mercredi 30 déc. 2015, 23:12
Aujourd'hui, journée nature ! Nous ne sommes qu'à quelques kilomètres de l'entrée du Parc National du Kennemerland : l'occasion d'aller s'y balader en vélo ! En espérant que le vent (force 5 annoncé, quand même) ne soit pas trop fastidieux.
Nous louons donc des vélos hollandais - pas de vitesse, et pas d'autre frein que le rétropédalage - près de la gare, et c'est parti ! Nous rejoignons immédiatement une piste cyclable, et de la journée nous roulerons toujours dans des endroits réservés et protégés. A quelques rares exceptions, comme quand la piste coupe une route, ou qu'une voiture sort de son stationnement, nous aurons l'occasion de constater que le vélo est roi, et que c'est presque systématiquement la voiture qui s'arrête, voire recule, pour nous laisser passer !
Nous parcourons les trois premiers kilomètres sur la N200, qui traverse la banlieue chic de Haarlem. Sur la carte, ça avait l'air effrayant : vous imaginez, vous, faire du vélo sur une nationale, en France ? Mais rien de tel, ici la route est doublée de chaque côté par une piste cyclable en double sens. Luxe !
Nous voici à l'entrée du parc, et nous suivons la piste réservée aux vélos qui longe le lac Het Weg. Les sentiers dans les dunes sont réservés aux piétons, alors de temps à autre nous mettons pied à terre et faisons quelques pas pour admirer les dunes.
Cet endroit est signalé sur la carte comme une "aire de jeux", et à vrai dire j'ai bien l'impression qu'une petite Flo a du venir se balader et jouer ici : le mélange d'herbes vertes rases, d'ajoncs et de sable évoque des images de paysages enfouis dans ma mémoire...

La piste remonte d'abord le parc parallèlement à la mer, à travers une forêt qui nous protège du vent, puis tourne résolument vers l'ouest, à travers la lande. Nous y croisons un troupeau de vaches écossaises - tiens, elles ressemblent vraiment à celles qu'on croise dans nos alpages à la Malga Pelsa ! Juste, elles ont un air encore moins engageant, et nous restons à bonne distance... quand deux autochtones passent à vélo et, ralentissant à peine, continuent leur route à moins d'un mètre des cornes sans qu'aucun taureau ne bronche.

Il est l'heure de grignotter, et ça tombe bien, nous venons d'atteindre la mer là où se dresse le Parnassia An Zee, un resto de plage. L'occasion de goûter enfin quelques kroketten, au fourage vert indéfinissable pour Antoine, et soi-disant fromage pour moi... boh, même indéfinissable, c'est très bon !

Dehors, la terrasse n'attire pas vraiment les quelques touristes qui longent l'interminable plage...

Nous reprenons les vélos et poussons jusqu'à l'étape côtière suivante : Bloemendaal aan Zee. Le site se résume à un énorme parking (vide) et quelques baraques à frites, qui doivent s'animer à la belle saison, d'autant plus qu'on dénombre pas moins de trois camping autour !
Plutôt que de pousser jusqu'à Zandvoort aan Zee, la station balnéaire accessible en train depuis Amsterdam et donc on voit d'ici les buildings, nous préférons boucler la boucle du parc national par sa zone sud : le Kraansvlak. Des barrières électrifiées délimitent une immense prairie où vivent des bisons d'Europe à l'état sauvage depuis 2007, dans un projet de conservation de cette espèce menacée.
Il est possible de les observer directement dans leur habitat en franchissant un checkpoint aménagé. Un manuel rappelle quelques règles élémentaires de survie au cas où on croise effectivement un bison...

Vous pensez bien qu'on ne pouvait pas passer là sans tenter d'en appercevoir, mais rien à faire, nous avons eu parcourir un bon bout du sentier (ouvert seulement de septembre à avril), rien. Depuis, j'ai découvert que certains bisons ont une puce GPS, et qu'il vaut mieux jetter un oeil à leur position temps réel avant de se rendre sur le terrain ! Nous voilà prévenus pour la prochaine fois...
En attendant, le soleil nous rappelle que les journées d'hiver sont courtes, et qu'il est temps de penser à pédaler un bon coup si on veut quitter le parc avant que la nuit soit complètement tombée... après une bonne journée de vélo, les côtes ont beau être quasiment plates, avoir le vent contre nous n'aide pas à avancer, et il faut forcer comme un mulet pour rejoindre les faubourgs de Haarlem. Nous entrons par Zijlweg, qui devient la Zijlstraat, tout simplement la rue de notre hôtel : on gère notre retour comme des chefs, au milieu du petit train de cyclistes...
Ce soir, les kroketten nous sont un peu restées sur l'estomac : quelques courses au super Albert Heijn du coin, et nous mangeons des tapas accompagnées de Jopen, la bière brassée à Haarlem, disponible sous toutes ses déclinaisons à l'"honesty bar" de la salle commune de l'hôtel. Un autre couple est déjà attablé, et suit la même stratégie, mais madame est enceinte jusqu'au cou : seul monsieur picole. Ce sont des allemands, mais lui nous demande dans un français parfait s'il peut couper le CD de Mozart qui tourne en boucle ! Impressionnant, et il nous explique qu'il le doit à un an d'études à Rennes en Erasmus...
Voilà, il ne reste plus qu'à faire les valises, histoire de vérifier que tout tient encore dedans ! Demain, retour en Italie...