée dominicale citoyenne et active, nous avons enchaîné sur un peu de jardinage et de peinture - car après les murs, nous nous attaquons aux portes de l'appart... mais vous en saurez plus dans un prochain épisode !... :)

dimanche 10 mai 2015, 20:15

Hannetons

Depuis quelques jours, les hannetons ont envahi Taibon ! Ils volent lourdement dans les airs et prennent parfois une pause sur notre balcon... notre voisin dit qu'ils sortent selon un cycle de 4 ans - ils en passeraient 3 sous forme de larve extrêmement vorace... ce que nous avons pu vérifier dans une de nos jardinières, où j'en ai trouvé 12 !...

Larve de hanneton

Dès que la nuit tombe ou que le temps vire au gris, ces gros machins balourds s'écrasent - plus qu'ils ne se posent - sur le sol, tellement maladroitement qu'ils se retrouvent parfois sur le dos... après quelques mouvements de pattes vains pour se retourner, ils ont l'air de se faire à l'idée de passer la nuit comme ça, et arrêtent de bouger.

Hanneton

mardi 5 mai 2015, 23:12

Mamie Macmotte

Il y a des années de ça, quand j'avais un PC - quelque soit sa marque, que ce soit une tour ou un portable - son nom sur le réseau était "marmotte". Son totem en quelque sorte, peut-être parce qu'un ordi, ça a la fâcheuse habitude de se mettre en veille, et que je passe mon temps à le réveiller :)

Quand j'ai eu un macbook pro en 2011, je l'ai donc tout naturellement appelé "macmotte". Notez bien que ce n'était pas mon premier mac : le premier, ce sont mes parents qui me l'avaient offert : c'était un magnifique SE 30, qui d'ailleurs est entreposé depuis pas mal d'années dans leur garage. A l'époque c'était construit pour durer : il fonctionne toujours !...

Ce n'est pas le cas de Mamie Macmotte... Dès l'été dernier (notez que ça aurait correspondu à la fin de la période de l'Apple Care - si je l'avais acheté), la machine a donné ses premiers signes de fatigue : le port éthernet qui refuse toute connexion, Airport qui se déconnecte intempestivement jusqu'à finalement ne plus marcher du tout, puis l'écran qui freeze de plus en plus souvent, nécessitant de forcer le redémarrage... ma macmotte était devenue autiste ! :/

Le verdict de l'assistance technique Apple à l'automne : il faut changer la carte mère, et hors garantie, c'est 500 euros. J'ai préféré acheter un mac neuf qui est officiellement devenu "Macmotte"... et j'ai offert à "Mamie Macmotte" un petit dongle wifi à 15 euros qui lui permet de communiquer sur les réseaux à nouveau.

A peine quelques mois plus tard, en ce début d'année, nouvelle mésaventure... j'ai trouvé le track pad bizarement difficile à manier - surtout au clic. Le temps de partir en vacances... j'ai retrouvé mamie avec sa batterie toute gonflée !

Mamie Macmotte

C'était pas beau à voir, surtout que c'est un poil dangereux ! On est donc retourné voir l'assistance technique, à Venise cette fois-ci... comme je ne voulais pas lui payer une nouvelle batterie, ils ont failli me le rendre direct juste en lui ayant retiré sa batterie, sans rien vérifier. J'ai insisté pour qu'ils fassent quelques tests... et Mamie est restée une semaine chez eux.

Verdict : défaillance de la "scheda logica". La carte mère, quoi... avec un petit son de cloche discordant : au premier appel, on me propose une réparation à 450 euros, et au second, à 520... cherchez l'erreur !... Mais dans aucun cas, je ne paie autant pour avoir une carte mère d'occasion !...

Après l'avoir récupérée, comme Apple n'est pas très causant, j'ai passé moi-même le test hardware sur Mamie... En 5 minutes, le verdict est tombé : c'est le capteur de température qui est HS et qui cause l'instabilité... d'après certains fils de discussion sur le net, ça peut se fixer sans avoir forcément à changer la carte mère... peut-être une affaire à suivre, donc ! :)

vendredi 24 avril 2015, 22:22

Le phare de l'île Vierge

Dès que nous avons apris que c'était possible, il est devenu impensable nous quittions Plougerneau sans visiter l'île Vierge et son phare... Nous avons donc réservé une des rares sorties de la navette au départ du port de l'Aber Wrac'h pour un après-midi qui s'est avéré non seulement venteux, mais aussi pluvieux...

L'île

Le ciel n'en était pas moins magnifique ! Par ces temps-là, je pense toujours à la carte postale que m'avait offert maman quand j'ai passé 3 ans à Brest : "Comment rester insensible devant tant de nuances de gris ?..." :)

A proximité de l'île, notre navette a jetté l'ancre, et c'est entassés sur un micro bateau que nous avons accosté l'île sous la pluie. Le phare est en lui-même très impressionnant de hauteur (c'est le plus haut d'Europe des phares en pierre avec ses 82,5 m), et son style épuré ne laisse pas indifférent.

Le nombre de ses marches non plus : exactement 365, qui vous emmènent de plus en plus haut dans l'intérieur du phare parfaitement cylindrique... de quoi me donner rapidement le vertige ! J'ai fait toute l'ascension (et la descente) en regardant exclusivement les pieds de la personne devant moi, histoire d'être sûre d'avancer !

L'escalier

Mais une fois en haut (il faut ajouter encore une vingtaine de marches...), c'est la récompense : une vue imprenable sur la côte et l'océan... tout petit, là en bas, notre navette, qui pourtant n'est pas un bateau de taille ridicule !

La vue

Malheureusement, le phare (comme tous les autres phares de France) n'a plus de gardien : il est automatisé et piloté à distance depuis le phare du Créac'h, à Ouessant, et ce depuis 2010. L'état des bâtiments s'en fait déjà clairement ressentir... et l'on n'ose pas imaginer l'impact du manque d'entretien sur le foyer, visité épisodiquement par les Phares et Balises, quand les gardiens le bichonnaient au quotidien...

jeudi 23 avril 2015, 23:12

Ste Marguerite

Nous voici arrivés au terme de notre périple en vélo, et finalement ces 10 jours sont passés en un clin d'oeil... il faudra refaire des vacances à vélo ou à pied, c'est sûr !

En attendant, nous sommes revenus à la "civilisation" et sillonons les abers en schénic... nous avons fait entre autre un tour aux dunes de Ste Maguerite, qui en ces grandes marées, attiraient de nombreux pêcheurs à pied.

Dunes de Ste Marguerite

Nous avons une fois de plus profité de l'exceptionnel beau temps... pour creuvarder sur une petite île qu'on pouvait rejoindre à pied grâce aux basses eaux.

Dunes de Ste Marguerite

mardi 21 avril 2015, 23:12

Plouescat - Plouguerneau

Voilà, c'est notre dernière journée à pédale... elle s'annonce longue - d'autant plus que n'ayant pas vraiment envie d'arriver, nous sommes enclins à faire de nombreux détours !

Au départ de Plouescat vers 9h30, le temps est à nouveau au grand ciel bleu... la route alterne à nouveau des vues sur mer, et des passages à l'intérieur des terres : ici, on ne cultive pas seulement les oignons et les artichauts, mais aussi les roches granitiques !

Roches en champ

Dans ce plat pays, nous atteignons rapidement Goulven - où rien ne vit à part une usine de biscuiterie. C'est ici que se termine la véloroute du littoral... apparamment, l'administration ne s'est pas décidée sur le tracé du parcours à vélo. Aussi à partir de maintenant l'itinéraire sera à base de GPS sur le téléphone, et tout en W (rejoindre la mer, rentrer dans les terres, retourner vers la mer...), et nous fera parcourir des distances de 5 à 10 km pour rejoindre des sites qui à vol d'oiseau sont à peine à 1 ou 2 km... rah.

Après un passage par Brigognan-Plages (qui ne nous a pas enthousiasmé), puis par le sémaphore de Pointe Bilou et la plage des chardons bleus, nous faisons une halte au phare de Pontusval.

Phare

De là, nous faisons tout un détour pour rejoindre le village de Ménéham, une sorte de village d'époque (quelque peu fantôme...) reconstitué avec toîts de chaume, qui pourtant n'est à quelques km... à proximité, nous y trouvons ce four à goémon, une activité aujourd'hui quasiment disparue : la récolte d'algues laminaires, séchées sur la grève, et brulée dans ces fours à ciel ouvert, pour obtenir des blocs de soude...

Four à Goémon

Nous rejoignons ensuite la route de la digue, et longeons la côte jusqu'à la pointe de Neiz Vran, d'où nous appercevons dans le lointain le phare de l'île Vierge, proche de notre point d'arrivée du soir, Plouguerneau. Pour cela, il nous reste encore à franchir Guissény, le marais du Curnic, et longer la magnifique et immense plage du Vougot...

Plage du Vougot

Quelques véliplanchistes et kyte-surfeurs profitent du vent qui souffle encore très fort aujourd'hui ! Il ne nous reste plus qu'à monter une grosse côte, pour suivre les indications vers le Camping de la Grève Blanche, point de repère pour notre hébergement du soir : la chambre d'hôte de Breizhenson.

Après 63 km roulés en 4h30, nous arrivons vers 18h... nous retrouvons schénic, qui ne nous a pas trop manqué (chut, ne lui dites pas !) mais que nous n'allons malgré tout plus lâcher les jours qui suivent... car malgré nos bonnes résolutions de continuer à faire quelques balades à vélo, quand le timing est serré ou le temps menaçant, c'est bien plus facile de se déplacer en voiture !...

Ce soir là, nous allons à pied à la recherche d'un restaurant à Plouguerneau... après avoir regardé les cartes du XV Breizh et du Carré St Michel, qui ne nous ont pas convaincu à cause de leur variété de plat trop étendue, nous nous sommes repliés sur la crêperie du Lizen, nouvellement réouverte depuis moins d'une semaine suite à changement de propriétaire... bonne pioche ! Nous avons bien mangé, en particulier la crêpe dessert banane-rhum-caramel était particulièrement réussie ! :) Pour conclure la journée, malgré le vent qui soufflait toujours, nous avons fait une dernière petite balade nocturne en bord de mer...

lundi 20 avril 2015, 23:12

Santec - Plouescat

Le vent d'est souffle toujours, moins même s'il est encore un peu (trop) fort à mon goût, mais comme il a ramené le soleil, il est malgré tout le bienvenu !... Et puis après tout, nous l'avons généralement dans le dos, et les côtes ont quasiment disparu de cette région de Bretagne bien plate.

Vélo

A peine passé l'Horn, la rivière qui coule au sud de Santec, nous faisons un petit arrêt à son estuaire, près de Kerbrat. Nous sommes de plus en plus "détendus" côté matériel, et pour aller admirer le paysage et observer quelques oiseaux, nous laissons volontiers les vélos en vrac juste avant les dunes... On se dit qu'en fait, personne n'aura envie de partir avec un équipement aussi encombrant ! ;)

Créac'h Bihan

La campagne du Léon est magnifique, même si elle manque un peu de talus - dont je raffole ! D'ailleurs, nos hôtes du soir nous ont dit que s'il n'y en avait pas, c'est que les léonards étaient des pingres : pour quelques mètres carrés de terre cultivables, ils étaient prêts à tout... d'ailleurs ils se sont plaints de leur voisin qui grignotte à coup de tracteur leur terrain, mètre par mètre, chaque année !...

Assez rapidement nous nous sommes rendus compte qu'il n'y avait pas un seul bourg "vivant" sur notre chemin : à part quelques chiens en liberté, rien ! A ce propos, le passage par le lieu-dit Kersauson nous a d'ailleurs obligé à faire une pointe de vitesse incroyable, car deux molosses agressifs nous ont coursé... et voir leurs crocs à 2 millimètres de nos mollets, je vous assure que ça nous a fait pédaler drôlement plus vite !!...

Nous avons donc fait un détour vers l'intérieur des terres, vers Cléder, avant de revenir voir les immenses plages : nous avons beaucoup apprécié celles qui entourent le site de Hent an Enez.

Hent an Enez

D'ailleurs, au milieu des magnifiques paysages, des dunes, des ajoncs, et des myriades de petites fleurs blanches et violettes, j'en ai remarqué une qui était vraiment unique en son genre... une pâquerette "6 en 1". Sa tige était de la même veine : comme si 6 tiges s'étaient soudées en une seule... cela m'a fait pensé aux vieilles connectiques que sont les nappes PC.

Paquerette

Malgré notre détour (qui a porté à 36 km le compteur sur nos vélos) et nos balades à pied le long des plages, nous sommes rapidement arrivés à notre gîte du jour, à Menfig, qui nous a gentilment accueillis dès 14h, nous permettant de laisser un peu nos vélos pour aller marcher pieds nus sur les plages complètement découvertes par la basse mer.

Plage près de Menfig

A notre retour, lors de la marée montante, nous avons eu la chance d'observer un groupe de Bécasseaux sanderling... petits oiseaux vifs et rapides, ils trottinent vers la mer en picorant dès que la vague se retire, avant de remonter vivement lorsqu'elle revient... le spectacle de ces petits oiseaux hyper speeds nous a fasciné !

Notre gîte faisait table d'hôtes, mais nous n'avions pas particulièrement prévu d'y manger... cependant, la maîtresse de maison a été quelque peu insistante, car un autre couple hébergé leur avait demandé un repas pour ce soir. Après avoir refusé poliment des spaghettis bolognaise (qu'on a meilleur temps de manger chez nous en Italie !) et du poisson (parce qu'Antoine n'est pas fana), nous ne pouvions pas refuser les galettes...

Nous avons donc mangé avec la petite compagnie constituée du couple Jaouen qui nous hébergeait et de leurs hôtes parisiens. Hey bien ça valait le détour ! Nous avons beaucoup apprécié la discussion de Jean, qui nous a parlé de pêche à pied, et de pêche en mer... Puis celle des parisiens - arrivés avec un peu de retard -, qui se prennaient vachement au sérieux, et qui visiblement savaient tout mieux que les autres... Ce qui a donné des conversations assez surréalistes, en particulier quand ils ont expliqué à Jean comment c'était compliqué de pêcher le bar, qu'il fallait connaître les bons endroits... - alors qu'il venait de nous dire juste avant leur arrivée qu'il en pêchait tous les jours de l'été... Arf. Son stoïcisme nous a impressionné.

Par ailleurs, notre petite chambre et sa salle de bain étaient vraiment joliment arrangées, et nous lui décernons le prix de la plus belle chambre d'hôte de notre rando-vélo !

dimanche 19 avril 2015, 22:22

Morlaix - Santec

Voyons... ce matin, nous quittons une ville installée sur un estuaire, avec un viaduc qui la surplombe... banco : nous commençons donc par une belle côte ! Heureusement aujourd'hui dimanche, dans cet autre pays du vélo qu'est la Bretagne (avec la Hollande et l'Italie, cela va sans dire...), nous ne sommes pas les seuls sur les routes à donner dans les coups de pédale, et le soleil est revenu, à grand renfort de grands coups de vents qui ne nous quitteront plus pour plusieurs jours...

Après une première belle montée pour nous extraire de la Baie de Morlaix, nous suivons des routes de campagne tranquille qui nous ramènent ensuite vers l'eau aux alentours de Penzé, une commune située sur la rivière... Penzé. Ses rives sont en basse mer à notre passage, mais sous le soleil, même les masses sabloneuses et envasées semblent riantes, entourées de leurs vallons verdoyants...

Penzé

L'occasion de vous faire voir à quoi ressemble le marquage de la véloroute du littoral... ces petits panneaux, souvent réduits à la plus simple expression d'un sigle vélo vert et d'une direction, nous ont permis de rouler sans presque jamais sortir notre GPS de la poche. Un vrai régal.

En fin de matinée, en arrivant à St Pol de Léon, les reliefs s'étaient amoindris, et la seule difficulté pour avaler les kilomètres était le vent - qui nous a obligé à pédaler même dans les descentes pour avancer !

St Pol de Léon

Nous avons fait une petite halte pour visiter la cathédrale, et nous sommes tombés sur cette curiosité : des "boîtes à crânes" appelées aussi les "étagères de la nuit"... D'après cette source, "il s’agit de petits boîtiers de bois en forme de chapelles dans lesquels les familles déposaient autrefois les crânes de leurs défunts, lors de l’exhumation des corps destinée à faire de la place dans les tombes". Il faut dire que les cimetières bretons étaient petits, et qu'il fallait souvent faire de la place aux nouveaux arrivants... en déplaçant les précédents vers les ossuaires.

Nous déjeunons ensuite au pied de cette cathédrale, près d'un étonnant jardin moitié végétal, moitié minéral, avant de reprendre la route vers Roscoff. Notre objectif initial : passer quelques heures sur l'île de Batz, mais aucune structure n'était prévue pour garder en consigne notre cariole... Nous nous contentons donc d'une balade par grand vent (au moins du force 5) sur le (très) long embarcadère.

Embarcadère

Suite à quoi nous faisons marche arrière pour aller visiter le jardin exotique, dont plusieurs essences sont déjà en fleur. Le parcours est agréable, et propose même une vue sur la mer depuis les hauteurs de son rocher. Si nous n'avions pas été en vélo, je serais bien repartie avec quelques pots de leur jardinerie associative...

Jardin exotique de Roscoff

Nous y avons découvert qu'un des botanistes qui a herborisé nombre de ces plantes lors d'un tour du monde réalisé pour les répertorier au 18e siècle, était en fait une botaniste : l'amante de Commerson, Jeanne Barret, qui a embarqué en tant que son valet sous le nom de Jean Baré... C'est eux qui donnent son nom au Bougainvillée, en l'honneur du Capitaine Bougainville qui dirige l'expédition, la première Circumnavigation française... La supercherie n'est découverte qu'après plus d'un an et demi, alors qu'ils sont à Tahiti ! Cette femme est la première à avoir fait le tour du monde, et a reçu le titre de "femme extraordinaire" (accompagné d'une rente à vie) par Louis XVI.

Nous reprenons à nouveau la route et rejoignons notre itinéraire qui longe le Laber, fait un tour dans Santec et ses cultures maraîchères dans une terre sabloneuse, puis nous nous installons dans notre gîte pour la soirée... enfin, pour une petite heure : nous reprenons rapidement les vélos pour aller dîner à Roscoff, qui elle-même compte de nombreux restaurants fermés en ce tout début de saison... nous mangeons finalement asiatique (ou ce qui peut s'en approcher de plus en Bretagne), à La Baie d'Halong. A cette heure, c'est la pleine mer du côté de l'embarcadère !

Embarcadère

Le temps de rentrer par la côte (mais... presque sans côtes !) jusqu'à Santec, et nous atteignons un record au compteur : 66 km pédalés en 4h40 !

samedi 18 avril 2015, 22:22

St Samson - Morlaix

A notre réveil, les volets bataient et la pluie en arrivait à passer travers leurs interstices... cela ne présageait rien de bon ! Heureusement, nous n'avions que 15 km à faire pour rejoindre Morlaix : une moitié d'étape, car pour arriver à Saint Samson nous avions dépassé les objectifs de celle de la veille.

Nous avons donc pris notre temps pour laisser le temps au vent de se calmer avec la marée, et avons enfin eu l'occasion d'utiliser notre attirail spécial pluie : pantallon et veste K-way. Ainsi équipés, nous avons affronté pendant 2 heures un temps pur-Bretagne ! Et même un passage sur chemin tellement gadoueux que la cariole en s'embourbant a forcé le mécanisme à se désolidariser de la roue...

Mais à midi, nous étions déjà arrivés à l'Hôtel du Port qui nous a fait un excellent accueil : hop, ils nous ont aidé à mettre les vélos à l'abri, et nous ont donné immédiatement une chambre. Nous avons pu y constater que notre équipement nous avait parfaitement gardé au sec :) mais nous nous sommes malgré tout payé le luxe de nous changer. Car entre temps, les cieux étaient à nouveau plus cléments (d'ailleurs nous n'avons plus vu une seule goute de pluie pour le reste de notre épopée).

Il ne nous restait plus qu'à profiter de Morlaix : crêperie sur le pouce à CrêpeShop dans le centre, puis après-midi "sport et détente" à l'Espace Aquatique : un bâtiment récent et moderne équipé d'un bassin 25m, d'un bassin détente avec jacuzzi et tobogan, et surtout, d'un hammam et d'un sauna. Parfait pour compenser notre petite matinée pluvieuse ! :)

Nous avons ensuite découvert le centre de Morlaix, qui nous a beaucoup plu - peut-être parce qu'il était chargé d'histoire, comptait de nombreuses librairies, et de djeunz au look altermondialiste ?... - entre autre en visitant in extremis avant sa fermeture nocturne le premier étage du Viaduc, et en dégustant le meilleur Kouign Amann du Finistère - en tout cas, c'est ce qu'en dit la devanture de la pâtisserie !

Le Viaduc de Morlaix

Nous terminons la journée par une crêperie, pour changer... mais une vraiment bonne, pour la peine : Atipik Bilig, qui avait visiblement beaucoup de succès, en particulier un samedi soir ! Cette journée nous a presque convaincus de nous installer dans cette ville. Dans quelques années peut-être ?...